Amours en fuite de Bernhard Schlink
( Liebesfluchten)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Nouvelles
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Si la vie était simple, Schlink ne serait pas écrivain
Recueil de sept nouvelles, dont chacune est écrite comme un mini roman complet, avec une sensibilité et une profondeur que l’on trouvait déjà dans le Liseur de Schlink : à fleur de peau.
Histoires d'amour qui naissent, s'interrogent, s’abusent et se désabusent, se tricotent à l'envers, à l'endroit et en torsades, racontées par sept hommes animés par le désir de comprendre, ou d'oublier...
La culture allemande y est omniprésente : incompréhension des jeunes face à l'holocauste, chute du mur de Berlin, rencontre avec une autre culture...
Les éditions
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Amours en fuite [Texte imprimé], nouvelles Bernhard Schlink trad. de l'allemand par Bernard Lortholary et Robert Simon
de Schlink, Bernhard Lortholary, Bernard (Traducteur) Simon, Robert (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris).
ISBN : 9782070758395 ; 17,05 € ; 01/03/2001 ; 312 p. ; Broché -
Amours en fuite [Texte imprimé] Bernhard Schlink trad. de l'allemand par Bernard Lortholary et Robert Simon
de Schlink, Bernhard Lortholary, Bernard (Traducteur) Simon, Robert (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070425266 ; 8,60 € ; 16/10/2002 ; 401 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Sept nouvelles
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 14 mars 2022
Autre fil rouge pour ces nouvelles toutes, sauf les deux dernières, d’une cinquantaine de pages – de belles nouvelles déjà ! – une magnifique cohérence psychologique, une grande finesse d’analyse et un pessimisme assumé. N’oublions pas, par ailleurs, que Bernhard Schlink est allemand et que les effets de l’après-guerre rentrent souvent en considération dans ces histoires.
La petite fille au lézard : La petite fille au lézard est le nom donné par le narrateur, petit garçon à l’époque, à un tableau singulier accroché dans le bureau de son père et quasi sanctuarisé. « Petite juive » l’appelle, elle, sa mère. Nous sommes dans l’après-guerre et le narrateur va avoir beaucoup de mal à démêler le pourquoi du comment. Jusqu’à un final imprévisible.
L’infidélité : Là nous sommes spécifiquement, toujours dans l’après-guerre, dans le Berlin Est, le Berlin occupé par les Russes. Le narrateur qui vit à l’ouest va vivre une relation d’amitié (et plus si affinités !) avec un couple du même âge avec une petite fille … La problématique de la prégnance de la surveillance mutuelle des citoyens est dans une large part aussi au cœur de cette nouvelle.
L’autre : L’autre est la découverte par un mari, après la mort de sa femme d’une part de sa vie qu’il ne soupçonnait même pas. Thème plus classique mais que Bernhard Schlink traite avec une belle originalité.
Les pois gourmands : Cette nouvelle a un côté surréaliste dans le final inattendu. Des femmes toutes trompées par le même homme, femme et maîtresses, finissent par avoir raison de lui de manière … quasi surréaliste.
La circoncision : Petit côté désespéré dans cette nouvelle, ou comment des différences de cultures peuvent créer des barrières qui peuvent s’avérer infranchissables.
Les deux dernières nouvelles sont sensiblement plus courtes :
Le fils : Observateur pour un organisme type ONU, le narrateur débarque avec d’autres collègues de diverses nationalités dans un pays, africain me semble-t-il, en guerre civile. L’occasion d’une remise en question … tragique.
La femme de la station-service : Ou comment un rêve, ou une situation rêvée, confronté à un épisode soudain du quotidien, peut se révéler le catalyseur d’un changement drastique de vie.
De bien belles réflexions d’une grande profondeur pour un observateur privilégié de l’Allemagne moderne.
Intéressant mais inabouti.
Critique de Sotelo (Sèvres, Inscrit le 25 mars 2013, 41 ans) - 16 novembre 2020
En fuite ou plutôt en panne
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 11 février 2010
Incompréhension
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 28 septembre 2008
Sept images de questionnement d'où le masculin ressort souvent comme perdant face à un féminin plus lucide ?
Rédemption
Critique de Bachy (, Inscrit le 10 avril 2004, 61 ans) - 6 mars 2007
Bernhard Schlink
Bernhard Schlink a publié un recueil de sept nouvelles. Le thème commun à ces nouvelles est l’amour : comment il naît, comment il finit, et comment avec lui viennent les tromperies, les détours, les mensonges, les infidélités. Le héros de chacune de ces histoires est un homme qui se débat entre mensonges et vérité, qui essaie de faire la lumière sur un secret ou sur un mystère.
