Une journée d'Ivan Denissovitch de Alexandre Soljenitsyne
( Odin denʹ Ivana Denisoviča)
Catégorie(s) : Littérature => Russe
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La vie quotidienne au goulag
C'est en 1962 que Nikita Krouchtchev autorisa la publication d'"Une journée d'Ivan Denissovitch", premier récit d'A. Soljenitsyne sur la vie à l'intérieur d'un goulag.
Certains passages ont été à l'époque coupés (ré-introduits dans les éditions d'aujourd'hui) mais on peut tout de même s'étonner qu'un tel témoignage ait été autorisé à paraître tant les illogismes du système concentrationnaire décrits semblent représenter le monde soviétique de l'époque.
La force de ce livre ne réside pas dans la description de scènes de tortures ou autres violences physiques mais dans le récit d'une seule et "simple" journée passée au goulag -une parmi des milliers d'autres.
Tout au long de cette journée, le lecteur vivra aux côtés de Choukov suivant les règles pour survivre au sein du goulag, et rencontrera d'autres détenus, ceux qui s'en sortent grâce aux colis reçus de leurs proches et ceux qui sombrent, incapables de se faire au régime du camp et au manque d'espoir.
Ce livre est à lire, absolument, pour savoir...
Les éditions
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Une Journée d'Ivan Denissovitch [Texte imprimé], roman par Alexandre Soljenitsyne traduit du russe par Lucia et Jean Cathala ; préface de Jean Cathala
de Soljenitsyne, Alexandre Cathala-Galinskaïa, Lucia (Autre) Cathala, Jean (Autre)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264000705 ; 2,88 € ; 01/01/1976 ; 189 p. ; Poche -
Une journée d'Ivan Denissovitch [Texte imprimé] Alexandre Soljenitsine traduit du russe par Lucia et Jean Cathala
de Soljenitsyne, Alexandre Cathala-Galinskaïa, Lucia (Traducteur) Cathala, Jean (Traducteur)
R. Laffont / Bibliothèque Pavillons
ISBN : 9782221115619 ; 8,00 € ; 18/03/2010 ; 227 p. ; Poche -
Une journée d'Ivan Denissovitch [Texte imprimé], récit Alexandre Soljénitsyne traduit du russe par Lucia et Jean Cathala
de Soljenitsyne, Alexandre Cathala-Galinskaïa, Lucia (Traducteur) Cathala, Jean (Traducteur)
Fayard
ISBN : 9782213632674 ; 18,30 € ; 28/03/2007 ; 1 vol. (227 p.) p. ; Kindle Edition -
Une journee d'ivan denissovitch
de Soljenitsyne, Alexandre
Pocket
ISBN : 9782266122207 ; 4,27 € ; 07/02/2002 ; 189 p. ; Poche -
Une Journée d'Ivan Denissovitch [Texte imprimé] Alexandre Soljénitsyne préf. de Jean Cathala
de Soljenitsyne, Alexandre Cathala, Jean (Préfacier)
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266022347 ; 6,43 € ; 01/09/1988 ; 189 p. ; Poche -
Une journée d'Ivan Denissovitch
de Soljenitsyne, Alexandre Cathala, Jean (Traducteur) Cathala, Lucia (Traducteur)
R. Laffont / Pavillons poche
ISBN : 9782221191781 ; 8,00 € ; 03/12/2015 ; 227 p. ; Poche -
Une journée d'Ivan Denissovitch de Solženicyn, Aleksandr Isaevič
de Soljenitsyne, Alexandre
Famot
ISBN : SANS000001295 ; 01/01/1976
Les livres liés
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Les critiques éclairs (26)
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La première œuvre littéraire sur l’existence du Goulag
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 6 octobre 2020
Depuis beaucoup d’écrits, d’œuvres majeures notamment (je pense à La bascule du souffle d’Hertha Müller par exemple, de films de fiction voire de reportages ont porté la réalité à la connaissance de tous. Mais en 1962 ? La guerre froide bat son plein. Les informations entre les deux blocs ne circulent pas, ou très parcimonieusement, la parution de Une journée d’Ivan Denissovitch a dû représenter une véritable déflagration ! D’autant que la comparaison d’avec les camps d’extermination nazis, pas si lointains à l’époque, s’impose d’elle-même.
