Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent
de Jean Ziegler

critiqué par Alphabétix, le 5 juin 2006
( - - ans)


La note:  étoiles
Portrait d'une écrasante mécanique
Le mois dernier, je vous proposais "Mort de la globalisation" de John Saul. Si vous envisagez de le lire, je vous conseille fortement de lire d'abord celui-ci.

En effet, le livre de Saul débute où celui de Ziegler se termine. Écrit en 2002, Ziegler y décrit l'écrasante mécanique de la mondialisation, les impératifs qui l'ont soutenue et trace un portrait sans compromis des prédateurs qui l'ont mis en opération. Ses descriptions des rôles joués par le FMI (Fond monétaire international) et la Banque mondiale, entre autres, provoquent des haut-le-cœur. Son livre se termine par une vision d'espoir grâce à la résistance qui commence à s'organiser à travers la planète. Résistance dont Saul nous tracera ensuite un portrait beaucoup plus détaillé dans le sien.

Sur le quatrième de couverture, on prétend que Ziegler a très souvent croisé les gens dont il brosse le portrait et qu'il fréquente de l'intérieur les institutions qu'il critique… après tout, il est Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation. C'est un livre puissamment engagé.
Les charniers de la troisième guerre mondiale 9 étoiles

Avec 17% des voix au sein du FMI, les Etats unis sont en mesure de bloquer toutes les décisions jugées contraire à leurs intérêts, et c'est ce qu'ils font systématiquement. Les actions des organisations de l'ONU (le FAO, l'UNISEF, l'OIT, etc..) sont entravées par les directives unilatérales du FMI et de la banque mondiale qui orientent la politique économique mondiale aveuglément et dans le plus grand secret.

Ces institutions furent mises en place avec pour mission d'améliorer le sort des populations les plus défavorisées, jusqu'à ce qu'elles soient garrottées par l'empire Américain afin de servir l'idéologie libérale, balayant d'un revers de main toutes les bonnes intentions humanistes à l'origine de leurs créations.

Ce livre est un brûlot dirigé contre les oligarques qui affament, bombardent et tirent profit de la misère humaine aux quatre coins du monde. Autrefois polarisée par la menace Soviétique, la puissance militaire Américaine a été revitalisée pour être mise au service de l'économie capitaliste, toujours prête à intervenir pour faire appliquer les règles intransigeantes du grand capital qui dirige désormais les affaires du monde. Tandis que le gouvernement Américain refuse tout compromis qui serait défavorable à ses intérêts, les maîtres du monde refusent eux de signer les accords entérinés par la majorité des nations. Les revendications des peuples, pour plus de dignité et d'égalité, sont traitées avec le mépris le plus abject.

La main invisible du terrorisme capitaliste agit, tel Attila, sur les terres, les mers et l'espace, provoquant très souvent la mort et la misère de ceux qui ne peuvent rivaliser par manque de moyens. Le capital financier est de fait le seul maître à bord, la plupart des accords d'échanges commerciaux sont dictés par les représentants des marchés financiers, les instances politiques étant devenues les marionnettes d'un système acquis au profit immédiat.

Heyrike - Eure - 57 ans - 5 mai 2009