Cette lancinante douleur de la liberté de Vladimir Boukovsky
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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Une certaine vision de l'Europe
Vladimir Boukovsky a passé douze ans dans les goulags et hôpitaux psychiatriques d’URSS sous Brejnev. A sa grande stupéfaction, il sera échangé par Brejnev et Pinochet contre le communiste chilien Luis Corvalan. Il étudiera à Cambridge et vit depuis en Suisse.
Ce livre a paru en 1981 et, depuis, le régime communiste s’est effondré de par le monde, à quelques exceptions près. Si beaucoup de choses qu'il écrit sont dépassées par l'évolution du contexte mondial, il n'en demeure pas moins que son analyse de la société occidentale est toujours des plus actuelles !…
Il ne cesse de nous crier que la liberté, cela se défend et que la démocratie se gagne. Mais la liberté, ce n'est pas le droit de faire n'importe quoi, n ‘importe où et n’importe quand !… La liberté, nous rappelle-t-il, suppose autant de devoirs que de droits et qu'à oublier cette réalité elle est de plus en plus menacée !… Or, selon lui, l’Européen est dans ce cas, et de façon flagrante. Seule la Suisse lui semble échapper à ce défaut. Le citoyen y reste conscient de ses devoirs et ne demande pas tout aux autres…
L’Européen lui semble de plus en plus un être assisté et ce qui l’inquiète c'est que qui dit assisté dit aussi une plus grande emprise de l’état. Celle-ci suppose une plus grande administration, qui à son tour va pousser à plus de législation. Le cercle infernal !.
Il écrit : « L’égalité est un état artificiel qui demande à être constamment entretenu d’une manière artificielle. Les hommes ne sont pas égaux par définition. Aussi le maintien de l’égalité coûte-t-il des sommes immenses, c’est un très lourd fardeau sur les épaules de ceux qui travaillent, des plus doués. Ce principe ne fait que dépraver encore plus les fainéants, contribue à l’apparition du climat de parasitisme dont j'ai déjà parlé. Une force organisée est indispensable pour entretenir cette égalité, et cette force manifeste dans la société des tendances dominatrices, elle aspire à échapper à tout contrôle... Bref, l’homme sacrifie de plus en plus sa liberté à la sécurisation. »
C’est ce que de Gaulle pensait aussi quand il parlait des Français qui hésitaient constamment entre leur désir des privilèges et celui de l’égalité…
Il ne manque pas d’humour quand il dit : « Comme l’a dit un ami, les chrétiens se proposaient de partager volontairement leurs propres biens, alors que les socialistes veulent partager de force les biens d'autrui. »
Il me semble que ces pensées ne sont pas à prendre en bloc, qu'elles demandent des nuances, mais à leur nier un fond de vérité et à ne pas en tenir compte, nous risquerions aussi d'aller à la catastrophe. Tout dans le monde est une éternelle question d'équilibres… Et Machiavel nous rappelait que tantôt le balancier allait dans un sens et tantôt dans l’autre. Les excès y poussent sans cesse !
Un livre qui fait réfléchir. Une vision de l'Occident donnée par un réfugié qui a connu tous les excès du régime étatique.
Les éditions
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Cette lancinante douleur de la liberté [Texte imprimé], lettres d'un résistant russe aux Occidentaux Vladimir Boukovsky traduit du [manuscrit] russe par Nikita Krivochéine
de Boukovsky, Vladimir Krivochéine, Nikita (Autre)
R. Laffont / Libertés 2000
ISBN : 9782221007075 ; 4,21 € ; 01/06/1981 ; 244 p. ; Broché
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Vladimir Boukovsky compare : le monstre Soviétique et le monde Occidental !
Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 21 août 2020
Depuis sa libération, l’auteur vit en Angleterre et après avoir passé 12 années en : camps, prisons et hôpitaux psychiatriques d’Union Soviétique, Vladimir Boukovsky n’a de cesse à travers ses ouvrages, suite à sa terrible expérience, de dénoncer, à chaque fois dans un style précis et direct : l’idéologie Totalitaire Communiste.
Evidemment, Vladimir Boukovsky n’a pas été enfermé en hôpital psychiatrique parce qu’il n’était pas sain d’esprit, mais uniquement en tant que dissident politique opposé au régime répressif Soviétique, ce dernier privant sa propre population de toute LIBERTE.
Avant d’aller plus loin dans ce commentaire, il est important pour plus de clarté, de préciser que dans ce livre (écrit en 1981), il faut comprendre le terme « Socialisme », non comme celui que nous connaissons en France au 21ème siècle, mais pour l’auteur il s’agit plutôt de l’appellation « Socialisme » du 19ème siècle, c’est-à-dire : comme l’étape transitoire de la société conduisant au stade ultime…, qu’est le Communisme.