Il faut prendre le titre à la lettre ; une journée. Le roman commence à cinq heures du matin ;
»Cinq heures du matin. Comme tous les jours, sonne le réveil ; à coups de marteau sur le bout de rail qui pend près du baraquement à l’état-major. Les coups saccadés ont du mal à traverser les vitres et les deux doigts de givre dont elles sont recouvertes et, bientôt, ça cesse. Il fait froid. Le gardien n’a aucune envie de sonner longtemps. »
Et se termine avec le coucher, la nuit venue ;
»Une journée a passé, sur quoi rien n’est venu jeter une ombre, une journée presque heureuse.
De ces journées, durant son temps, de bout en bout, il y en eut trois mille six cent cinquante-trois. Les trois en plus, à cause des années bissextiles …
« Rien n’est venu jeter une ombre », se dit Choukhov lorsqu’il est sur le point de sombrer dans le sommeil. Oui, rien d’extraordinaire tel qu’être jeté au cachot, avoir pu grappiller quelques miettes de pain supplémentaires et un bout de saucisson, ne pas s’être fait piquer avec un bout de lame en poche … Rien d’extraordinaire mais que de l’insupportable ordinaire, cet ordinaire du déporté en camp pour des motifs purement idéologiques et parfois d’une futilité sans nom. Ce roman c’est ce qu’il raconte – et, encore une fois, c’est la première fois pour le monde qui découvre cette réalité – l’abominable sort de millions de déportés en Sibérie qui survivent douloureusement en fournissant un travail éreintant. Gloire aux autorités soviétiques !
C’est avec le détenu Choukhov, Ivan Choukhov, fils de Denis (Denissovitch) que nous passons cette journée depuis les cinq heures du matin donc et ces coups frappés sur un rail, avec la faim en permanence, la peur en permanence, les brimades, la tâche à accomplir, le froid, … Une réalité de camp, quoi. Une réalité qu’a connue et à laquelle a survécu Alexandre Soljenitsyne.
Intéressant mais ....? problème de traduction ?
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 19 avril 2019
Ed. Robert Laffont poche (226p).
Bonjour les lecteurs ...
Soljenitsyne ne m'était pas inconnu, l'archipel du goulag, le pavillon des cancéreux, la maison de Matriona
S'attaquer à " la journée d'Ivan Denissovitch" est autre chose.
Pendant un peu plus de 220 pages, Ivan, prisonnier dans un goulag depuis plus de 8 ans, raconte une de ses journée type par le menu.
Ceci depuis le réveil à 5 h du matin jusqu'au couché.
Tout y est minutieusement décrit . De ces quelques instants volés à l'aube, jusqu'aux rassemblements, les " repas", les corvées.
Ivan, détenu modèle, a su se fondre dans le moule et chaque jour, tente de survivre dans cet enfer glacé.
Sa vie est fait de petits rien, quelques miettes qui améliorent son ordinaire et suite de vexations.
Il relate les règles ridicules, la transformation de l'être humain en bête de somme.
La ruse, la perte de l'espoir, le fatalisme.
Ivan se pose aussi des questions sur l'existence de Dieu, se sentant proche de la sortie, de la fin de sa vie.
A sa sortie en 1962, ce livre a eu l'effet d'une bombe: pour une fois, quelqu'un osait relater les conditions de vie à l'intérieur d'un goulag.
Cette vie devenue inutile où chaque journée se traîne, où chaque journée ressemble à celle d'hier et est identique à celle de demain.
Avec un recul de plus de 50 ans, que dire ?
Le texte récit est certes intéressant.. mais ces 200 pages sont lourdes, plombantes.
J'ai été déçue par l'écriture poussive (problème de traduction?).
Je n'avais pas eu ce ressenti par exemple lors de la lecture de " l'archipel du goulag".
Je referme ce livre mitigée, comme anesthésiée, lassée
Pas enthousiasmé.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 14 août 2016
Il s'agit d'une telle icône que je m'attendais à autre chose.
Le récit de cette journée révèle évidemment le plaisir des camps de vacances organisés par les communistes, enfin je veux dire les camps de travaux forcés pour esprit rebelle à la doctrine.
A l'époque cela a dû en décoiffer plus d'un,surtout en France.
J'ai beaucoup de respect pour l'homme et ses idées, mais ce livre autant par la narration que par le contenu m'a déçu.
