L'ange de l'abîme
de Pierre Bordage

critiqué par Laurent63, le 31 mai 2006
(AMBERT - 50 ans)


La note:  étoiles
Un profond chaos !
Dans ce livre on suit les aventures de Stef et de Pibe, deux adolescents qui se trouvent au beau milieu de la guerre qui secoue l'Europe. Car l'Europe est en guerre contre les nations musulmanes, surnommées ousamas dans le livre, et dirigés par un extrémiste religieux l'archange Michel. Nos deux ados ont décidé de se laisser guider par le chemin pour aller à la rencontre de l'archange. Un chemin qui est rempli de péripéties et très mouvementé. Un chapitre sur deux est consacré à un autre personnage qui peuple ce roman. Ce roman est le deuxième volet des prophéties de Pierre Bordage, il suit l'évangile du serpent. Il est très effrayant car le contexte qui entoure ce livre peut se répercuter dans notre époque, avec toutes les tensions que nous vivons en ce moment. Un livre qui ne peut laisser indifférent et qui sera la preuve du talent de l'auteur.
Second tome moyennement intéressant 6 étoiles

Voilà le deuxième tome du « Livre des prophéties », « L’ange de l’abîme », terminé.

Pour tout dire, j’avais hâte de finir une lecture qui ne m’intéressait que moyennement. Le dernier tiers a cependant rehaussé mon niveau d’attention. Car à mesure que j’avançais dans cette histoire, on plongeait plus profondément dans une longue suite d’horreurs dans un futur terriblement glauque, sordide, et déprimant. Dépressifs s’abstenir absolument ! C’est un livre où l’on meurt beaucoup. À quasiment chaque page, il y a une ou plusieurs morts violentes. À la longue, c’était devenu une épreuve avec ce sentiment croissant de saturation de toute cette violence et de toutes ces misères humaines. J’ai quand même tenu bon et je l’ai fini, aidé en cela par la fin du livre, plus intéressante à suivre que la tristement longue litanie d’horreurs qui l’a précédé, même si cette fin est elle aussi violente.

Pourtant, même si l’histoire nous rebute par trop de violence, on reste toujours aussi admiratif devant la qualité d’écriture si facile de l’auteur et sa vision personnelle d’un possible futur apocalyptique. Je me souviens d’avoir lu une interview de Pierre Bordage, où il disait, en parlant du Livre des Prophéties, que l’écrivain se devait d’avoir un rôle de visionnaire en décrivant certains futurs possibles et par là-même, servir de lanceur d’alertes sur le chemin que prennent nos sociétés qui risquent d’aboutir aux futurs qu’il décrit. Je ne me souviens plus des mots exacts, mais tel est le sens de ce qu’il disait.

Pour ce qui est de L’ange de l’abîme, il part clairement du constat actuel pour imaginer l’évolution qu’il pourrait prendre, une évolution barbare et régressive qu’on ne souhaite à personne de connaître et qu’on peut espérer que personne ne connaîtra, que nos enfants et petits-enfants ne seront pas forcés de vivre dans une société aussi terrifiante que celle décrite dans ce roman.

Enfin, même si on reconnaît que le travail est de qualité, et que la vision de l’auteur est percutante, ce deuxième tome me paraît inférieur au premier. Pour l’instant, après ce deuxième tome, je vais faire une pause et je reviendrai au 3ème après avoir lu quelques autres livres qui vont me reposer du monde lugubre, cruel et pourtant si réaliste de L’ange de l’abîme !

Cédelor - Paris - 53 ans - 17 avril 2019


Pas mal mais... 6 étoiles

Comme d'habitude avec Pierre Bordage on a le droit à un univers dantesque et terrifiant. De ce côté là pas de problème, ce grand monsieur de la SF sait y faire.
Cependant il y a quelques détails que je n'ai pas aimé dans ce roman:
Il y a quelques longueurs , trop de petites histoires parallèles. C'est un peu dommage, ça casse un peu le rythme.
Mais surtout ce qui m'a le plus frappé, c'est cette obsession qu'a Pierre Bordage pour le sexe! C'est pas que ça me dérange dans les romans mais bon là trop c'est trop quoi! Quasiment à chaque chapitre il y du sexe ou des allusions sexuelles!
On a l'impression que l'auteur est frustré!
Et les héros par moment j'avais envie de les claquer: D'un côté le pré-pubère Pibe qui passe son temps à râler et à avoir des érections. De l'autre la nymphomane Steph qui ne rate pas une occasion pour se pavaner et montrer ses seins ou ses fesses.
Bon à par ces petites déceptions, le sujet traité est assez intelligent et invite à la réflexion .
Pas mon préféré de Bordage.

Linbaba - - 40 ans - 21 août 2013


Virtuose 9 étoiles

Ce roman d'anticipation (cela se passe dans un avenir proche, donc pas de soucoupe volante ou autre gadget sf) est un véritable plaisir de lecture. Bordage sait nous transporter tout au long de l'histoire, en parsemant son récit de personnages secondaires que l'on quittera vite mais que l'on n'oublie pas, tant Bordage sait leur donner de l'épaisseur en quelques mot. On dévore ce pavé, et on est heureux que ce livre s'intègre dans une trilogie, avec l'évangile du serpent vol1, et Les chemins de Damas vol3, cependant la lecture peut se faire indépendamment, mais il serait dommage de passer à côté de l'aspect chronologique que Bordage établit dans sa trilogie pour nous décrire ce futur angoissant.
Je ne sais comment vous donner envie de lire ces 3 livres, si ce n'est en vous disant que l'on est pris dès les 1ères lignes, et Bordage ne nous lâche que lessivé à la dernière page, mais heureux d'avoir passé un si bon moment. Que ceux qui n'aiment pas la SF habituellement ne se privent pas de découvrir cet auteur, c'est de la vraie littérature.

Badzu - versailles - 49 ans - 18 mars 2009


ça fait froid dans le dos 10 étoiles

En plus de livrer une histoire passionnante, ce livre donne une vision de notre avenir proche effroyable et... tellement réaliste. En se basant sur une connaissance géopolitique parfaite de notre monde actuel, il dépeint un futur qui fait froid dans le dos et qui n'aurait pas besoin d'un très gros bouleversement pour arriver (ça a déjà commencé et c'est une base du livre, le 11 septembre). Loin de jeter la pierre aux nations musulmanes, bien au contraire, il décrit comment l'Europe rentre dans une guerre qui arrange les USA et indiffère l'Asie.
Quant à l'écriture et à la qualité de l'histoire, comme dit au dos du livre, Bordage quitte la littérature de genre pour rejoindre la littérature tout court (Le Monde Diplomatique).

Dalziel - - 52 ans - 12 août 2007