Au bord de l'eau de Shi Nai'an
(Shui hu zhuan)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
Moyenne des notes : (basée sur 5 avis)
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Un roman d'aventure et un classique de la littérature chinoise
Les héros de ce roman d’aventure chinois du XIV sont aussi célèbres dans leur pays que le sont les héros d'Homère ou ceux de Dumas en Occident et c'est tout à fait mérité car ils sont en tous points remarquables.
Au XIIème la dynastie des Song après une apogée brillante est en plein déclin. La corruption règne, les injustices se font plus fortes.... Des hors-la-loi se lèvent alors pour contrer ces injustices, un peu à la façon de Robin des bois. Au bord de l'eau raconte l'histoire de ces 108 bandits, comment ils se rencontrèrent et s'unirent sous les ordres de Song Jiang.
Péripéties de toutes sortes, faits d'armes incroyables, périple à travers la Chine du 12 ème siècle on trouve bien des choses dans "Au bord de l'eau". Nos chers bandits vont d'auberge en auberge, se déplaçant le long ou sur les fleuves et partout en luttant à chaque fois contre les injustices. Ils finissent toujours par rencontrer un autre bandit qui les orientera vers la bande en formation. Le livre s’arrête quand les 108 bandits sont réunis.
Ecrit dans un style truculent, rempli d'humour, peuplé de personnage hauts en couleurs et très différents (certains brigand sont d’anciens notables, d’autres des intellectuels mais il y a aussi des musclés, des anarchistes, des rusés, des philosophes..), « Au bord de l'eau » réjouira les lecteurs qui auront le courage d'affronter les deux volumes de plus de 1000 pages.
Un livre à déguster à petites touches ou à dévorer, que vous pourrez ranger dans votre bibliothèque à côté des mille et une nuits, l'Iliade, l'Odyssée et les Trois mousquetaires.
Les éditions
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Au bord de l'eau de Shi Nai-an
de Nai'an, Shi
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070402694 ; 20,46 € ; 02/05/1997 ; Poche -
Outlaws of the Marsh [Texte imprimé] Shi Nai'an and Luo Guanzhong [traduction de Sidney Shapiro]
de Nai'an, Shi Shapiro, Sidney (Traducteur)
Foreign Languages Press
ISBN : 9787119016627 ; 37,76 € ; 01/06/1993 ; 1642 p. ; Paperback
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Férus de justice et insoucieux des richesses
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 31 décembre 2016
Ces braves « férus de justice et insoucieux des richesses » multiplient les coups de main et les embuscades, boivent et mangent comme des ogres, s’expriment avec verdeur et utilisent ruse et complicités pour s’échapper lorsqu’ils sont exilés dans des bagnes aux marches de l’Empire. L’ensemble du récit est plaisant, un peu répétitif comme le sont souvent ces épopées, parfois un peu dur suivre quand on retrouve après moult épisodes un des 108 héros... Tout l’effort mis dans les péripéties se fait naturellement un peu au détriment de la profondeur psychologique des personnages qui se succèdent à grande vitesse et dont les modes de réaction sont assez sommaires.
Les traducteurs ont eu recours au vocabulaire moyenâgeux pour transposer le récit et nous mettre dans l’ambiance, sans nuire à la compréhension car des notes abondantes et un lexique donnent tous les détails nécessaires sur la culture, le contexte et la géographie.
Au final, un ouvrage distrayant qui se lit bien, même si il est un peu long.
Une fenêtre sur la Chine du XIIe siècle
Critique de SpaceCadet (Ici ou Là, Inscrit(e) le 16 novembre 2008, - ans) - 15 novembre 2013
Plus de deux cent ans plus tard (XIVe siècle), Shi Nai'an prends la plume et rédige les aventures de ces rebelles d'un autre temps. C'est ainsi qu'il nous donnera l'un des quatre grands classiques de la littérature chinoise.
Certes, Shi prend quelques libertés sur les faits réels, mais le contexte et le récit ne manquent pas de dépeindre avec éloquence cette Chine des Song du Nord. Ce faisant, il propose au public de son temps ce qui constituera l'un des premiers textes de fiction en prose à paraître en Chine. Qui plus est, celui-ci étant rédigé en langue vernaculaire, une rareté pour l'époque, pourra ainsi rejoindre un plus grand nombre de lecteurs. D'ailleurs, le moment est propice pour le faire, car le peuple chinois (Han), privé du pouvoir et opprimé depuis qu'il vit sous le joug des Mongols (dynastie Yuan), est on ne peut plus disposé à accueillir ce récit, considéré dans sa version originale, comme un incitatif à la rébellion.