A lire pour les quelques ultras des derniers pays staliniens qui pourraient peut-être avec cette voix lointaine, parvenir à ouvrir les yeux.
5 étoiles pour l'homme, 5 étoiles pour la répercussion de son oeuvre et cet ouvrage en fait évidemment partie, 2.5 étoiles pour le récit.
Philosophie de survie
Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 75 ans) - 3 juillet 2016
Soljenitsyne nous livre ici un témoignage réaliste sur la vie ordinaire des camps de travaux forcés, du moins celle d'un camp similaire à celui dans lequel il passa lui-même huit années de sa vie entre 1945 et 1953. Ici, rien de comparable à l'horreur des camps nazis, le but n'étant pas l'extermination mais plutôt un reformatage qui vise à briser l'individu. Point de scènes extrêmes ou d'atrocités - même si la perspective de la mort possible au moindre faux pas est suggérée - mais les conditions drastiques de la vie de tous les jours, des conditions limites visant néanmoins à préserver le réservoir de main-d'œuvre que constituent les zeks.
Le personnage central, Ivan Denissovitch Choukov, un homme simple, honnête et courageux, condamné comme beaucoup d'autres pour des raisons totalement ubuesques, s'est constitué une philosophie de vie ou plutôt de survie: ne vivre ni dans le passé, ni dans un avenir plus qu'incertain, se concentrer sur les besoins fondamentaux au jour le jour tout en veillant à sauvegarder sa dignité d'homme. Pas de plainte ou de lamentation: on fait au mieux avec ce que l'on a. Chaque petit plus (ou absence de moins) est une "chance inouïe". Chaque journée qui s'achève est une victoire sur soi, sur les conditions extrêmes.
Aucun détail ne nous est épargné de la trivialité des rituels quotidiens, de ces petites astuces pour mieux se protéger, lutter contre la faim, le froid, le harcèlement des gardiens...Cela peut parfois être lassant, répétitif voire fastidieux mais en même temps tout à fait nécessaire pour l'édification du lecteur et lui faire toucher au plus près le vécu du zek.
On a assez peu parlé ici du niveau de langue qui, sans en avoir l'air, confère au texte sa qualité littéraire. Si la narration est confiée à une voix indéterminée qui pourrait être celle, collective, des prisonniers, la langue utilisée se veut celle du personnage principal, un langage parlé, vivant, mélange probable de parler paysan et de langue des camps, à la syntaxe parfois approximative et au lexique spécifique. Cela s'avère assez surprenant voire un peu pénible au départ mais très vite on s'habitue et on se prend à goûter la saveur particulière de cette langue fleurie. Hommage en passant aux traducteurs dont la tâche n'a pas dû être aisée!
Il faut dire que le ton souvent enjoué qui traduit bien la philosophie positive d'Ivan Denissovitch, en opposition avec la nature du sujet, une tonalité que renforcent quelques pointes ironiques de l'auteur à l'encontre du système (citons par exemple: "Porter un bard, ça ne demande pas d'intelligence. C'est pourquoi le brigadier, il y met ceux qui ont été de grands chefs.") confère au récit une dimension tout à fait inattendue et originale. Gageons qu'une façon plus convenue d'aborder les choses n'aurait peut-être pas bénéficié du même appui des autorités politiques.
Un témoignage de l'histoire à savourer
Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 36 ans) - 27 mai 2014
Comparé à la littérature Russe, ce livre est facile à lire, il n'y a pas trop de personnages (aux noms multiples) qui rendent le Roman difficile à suivre.
C'est un témoignage de l'Histoire, rare, à savourer.
Il permet aussi de relativiser beaucoup par rapport à nos propres conditions de vie.
Ce livre m'a fait penser à "La Mort est mon métier" de Robert Merle: on traite des camps, et l'écriture est aussi bonne.
A mettre en toutes les mains.
Une belle leçon de courage et d'optimisme
Critique de Encyclopédie sur pattes (, Inscrite le 22 juin 2012, 28 ans) - 4 juillet 2013
Une journée au goulag ...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 12 octobre 2012
On trouve ici les grands thèmes qui feront le succès d'Alexandre Soljenitsyne plus tard : le Goulag et la Russie profonde avec ses valeurs ancestrales et ses bassesses.
