Aëla, tome 1 : Princesse viking
de Pascal Bertho (Scénario), Stéphane Duval (Dessin)

critiqué par Shelton, le 3 juin 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Des jeunes auteurs de retour !
Après avoir été enchanté par la série Le Chevalier Malheur, des mêmes auteurs, Stéphane Duval et Pascal Bertho, j’attendais avec impatience qu’on leur donne une seconde chance de nous raconter une nouvelle histoire… Voilà, c’est fait, non, c’est parti, puisque c’est le premier tome de la série Aëla qui vient d’arriver…
Nous sommes en compagnie d’un peuple de la mer et du Nord, chez les Vikings, dans un petit royaume dont le roi, l’illustre et respecté Gudruun, n’a pas d’héritier masculin. Or, une femme, reine d’un peuple d’aventuriers nordiques, ça n’est pas concevable, ça ne se fait pas… mais comment faire, le roi est vieux et il n’a que des filles… dont cette fameuse Aëla qui se comporte en homme bien souvent… Elle se bat bien la coquine… Irduin s’en souvient bien et il en porte les traces…
Mais comme dans le Chevalier Malheur, le scénariste imagine qu’une solution existe. Jadis, le roi avait fait escale à Kaleva… Quelques trois mois avaient suffi à retaper tous les combattants et le roi, comme d’autres, ne s’était pas contenté d’un réconfort matériel… et dans ce village lointain vit un fils du roi ! Il ne reste plus qu’à aller le chercher et le transformer en roi d’Helluland…
Bien sûr, rien ne se passera ainsi et ce qui pouvait passer pour une solution rapide et efficace tombera dans l’oubli avec la mort de…
Vous avez vraiment cru que j’allais tout vous dire ? Non, mais attendez, ici, c’est juste pour vous dire que cette série commence sur les chapeaux de roues, que la narration graphique est très proche de celle du Chevalier Malheur, très enlevée, très tonique. Stéphane Duval a un dessin qui se prête à ce type d’aventure… Ses dessins de tempêtes, de combats sont toujours très précis, très vivants… Le lecteur peut se retrouver au cœur même de l’histoire et c’est l’idéal pour le passionné de bédé. Un certain nombre de planches sont sans texte, mais elles s’en passent réellement bien, le dessin nous offre tous les éléments de l’histoire dont nous avons besoin…
Il ne s’agit pas du tout d’un récit historique et encore moins d’une histoire fantastique à la Thorgal. Ici, nous sommes dans une fantaisie, pleine de mouvement, d’une certaine forme d’humour aussi, avec des personnages séduisants dès la première rencontre…
J’avoue que je suis assez séduit par ce premier épisode et que j’attends le prochain avec impatience. Je suis très heureux de voir ces auteurs travailler encore ensemble et je vais tout faire pour que vous soyez nombreux à les lire car ils le méritent…
Quant à cette chère Aëla, j’avoue qu’elle est bien fascinante et on n’a pas envie de la laisser tomber à la première bagarre… On souhaite qu’elle puisse retrouver son demi-frèree pour en faire un roi… Ou qu’elle devienne reine, pourquoi pas ? La loi salique n’est que l’apanage des Francs misogynes, les autres peuples étaient, peut-être, beaucoup plus ouverts à la place des femmes… Dans ce genre de récit on peut bien inventer ce que l’on veut, après tout !