Dans cet ouvrage passionnant, Vladimir Boukovsky nous livre donc ses profondes réflexions, à partir de sa tragique expérience sous le Totalitarisme Communiste Soviétique.
De plus, il nous présente sa captivante vision du monde à travers la comparaison de deux univers que tout oppose : celui répressif du Communisme ; et la Liberté ainsi que l’égalitarisme parfois « outrancier » qu’il a découvert en « Occident », comme il l’exprime pages 91 et 92 :
« Les thèses de chacune de ces deux sociétés sont diamétralement opposées : en URSS, l’homme a systématiquement tort, l’Etat toujours raison. Ici, l’homme est persuadé qu’il a le droit d’être toujours heureux. S’il tombe malade, c’est que les bien-portants lui doivent des comptes, si l’on est pauvre, ce sont les riches qui en sont coupables. Egocentrisme purement infantile, refus tout aussi infantile d’accepter la moindre limitation. »
Plus loin, il démontre l’ampleur de : la schizophrénie, la perversion, ainsi que l’extrême dangerosité contenues dans TOUTES les IDEOLOGIES, page 170 :
« Il serait vain de chercher de la logique dans tout cela. La logique cesse d’exister là ou commence l’idéologie, en l’occurrence l’idéologie socialiste. « Tout ce qui sert les travailleurs est bien », dit le principe premier de cette doctrine (d’ailleurs il n’y est pas question des travailleurs mais des manitous syndicaux, démagogues irresponsables, voire hommes politiques véreux). Je crois que toute idéologie de masse est mauvaise, car elle fournit à l’homme des alibis faciles, lui permet de suivre ses instincts les plus bas au nom d’objectifs « nobles ». Il n’est pas bien de tuer, mais pourquoi y renoncer s’il s’agit du bien universel ? Il est honteux de voler, mais si cela contribue à plus de bonheur sur terre, comment s’en priver ? Pratiquer la torture est ignoble, mais si le bien-être de tous en dépend, il serait criminel de s’en abstenir ! Bref, de toutes les justifications que nous nous trouvons, délibérément ou inconsciemment, les idéologies de masse sont les plus méprisables. Elles font de l’humanité un troupeau de moutons. Et de toutes les idéologies de masse, la socialisme est la plus dangereuse, car elle libère l’homme de toute responsabilité. Par exemple, ce serait malgré lui que l’homme deviendrait alcoolique, drogué ou bourreau. C’est la société, le milieu social qui en sont tenus responsables. »
Ensuite, Vladimir Boukovsky vient à donner son pertinent point de vue, en ce qui concerne le dogme de : l’EGALITARISME, page 190 :
« Jamais je n’ai réussi à comprendre les socialistes. Seul quelqu’un qui vit de phantasmes et non de l’observation réelle de l’être humain peut croire que les hommes sont égaux (ou aspirent à l’être). Même des jumeaux vrais qui ont été éduqués et formés ensemble ne sont pas tout à fait égaux. Et puis, pourquoi aspirer à l’égalité ? Serait-il intéressant de vivre dans un univers d’êtres qui soient tous pareils ? Pourquoi faut-il avoir des réactions aussi maladives face à l’inégalité matérielle ?
Pourquoi les socialistes sont-ils tellement envieux, tellement mercantiles ? La majorité d’entre eux sont des intellectuels qui vivent dans un monde abstrait. Leur théorie manque de logique : d’une part, ils critiquent l’esprit de consommation, la cupidité et le matérialisme, de l’autre, ce sont précisément ces aspects de la vie qui les préoccupent le plus. En nivelant la consommation, ils veulent instaurer l’égalité. Croient-ils sincèrement que si les gens recevaient tous la même ration de pain, ils deviendraient automatiquement frères ? Les hommes deviennent frères en souffrant ensemble, en s’entraidant, en partageant la même espérance, en respectant la personnalité de l’autre. Est-ce que l’on peut devenir frères si l’on compte avec envie les revenus de chacun, en accompagnant d’un regard fielleux chaque morceau avalé par le voisin ? Je n’aimerais pas avoir pour frère un socialiste. »
Vladimir Boukovsky énonçait, déjà en 1981, ces évidences relevant de la Morale la plus élémentaire : huit ans avant l’effondrement du « Mur de Berlin » et dix ans avant la fin de l’U.R.S.S….
Malheureusement, aujourd’hui en France, des Partis politiques : le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche, le Nouveau Parti Anticapitaliste, Lutte Ouvrière…, n’ont toujours pas intégré ces principes humanistes fondamentaux, et nous sommes bientôt en… 2011 !
Confer également, d’autres ouvrages tous aussi passionnants, de Vladimir Boukovsky :
– Jugement à Moscou – un dissident dans les archives du Kremlin ;
– L’Union européenne, une nouvelle URSS ?
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