Chaud-froid
de Yūji Seki

critiqué par Laure256, le 24 septembre 2006
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Pas facile, la double culture
C’est un petit roman tout simple que ce chaud-froid, à moins que ce ne soit plutôt un récit autobiographique, en tout cas ça se lit tout seul et c’est bien sympathique. 1er roman de la japonaise Yumiko Seki, il a été écrit directement en français, mais l’auteur vit à Paris depuis 1982.
Par chapitres intercalés, la jeune Yuka revient sur son enfance dans le Tokyo des années 60-70, où elle vit avec ses parents, selon un modèle social et culturel qui lui paraît étriqué, et le Paris de l’année scolaire 1979-1980 où elle arrive pour une année universitaire. Adolescente, ses rêves de liberté et d’éveil sexuel se trouvent vite étouffés dans la rigueur froide de l’Orient. Différente dans sa façon de penser et d’agir, elle sombrera dans une triste anorexie après avoir perdu la plupart de ses amis. L’Occident l’attire, mais pas le gigantisme des Etats-Unis, non, elle se sent attirée par la France qu’elle imagine impertinente. Si elle s’y laisse facilement aborder par les hommes, elle est souvent déçue : ils ne voient en elle que l’exotisme japonais, et ne savent pas lui faire partager cette culture occidentale qui la motive tant. Flirts, premier amour, regard étranger sur Paris, c’est aussi la construction alternant les souvenirs japonais au présent parisien qui est intéressante. On resterait volontiers plus longtemps avec Yuka, même si au final, on devine bien quel sera son choix. J’ai aimé la simplicité et la légèreté de ce roman, même si je l’aurais souhaité plus touffu, rester davantage avec le personnage, en apprendre plus encore sur le Japon…