'Au bord de l'eau' raconte donc l'histoire, romancée, de ces hors-la-loi qui, alignés derrière 108 commandants, frères de sang unis à la vie à la mort, choisissent l'exil et luttent avec l'espoir de voir la justice enfin rétabli dans leur pays.
Roman de cape et d'épée qui rappelle, sur la thématique du moins, le 'Robin des bois' des Britanniques (XIIe-XIVe siècle), mais aussi, roman historique. Car au fil de la lecture, on y découvre divers aspects de la Chine du XIIe siècle, un pays déjà peuplé d'environ 100 millions d'âmes, dont les infrastructures et institutions diverses sont déjà bien constituées, avec une organisation sociale bien installée, une nation déjà riche en industries, commerce et technologies diverses, de même que dotée de stratégies militaires fort développées. Au surplus, on y découvre quelques exemplaires de poésie d'époque, tandis que sur le plan philosophique, en confrontant le bien et le mal, cette histoire qui met en avant quelques-uns des enseignements confucéens, illustre comment l'ultime pouvoir de sanctionner sur le monde des hommes relève inévitablement du domaine spirituel.
D'une construction linéaire simple, avec un marquage temporel que l'on peut qualifier de parcimonieux, ce roman nous convie à un véritable défilé de personnages, tous admirablement conçus et décrits, qui sont introduits, dans la mesure du rôle qu'ils assumeront, au moyen d'une petite histoire personnelle, suite à quoi, lancés dans la mêlée, ils participent à l'action et donc au récit qui nous est conté.
D'une envergure hors du commun, on peut aisément spéculer au sujet du temps et de la quantité de travail requis (ce qui tend à justifier la participation, disputée par certains, de Luo Guanzhong) pour produire ces pages remplies de personnages, d'aventures, de batailles, de festins et de surprises multiples.
Dans la suite de Shi Nai'an, une poignée d'auteurs ont relevé le défi, proposant d'autres versions (souvent adaptées aux circonstances politiques de l'époque à laquelle elles ont été écrites) de ce récit issue de la tradition orale. Une première traduction en japonais paraît en 1757 qui sera suivie par de nombreuses autres versions et adaptations, tandis qu'il faudra attendre jusqu'en 1933 pour lire le roman en anglais, et en 1978 pour la traduction française. Adapté pour la télévision et le cinéma à plusieurs reprises, le récit a également inspiré moult romans, BD, manga, jeux vidéos, etc. Un classique.
Voilà donc un roman offrant à la fois une perspective sur l'histoire et un divertissement; autant de manières d'aborder ou de se familiariser avec cet immense pays qu'est la Chine.
Note: Ce compte-rendu est basé sur le texte en anglais traduit par Sidney Shapiro.
Un classique chinois
Critique de Nico_kensei (, Inscrit le 12 décembre 2009, 38 ans) - 12 décembre 2009
La méthode choisie pour conter l'histoire qui consiste à suivre les aventures d'un personnage à la fois jusqu'au moment où ils se retrouvent suffisamment nombreux dans le repaire pour mener de grandes batailles est très intéressante, et on a beaucoup de plaisir à retrouver certains personnages que l'on avait délaissés un temps pour suivre le fil du roman.
A lire par les férus de justice et de bravoure faisant fi des richesses.
108 Robins des Bois
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 5 avril 2008
Un melting pot de personnages attachants venant de tous horizons et qui vont finalement s'unir au fil des rencontres et des péripéties pour lutter contre une administration corrompue (on notera tout de même que rien n'est dit contre l'Empereur lui-même: sa cour et ses agents sont pourris jusqu'à l'os mais tous les brigands marquent la plus grande déférence vis-à-vis de l'Empereur).
Les deux épais tomes de ces aventures passent comme une lettre à la poste et on en redemanderait même - d'autant qu'on n'a malheureusement pas droit à l'intégralité de l'histoire mais seulement à sa première partie: le roman se termine quand les 108 brigands sont au complet, c'est-à-dire à leur apogée, ensuite ils vivront d'autres aventures mais qui ne sont pas rapportées dans cette édition (il me semble que la version Pléiade va un peu plus loin sans être complète non plus). Cette carence s'explique par le fait que tout ça repose sur de vieux récits du folklore chinois du XIVè siècle qui ont été retranscrits par différents auteurs dans des versions différentes (la notice - par ailleurs excellente, tout comme les commentaires - vous expliquera tout ça beaucoup mieux que moi).
Toujours est-il qu'on prend plaisir à vivre toutes ces péripéties aux côtés de cette bande de brigands aussi réjouissants que peu recommandables, qu'on s'évade, qu'on s'amuse au fil des dialogues savoureux et des situations rocambolesques !
A lire !!
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