Rochester (Les), tome 1 : L'affaire Claudius
de Jean Dufaux (Scénario), Philippe Wurm (Dessin), Bertrand Denoulet (Couleurs)

critiqué par Shelton, le 3 septembre 2006
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Série people, policière... et plus si affinités...
Lady Elza Rochester est une grande dame de la société londonienne. Elle a été la « femme » d’un certain Jack, sorte de journaliste alcoolique, un fouille-merde de pas grand chose, qu’elle aimerait oublier au moment de devenir madame l’épouse de Charles Monygomery Pendrock… Remarquez, le mariage qui se prépare est bien particulier. Le jeune homme semble très intéressé par les hommes, beaucoup plus que par les femmes, et, pourtant, Elza est plutôt très belle, très classe…
Dès son entrée dans la famille Pendrock, la jeune femme doit passer une épreuve délicate : la rencontre avec Lady Edwina. Il s’agit de la chef de famille, celle qui malgré son âge possède la fortune et a mis au point toute une stratégie pour obliger le jeune Charles à se marier et avoir un enfant…
Mais rien n’est simple quand nous avons un jeune homme, son amant, une jeune femme, son ex, deux grandes familles, une richesse énorme en jeu…
Cette histoire, dès les premières planches, sent la manipulation à plein nez… Mais qui manipule qui ? Qui veut réellement défendre Elza et pourquoi ? Qui est ce clochard mystérieux et pourquoi est-il si fidèle à Jack ?
Ce premier album met en place un très grand nombre de personnages, peut-être trop pour le lecteur, ce qui a rendu la lecture délicate et a nui à cette série qui a eu du mal à trouver son lectorat.
Elza va épouser Charles, les deux familles commencent à respirer, mais, nous, nous savons que rien n’est terminé…
Le personnage de Jack est vraiment touchant. Il joue beaucoup, perd encore plus… ce qui le pousse à boire comme un puits sans fond… Il est toujours mal rasé, mal sapé, et on se demande ce que peut bien lui vouloir, lui trouver cette Elza qui semble son opposé ?
Le scénario de Dufaux, auteur connu, reconnu et de talent – Jessica Blandy, La complainte des landes perdues, Murena… – distille les éléments dont a besoin le lecteur, et seulement ceux-là, si bien que le pauvre en question se retrouve pris par un mécanisme diabolique qui n’a qu’une issue possible, la lecture du volume suivant…
Le dessinateur, Philippe Wurm, celui qui a adapté, il y a quelques années certains romans de Simenon en bédé, continue son évolution. Son graphisme est très classique mais assez tonique. Il ose des gros plans bien sympathiques, des scènes d’action qui nous changent des histoires de Maigret très statiques. Mais, attention, il reste de très nombreuses scènes en intérieur, dans des clubs typiquement britanniques, à l’opéra, dans une salle de combat de boxe, et dans la chambre de lady Edwina où il s’en passe de ces choses…
Une bande dessinée qui ouvre une série qui ne va que s’améliorer au fur et à mesure des albums et dont le quatrième vient de sortir… Nous en reparlerons bientôt…