Ces hommes font bien souvent preuve de lâcheté; empêtrés dans leurs mensonges, ils manquent de courage, et certains se trouvent confrontés aux démons du passé, le leur ou celui de leur pays, l’Allemagne, encore bien présent dans ce recueil. L’histoire de l’Allemagne au 20ème siècle revient sans cesse avec les mêmes blessures, toujours ouvertes, avec les mêmes questionnements sur les fantômes du passé qui inévitablement réapparaissent. On constate que Schlink a du mal à supporter l’histoire de son pays, que ce soit celle de la guerre ou celle du mur ayant séparé est et ouest. Sur les sept nouvelles composant « Amours en fuite », deux, et les plus longues, s’intéressent au passé nazi de l’Allemagne et décrivent des personnages se sentant coupables de faits qu’ils n’ont pas commis.
L’architecture du recueil est assez intéressante car si les premières nouvelles se situent en Allemagne, les dernières se passent aux Etats-Unis ou en Amérique Latine. Bernhard Schlink présente des hommes qui ne parviennent pas à vivre pleinement leurs relations amoureuses, qui ont peur des femmes, peur de l’engagement, peur d’eux-mêmes et de ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire.
Toutes ces histoires d’amour, assez compliquées, sont cruelles et malheureuses. Bernhard Schlink semble percevoir l’homme comme incapable de se donner pleinement et de comprendre la femme. Celle-ci, à travers ces récits, semble beaucoup plus lucide, beaucoup plus franche, elle ne paraît pas comme l’homme, tourmentée par des choses qui ne dépendent pas d’elle. La femme peut s’engager à fond, mais l’homme ne peut la combler. Tous les personnages du livre sont coupés en deux, tiraillés entre la lumière du présent et les ombres d’antan. Et ils pleurent sur leurs rêves, auxquels ils ne cessent de se dérober. A cause de leur lâcheté. A cause aussi des fautes de leurs parents, et de tous ces fantômes - bourreaux nazis ou corbeaux de la Stasi - qui surgissent sur leur chemin. Chaque personnage, masculin ou féminin, se recroqueville sur lui-même et interpelle la signification de son enfance, sa propre histoire ou l’état actuel de sa vie. Que sont l’identité, l’appartenance sociale ou religieuse, la volonté ou l’amour quand les héros de chaque nouvelle réalisent combien leur vie a pu être ordonnée par autre chose qu’eux-mêmes ?
L’Allemagne maintenant
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 25 octobre 2005
Ma favorite s’intitule « L’autre », l’histoire d’un homme qui suite à la mort de sa femme reçoit les lettres de son amant. Assez tordu mais traité avec beaucoup de finesse. On ne peut évidemment pas passer sous silence « La circoncision », un texte coup de poing décrivant admirablement les difficultés de la coexistence entre une juive américaine et un allemand. Et aussi « Pois gourmands » ou comment jongler trois vies sans en échapper une.
Gé-nial!
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 10 avril 2003
Le style est parfait pour le genre.
Le contenu est à vous couper le souffle.
J’ai particulièrement apprécié « Les pois gourmands ».
Il s'agit d’un homme à qui la vie sourit.
Il a tout et, non content de sa situation, cherche toujours à l'améliorer.
Ainsi, il aime sa femme.
Mais il prend une maîtresse.
Puis veut rompre avec cette dernière.
Comment faire ?
Diable, comment faire ?
Bon sang mais c’est bien sûr : prendre une autre maîtresse !
Oui, seulement il n’arrive quand même pas à rompre avec la première…
Le voilà donc avec trois femmes.
Ah non, ça ne va plus, c'est vraiment trop, allez hop, on sert un petit mensonge à toutes trois et on part sur les routes pour une durée indéterminée « afin de faire le point ».
On dépense, on dépense et puis quand il n'y a plus d’argent, c’est pas un problème, on se fait passer pour un prêtre !
Etc., etc.
La chute de l'histoire est hilarante, surprenante (on ouvre des yeux grands comme ça !), fabuleuse !
Mesdames, nous en ressortons vengées !…
Toutes les nouvelles ne sont pas aussi drôles et décalées que celle-ci bien sûr, mais chacune en vaut le détour.
A lire, à lire, à lire !.
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 20 décembre 2002
Dans ce livre se succèdent sept histoires différentes, toutes vécues du point de vue masculin. Des histoires d'amour(s), des vies qui se croisent, se fuient, se retrouvent, se découvrent. On se reconnaît en partie devant le questionnement de ces hommes.
Ce livre, malgré qu'il soit vécu par des hommes, est une ode à la femme, à sa sensibilité, à sa lucidité,... Livre à l'écriture simple, modeste, réjouissante, toujours belle et qui a le mérite de nous faire passer par une palette foisonnante d'émotions vraies
Bernhard Schlink ne renonce pas pour autant à ce qui semble être un de ses chevaux de bataille, à savoir le questionnement de l'Allemagne sur son passé. C'est aussi à cela que nous confrontent ces récits. Les rapports Berlin est-Berlin ouest, la question de la Shoah, le rapport à la guerre,... Et toujours ces vies qui se jouent ou se déjouent!
Dommage que cet auteur ne soit pas plus prolifique!!!
Une réflexion...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 27 juillet 2001
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