L'enfant criminel de Pierre Bellemare, Jean-François Nahmias, Jacqueline Hiegel (Autre)

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par Shayne, le 10 août 2006 (Sambreville, Inscrit le 2 octobre 2005, 42 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 894ème position).
Visites : 7 336  (depuis Novembre 2007)

L'enfance impénétrable

Le crime commis par un enfant est une chose inconcevable mais hélas bien réelle, que le jeune soit motivé par la méchanceté, la vengeance, la jalousie ou autres avec souvent une violence aussi inconsciente que manifeste. Il suffit de se pencher sur la première histoire, celle de Mary Bell, 10 ans, double meurtrière de deux garçons par étranglement pour être saisi tout à la fois de révolte et d'incompréhension.
Même chose pour l'histoire très médiatisée du petit James Bulger, 2 ans 1/2 enlevé et assassiné par 2 garçons de 10 ans à Liverpool en février 1993.
Une autre histoire m'a particulièrement fait froid dans le dos : "Le secret de la mer", où la phrase anodine d'une mère (que n'importe quelle mère pourrait dire un jour) aura d'effroyables conséquences.
"L'enfant criminel" est divisé en deux parties (une pour les meurtriers de moins de 12 ans, l'autre pour les 13-16 ans), chacune précédée de quelques pages se penchant sur la psychologie et l'inconscient de l'enfant et de l'adolescent, lançant des pistes pour comprendre l'incompréhensible.

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C'est beau un enfant vraiment ?

8 étoiles

Critique de Incertitudes (, Inscrit le 4 décembre 2008, 40 ans) - 16 avril 2017

Après les animaux dans L'empreinte de la bête, Pierre Bellemare et son compère Jean-François Nahmias s'intéressent aux enfants dans un nouveau recueil de faits divers tous plus sordides les uns que les autres.

Le livre est scindé en deux parties. La première s'intéresse aux enfants et la deuxième, un peu plus développée, aux adolescents. Chaque partie est introduite par ce que Bellemare appelle un texte de réflexion censé nous expliquer ce qui peut amener un enfant à tuer et au fond ce qu'est un enfant. Mouais. Ce n'est pas ce que j'attends d'un livre de Pierre Bellemare. Si j'ai envie d'en savoir plus sur la question, j'irai acheter un ouvrage de psychologie. D'ailleurs, ces introductions, Bellemare nous invite à les lire plutôt qu'à filer directement aux histoires devinant sans doute l'intention du lecteur. Je n'ai pas suivi son conseil car, pour moi, elles ne sont pas indispensables.

Sinon, pour les histoires en tant que telles, je n'ai, ma foi, pas grand-chose à en dire de particulier si ce n'est qu'on est en terrain connu pour quiconque a déjà lu du Pierre Bellemare. Je reconnais quand même que certains meurtres font froid dans le dos. Il y a le cas des sœurs Mary et Norma Bell, qui, avec ses trente pages est de loin la plus longue du recueil. Ou l'affaire "les enfants de Liverpool" absolument révoltante par sa gratuité.

Tous ces enfants, si la plupart ont un sérieux grain depuis leur naissance, partagent quasiment tous le triste point commun d'avoir grandi au seins de familles plongées dans la misère, la pauvreté, la violence. Si ça n'excuse rien, tous les enfants défavorisées ne basculent pas dans la haine et le crime et heureusement, on peut tout de même y voir quelques bouts d'explications.

Conseillé aux amateurs de Bellemare et Nahmias.

8 étoiles

Critique de Marion F (Lyon 8ème, Inscrite le 19 juin 2011, 33 ans) - 21 juillet 2011

Fidèles à eux-mêmes Bellemare et Nahmias nous proposent un condensé de faits divers de toutes les époques, ici sur le thème des enfants criminels.
Je crois que c'est la première fois que je vois ça dans un de leur recueil, le livre est divisé en deux parties. La première, et la plus courte, porte sur les enfants encore enfants (ça c'est de la phrase), de la petite enfance à douze ans. La seconde, sur les crimes des adolescent, de treize à seize ans. Chaque partie présente une introduction de Jean-François Nahmias. Ces introductions rappellent les principes de droit qui ont entouré et entourent encore les enfants et adolescents et évoquent la notion de violence aux âges concernés.

