Madame de Montespan
de Jean-Christian Petitfils

critiqué par Babsid, le 13 octobre 2006
(La Varenne St Hilaire - 37 ans)


La note:  étoiles
Quelle vie !
Docteur d'Etat en science politique, Jean-Christian Petitfils n'en est pas à son coup d'essai quant aux biographies ou essais sur les personnages qui ont marqué le Grand Siècle, le règne du Roi-Soleil.
Ici, il s'attaque à la vie de Madame de Montespan, longtemps favorite du roi.

Il est peu de dire que la figure de Madame de Montespan a été déformée dans l'Histoire, suscitant fascination chez les uns, répulsion chez les autres.
La faveur de cette éblouissante maîtresse de Louis XIV, "beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs", correspond à la période la plus glorieuse du règne, entre la passion encore juvénile pour Mlle de La Vallière et l'attachement de l'homme vieillisant pour Mme de Maintenon.
Etincelante d'esprit, Françoise - dite Athénaïs - de Rochechouart, épouse du marquis de Montespan, fut la vraie reine de Versailles et de ses fêtes, la royale déesse des arts et des lettres, encourageant Molière, Racine, Boileau, soutenant La Fontaine, Mansart, Lulli.

Ombres et lumières dessinent sur sa personnalité un étonnant contraste. Cette "Junon, tonnante et triomphante", impérieuse, dépensière, brûlante d'ambition et de jalousie, fut-elle la cliente des sorciers et des empoisonneuses?
Le point est ici fait avec rigueur sur cette troublante affaire des poisons et la culpabilité supposée de la mère des bâtards royaux.
Moins connue est la longue pénitence de celle qui, pendant ses dernières années, retrouva la foi chrétienne, racheta ses péchés et le scandale du "double adultère" par une vie de jeûne, de prière et de charité.

Une vie merveilleuse et amoureuse bien peu récompensée par le Grand Roi.

Jamais ouvrage aussi complet ne nous avait restitué de façon si vivante le portrait de cette favorite royale qui, sans avoir joué de rôle politique, occupa une place exceptionnelle en son siècle, le Grand Siècle.