Le roman décrit les conditions de vie dans un camp de travail au début des années 1950 à travers les yeux du prisonnier Ivan Denissovitch Choukhov, que l'on suit au cours d'une des trois mille six cent cinquante-trois journées qu'il y passa. Une expérience vécue par l'auteur qui fut lui-même détenu au camp d'Ekibastouz.
Un roman qui fit l'effet d'une bombe dans l'opinion russe dans la mesure où pour la première fois un écrivain décrivait l'univers concentrationnaire de l'URSS, fort de son expérience. Une bombe dans l'opinion russe mais aussi et surtout dans l'opinion publique mondiale… fit l'effet d'une bombe. Pour la première fois, une œuvre littéraire présentait au lecteur soviétique un témoignage du Goulag.
Un roman qui outre le côté documentaire et témoignage n'est est pas moins rédigé dans un style parfois léger, mais qui ne masque jamais la brutalité du thème : l'avilissement de l'homme par l'homme.
Nota : pour aller plus loin sur le même thème : « Le Zéro et l'infini » d'Arthur Koestler…
Comment bosser dehors par -27° ?
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 21 juillet 2012
Certes les conditions d'internement au Goulag n'ont rien à envier à leurs homologues des camps de concentration mais , et je ne sais pas si vous l'avez ressenti , il règne dans ce livre une sorte de vent de liberté et même parfois d'optimisme.
Un livre à proposer dans les écoles , beau , subtil , touchant et même bouleversant.
Comme aurait pu dire Coluche :
"Le goulag c’était pas les vacances d'ailleurs heureusement parce qu'il a pas fait beau"
Tout en sobriété et en justesse
Critique de Kreuvar (, Inscrit le 3 avril 2012, 41 ans) - 23 avril 2012
pas de larmoiement ni d'apitoiement,
pas de mélo ni de pathos,
un bel argot des camps agréable à lire excepté le passage un peu longuet sur la journée de maçonnerie et les détails insignifiant relatifs à l'édification d'un mur...
Un indispensable.
A lire et à relire : un livre exceptionnel !
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 21 octobre 2011
Sur le fond ensuite ; on est étonné de la faculté de ces êtres abandonnés à trouver le bonheur dans les petits riens de la vie quotidienne, la nourriture tout d'abord. Et enfin, pourquoi les envoyait-on (à l'époque) dans ces camps ? L'auteur nous le fait deviner par petites touches et on reste sans voix. Comment le régime traitait-il son peuple ? Et dire que certains, encore, conservent la nostalgie du communisme à la sauce soviétique.
Le "si c'est un homme" russe
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 22 juin 2011
C'est une lecture éprouvante mais nécessaire pour ne jamais oublier que cela a existé et que cela peut encore arriver en Europe et pourquoi pas chez nous.
D'utilité publique
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 28 mars 2011
Maintenant, je n'ai mis que la moyenne pour ce côté "à étudier à l'école" car l'objet en tant que telle se rapproche plus du documentaire que de l'oeuvre littéraire.
Le livre manque à mon goût d'épaisseur - à tout niveau - et ne traduit pas je pense la véritable dimension de l'inhumanité de ces camps.
Nous apprenons bien des choses au travers de gestes anodins, mais la force émotionnelle est absente.
Je me suis ennuyé ferme et j'ai mis un temps fou à l'achever.
Totalement indispensable
Critique de Gooneur (TOULOUSE, Inscrit le 14 janvier 2008, 41 ans) - 26 février 2009
un chef d'oeuvre
Critique de Phineus (Bordeaux, Inscrit le 16 février 2009, 87 ans) - 18 février 2009
Une vie en un jour
Critique de Smokey (Zone 51, Lille, Inscrite le 12 août 2008, 38 ans) - 16 octobre 2008
Je n'avais rien lu de véritablement précis sur les goulags mais après m'être renseignée un peu plus sur un sujet peu exploité, je trouve que Soljenitsyne en fait un très bon livre. Et je suis assez étonné de voir que les goulags ressemblaient à ce point aux lagers de la période 1939 et 1945.
Une journée, c'est long pour un détenu, surtout qu'il ne se fait pas d'espoir sur sa libération.
Enfin, j'ai été très surprise de découvrir cette notion de "bonheur" au sein même du goulag exactement au même moment ( c'est-à-dire tout à la fin du livre) que chez Kertész! Y aurait-il inspiration de ce dernier par l'auteur russe?