J'ai été un peu déçue par la première partie. Mary Bell a été l'enfant dont l'histoire a été la plus développée mais c'est certainement la plus connue. "C'est che-lou, les enfants on dirait qu'ils sont défoncés au LSD en permanence.", Hugo Tout Seul, philosophe. Je ne saurai pas dire vraiment pourquoi mais je n'aime pas les enfants, et pourtant les enfants m'aiment et c'est bien là le problème. Je ne les comprend pas, je n'ai pas la patience de chercher à comprendre, je ne sais pas faire semblant d'être intéressée par leurs dessins ou pâte à modeler, je sais pas faire, j'y arrive pas, c'est comme ça. Je les vois comme des petits êtres colériques, égoïstes, qui décident unilatéralement des moments d'affection, comme je suis colérique, égoïste et que j'aime décider unilatéralement des moments d'affection mais que je suis une adulte alors bien obligée de m'auto-restreindre, entre les enfants et moi ça ne peut pas coller. Pour moi un enfant, et Nahmias est d'accord dans sa préface, a tout pour être un criminel en ce qu'il pique des crises de nerfs impressionnantes et qu'il n'a pas conscience de la mort, tout, sauf la force physique. C'est triste à dire mais dans le fond un enfant qui tue c'est grave, horrible, mais c'est pas si inconcevable que ça. Dans cette première partie j'ai énormément aimé la présentation mais sans plus sur les onze faits relatés.


Dans la seconde partie, beaucoup plus dense, certains faits rapportés sont assez saisissants. Les crimes des adolescents me touchent plus que les crimes des enfants en ce que les enfants agissent sans connaissance de cause. Un adolescent sait très bien qu'en faisant tel ou tel geste il tuera, pas un enfant. Et oui, j'avoue, j'ai pleuré sur le petit Tom Walker. Je ne pleure jamais avec un livre, et pourtant j'ai lu des dizaines de témoignages comme celui de Vincent Humbert, mais non, pas de larmes. On a, malheureusement, peut être tous eu un Tom Walker dans notre école, dans notre classe même, sans le savoir, on en côtoie même peut être un aujourd'hui. S'il n'y avait qu'un fait à sortir de ce recueil ce serait celui là, "J'ai aimé un petit chat...".
Certaines histoires ne sont que prétexte"pour parler de". J'explique. On nous évoque un petit garçon membre d'un gang aux EUA qui, sur ordre d'un aîné, tire dans le tas, au final on cherche à nous parler de tous ces enfants enrôlés dans les gangs et non pas juste de cet enfant. D'ailleurs dans la seconde partie certains faits sont vraiment traités brièvement, une dizaine de pages en moyenne. Parce qu'il existe plus de crimes commis par des adolescents que par des enfants donc une densité de faits tels que les auteurs ont préféré aborder plusieurs crimes de manière plus ou moins succincte au lieu de se focaliser sur une petite dizaine d'entre eux (vingt-cinq crimes abordés dans cette seconde partie)? Parce qu'il existe un secret autour de ces adolescents pour permettre leur réinsertion une fois libérés? Surement un peu des deux.

A la fois dans la première et dans la seconde partie certains faits ne sont en rien des crimes d'enfants, notamment Le mystère du conservatoire et La cité des cafards. D'ailleurs Le mystère du conservatoire je n'ai pas tout compris, comme les faits sont racontés la jeune fille est décédée à l'école et son corps est retrouvé au conservatoire alors qu'elle est forcément décédée au conservatoire.
J'ai été extrêmement gênée par le comportement de certaines mamans qui rejetaient totalement leurs ainés après que ces derniers aient tué leurs cadets. En particulier la maman de Jeannette Lambert dont la fille n'a absolument pas tué le bébé. On ne choisit pas ses enfants et ce n'est pas parce qu'ils ont dévié qu'on doit décider de ne plus être leurs parents. Non vraiment je ne comprends pas.

Je conseille (avec quatre étoiles sur cinq s'il faut le noter) L'enfant criminel à ceux qui ont l'habitude des Nahmias et Bellemare. Ce n'est pas le meilleur mais pas le pire et les préfaces bien qu'assez courtes sont, je crois, les passages du livre que j'ai préférés.

(j'ai hésité à laisser le passage où j'évoque ma relation compliquée avec les enfants, je dois paraitre extrêmement méchante)

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