Journal, tome 5 - L'autre faim (1989-1992)
de Charles Juliet

critiqué par Hieronimus, le 1 juin 2006
( - 48 ans)


La note:  étoiles
La quête de soi
Charles Juliet nous livre ici le tome v de son journal.
Un journal qu'il a débuté il y a plus de 40 ans. Ne vous attendez pas à lire ici les pages d'un journal complaisant et narcissique. Nulle trace de cela. Tout au contraire c'est une intense exigence de clarté dont il est question dans ces pages. Dans une prose classique, Juliet met à jour peu à peu l'essence même de ce que c'est que l'art pour lui. Une découverte de soi, une soif de connaissance, d'amélioration, de perfectionnement, la recherche du mot juste, en résumé c'est une ascèse.

Les premiers tomes de son journal sont le constat difficile et douloureux d'un être qui a décidé du jour au lendemain de se consacrer à la littérature, totalement, irrémédiablement. Pendant plus de 20 ans il n'aura rien publié, cherchant, creusant, investiguant en lui même pour être au plus proche de sa vérité, de sa dimension essentielle, d'être humain.

Au fil des pages et des années, une éclaircie se fait jour en lui, la joie longtemps comprimé, la vie qui se refusait à lui peu à peu émerge et ce livre en est une preuve. Charles Juliet fut pour moi un déclic, une opportunité d'appréhender l'écriture d'une autre manière, plus intime, plus sincère, à l'écoute de ce qui en nous vibre.. parfois d'une façon indistincte, fugitive. Lire Charles Juliet c'est faire l'expérience d'être à l'écoute de cette voix qui vibre en nous, à laquelle nous refusons attention, alors que c'est notre part essentielle.