PREMIERE GRANDE DENONCIATION DES CAMPS SOVIETIQUES!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 7 août 2008
Ce livre vaut avant toute chose comme la première grande dénonciation des "camps d'internement" de l'ancienne URSS.
Il est vrai qu'aujourd'hui on en sait beaucoup plus sur cette période de l'histoire et que ce livre passerait presque pour "gentil", par rapport à la réalité, il nous décrit en effet une journée parfaite du "zeks" détenu dans son camp...
La plus belle piste de lecture que j'ai personnellement pu trouver est celle de l'utopie du détenu politique qui passe ici sa journée à maçonner et construit... les murs de son propre (futur) camp de détention... et en plus il essaie de faire du mieux qu'il peut et de construire le mur le plus droit possible...
Sinon, je n'ai pas beaucoup à rajouter aux critiques précédentes, à part que j'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ce livre, et qui pour moi aussi à été un livre très marquant dans ma "carrière" de lecteur!
Une simple journée banale d’Ivan Dénissovitch de Soljenitsyne
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 2 avril 2006
Khrouchtchev, est le dirigeant qui a rédigé le rapport secret sur les crimes de Staline, et permit à Soljenitsyne de publier son premier livre (parution officiellement reconnue).
Si Soljenitsyne, avec son Archipel du Goulag, en a donné un inoubliable témoignage littéraire, « une journée d’Ivan Dénissovitch », nous propose ici la vie quotidienne de centaines de zeks , avec pour toile de fond, en filigrane suggéré, l'absurdité des arrestations, la cadence infernale des travaux conduisant à la résignation monotone des survivants s’auto dirigeant pour tenter d’aménager des stratégies de survie. Au quotidien l’auteur nous décrit les banales scènes de levers matinaux, d’appels et de rassemblements suivis de fouilles , sans mettre en avant les violences inouïes et la mort omniprésente. Les yeux de Choukov Ivan Denissovitch, sont ceux d’un personnage innocemment gentil, naïf, bon camarade et surtout bon ouvrier, malléable.
Les camps ou Kontslaguer apparurent en Russie dès 1918 comme instrument de répression politique. De la Révolution à la Glasnost, 18 millions d'individus en furent les victimes ; 4,5 millions n'en revinrent jamais., Ces camps devinrent peu à peu, une « civilisation » à part entière, avec ses propres lois, sa diversité sociologique, sa littérature (dissimulée sous la forme d’un chapelet), son argot, ses coutumes : c'est au cœur ténébreux de ce monde que nous convie l'auteur.
Bien entendu, Khrouchtchev n’a pas compris Ivan Denissovitch. Il a pensé : " Voilà un récit qui parle de souffrance, mais en même temps il y a un certain enthousiasme pour le travail, imprimons-le ». Pierre Daix dans sa préface, dit : c’est un mélange " d’audaces mesurées et de concessions à la logomachie stalinienne "
Choukov, Ivan Dénissovitch, simple paysan, est résolu à accepter la violence du système, en ayant pris soin de restreindre son humanité aux besoins élémentaires de subsistance (manger, dormir et ne pas avoir froid aux pieds et aux mains) gardant comme objectif, ses espoirs à survivre jusqu'au lendemain.
Chaque détail de ce récit, tracé comme épure d’un compagnon bâtisseur, revêt un tout autre caractère lorsque , une fois assemblées, les pièces du puzzle révèlent la lutte acharnée des fourmis contre un monstre tentaculaire couleur rouge sanglant.
Quand Alexandre Soljenitsyne arrive en Occident après son expulsion d'URSS le 13 février 1974, il n'est pas un inconnu. Auteur de plusieurs romans et du récit Une journée d'Ivan Denissovitch, première peinture d'un camp de concentration, l’écrivain soviétique est sans doute le plus célèbre des dissidents (revoir l’interview avec Bernard Pivot).
Avec son témoignage, cet auteur important obligea les communistes européens à réviser leurs positions (lire « le terrorisme intellectuel » de Jean Sevilla)
Même vidé de sa moelle, l’os reste inflexible, avant qu’il ne se brise. Bertrand-môgendre
À vous glacer les os...
Critique de Eric R. (, Inscrit le 23 octobre 2004, 39 ans) - 23 octobre 2004
À tous ceux qui accusent le soit-disant manque de détails croustillants, je vous suggère soit de vous louer un film d'action américain, soit de considérer sérieusement les conditions de vie de l'époque pour mieux comprendre l'horreur et la noirceur dans laquelle étaient maintenus les esclaves du bagne.
Pour les autres, j'espère que vous aurez autant profité de la lecture de ce récit que moi, car je dois avouer que le livre a été des plus marquants en ce qui me concerne.
Une oeuvre bouleversante
Critique de Arkady (, Inscrit le 29 mai 2004, 42 ans) - 31 mai 2004
"Une journée d'Ivan Denissovitch", c'est une journée dans un camp de concentration communiste. Une journée de survie, une journée où l'on cherche le moindre plaisir pour oublier la souffrance.
Choukhov, le personnage principal, symbolise à lui tout seul toute l'horreur du régime communiste. Un passage très émouvant décrit le repas des détenus. Choukhov savoure avec délice son ignoble soupe. La vie quotidienne du camp y est minutieusement décrite.
Après avoir lu cette oeuvre bouleversante, on a du mal à se plaindre de notre condition.
"Une journée d'Ivan Denissovitch" est un témoignage sur la barbarie communiste.
C'est aussi Un très grand livre sur la nature humaine, sur l'espoir. Même dans des situations extrêmement pénibles et douloureuses, l'homme s'accroche à la vie.
A travers ce roman Soljenitsyne nous donne une leçon d'humanité.
Est-ce un oubli ?
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 3 février 2004
C'est un témoignage émouvant, pour moi c'est un sommet du genre.
Il y a un passage que j'ai lu et relu trente six fois ; et à chaque relecture, j'ai ressenti la même émotion sans pouvoir m'expliquer pourquoi. C'est la description du travail en équipe des prisonniers du camp quand ils construisent un mur.
Ce texte est un hommage au travail manuel et au devoir accompli. Mais c'est aussi un hommage au paysan russe au prise avec lui-même, qui lutte pour sauver sa vie et surtout pour sauver sa dignité.
Et ça justement dans un régime dont le but suprême était de détruire l'individu sur l'autel de la collectivité.
Il y a eu sur ce site un forum sur la littérature russe (où est-il passé ? a-t-il disparu ?) où "la journée d'Yvan Denissovitch" n'est même pas mentionné !
On me dira : oui mais Tolstoï, oui mais Dostoïevski, Crime et châtiment, Les frères Karamazov… Oui, d'accord, d'accord, mais n'en déplaise à Saule, après ça, on peut encore lire autre chose ! …Quand-même !
Jules
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 29 janvier 2002
C'était la version ancienne du "Goulag", perfectionnée par la suite par les soviétiques. Mais il convient de noter que ces camps n'ont jamais eu pour objectif l'extermination, comme certains camps nazis. Les hommes y étaient mis à l'écart de la société, pour des raisons politiques ou criminelles, mais pas pour y être exterminés. Ils mouraient parfois aussi, mais de mauvais traitements, du manque de nourriture, du travail trop dur à fournir (comme poser des pipe-lines à travers la Sibérie, ou des voies de chemins de fer)n mais ce n'était pas le but poursuivi par le pouvoir. Effectivement, ce genre de livre ne peut pas être très drôme, mais qu'est ec qu'il apprend sur l'humanité dans des circonstances plus que particulières !
Témoignage plus que récit...
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 29 janvier 2002
Mais il ne se passait rien de passionnant au goulag !
Critique de Stéphanie (Chevreuse, Inscrite le 12 juillet 2001, 53 ans) - 29 janvier 2002
L'intérêt de ce livre réside également dans le fait qu'il a non pas été le premier à aborder le sujet du goulag mais le premier a avoir été distribué de façon massive et au niveau international. Il a donc ainsi permis aux autres pays de savoir ce qui se passait dans ce grand empire soviétique, et rien que pour cela, c'est un très grand livre.
Déçu
Critique de Platonov (Vernon, Inscrit le 7 septembre 2001, 41 ans) - 25 janvier 2002
Une petite rajoute...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 26 juillet 2001
Excellent !...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 26 juillet 2001
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Comment écrire la captivité? | 72 | Smokey | 26 octobre 2008 @ 02:49 |
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