Le Petit Sauvage
de Alexandre Jardin

critiqué par Tinkerbel, le 18 octobre 2006
( - 63 ans)


La note:  étoiles
la vraie vie
Alexandre Jardin nous signe une oeuvre vraiment originale et absolument adorable . Ce livre se caractérise par sa facilité de lecture en même temps que la gravité de son contenu . Sur base de pensée magique, Alexandre Eifel remet son statut de grande personne en question et renie cet état qu'il appelle l'adultie, sorte de maladie où a disparu, ce qu'il appelle la radioactivité.
c'est une belle réflexion qui débat sur fond de syndrome de Peter Pan de la néantisation de l'adulte vidé de sa substance d'enfant où seraient perdus imagination, rêve, poésie et joie authentique .
Cet adulte retourné dans l'enfance de son passé exprime aussi sa toute puissance envers Manon qu'il désire comme une vraie Clochette, d'un grand amour qui va de soi .
Je conseille vivement la lecture de ce livre pour sa fraicheur, son authenticité mais aussi sa leçon à méditer :
OSONS SA VIE, ne devenons pas des "obligés"
Histoire surprenante et attachante 7 étoiles

J'ai trouvé ce livre assez surprenant et inhabituel, l'histoire du Petit Sauvage est vraiment attachante et le périple de cet homme est très intéressant. L'histoire est bien conçue, l'énonciation à la première personne du singulier nous fait vivre le livre avec le narrateur, chaque personne a une vraie place importante et l'histoire prend vite vie sans qu'on est le temps de s'ennuyer. Je conseille ce livre aux adultes qui se sentent enfermés dans leur vie, ainsi qu'aux futurs adultes afin qu'ils ne perdent pas totalement leur âme d'enfant.

LeaPrepaOrtho - Paris - 28 ans - 13 septembre 2015


A creuser? Ou pas... 5 étoiles

Voici refermé mon premier Jardin. Je triche, j'avais déjà vu "Le zèbre" et "Fanfan" à la télé, et Jardin m'a été très vite familier pour cette raison.

J'aime bien le thème du retour à l'enfance, de l'anti-routine à mettre en place, mais... c'est fou ce que ça peut devenir lourd quand c'est poussé à l'extrême (comme beaucoup d'autres choses, d'ailleurs). Le début du livre est très bien - j'ai aimé la mise en place de l'histoire, les retrouvailles avec le perroquet, la maison familiale et les copains d'enfance. Et puis puis patatras, il doit reconquérir sa Manon de toujours et je trouve que Jardin s'enlise dans le n'importe quoi.

Dommage, parce que la fin est écrite de façon intéressante - graphiquement, j'entends - et j'aurais aimé être tenue par la main de ce petit garçon qui tient par la main l'adulte qu'il ne veut plus être, jusqu'au bout, continuer à ressentir ce mélange de nostalgie et de toute-puissance. En fait, j'ai surtout ressenti l'ennui dans les derniers chapitres, alors que ça avait si bien commencé...

Mallollo - - 42 ans - 5 mai 2009


pour passer le temps. 6 étoiles

J'ai lu ce livre trouvé dans une brocante. Ce roman est banalement divertissant, l'écriture de Jardin est légère comme d'habitude, on se laisse emporter à lire à défaut d'avoir un Jean d'Ormesson sous le coude.
Alexandre Jardin nous conte dans ce livre la vie routinière d'un couple qui cherche à "améliorer" l'ordinaire. Oui, bon, d'accord...

J'avais lu peu avant, un autre livre de A. Jardin, "le Zèbre", guère plus imaginatif...
Chacun ses goûts de lecture comme on dit, pourtant Alexandre Jardin parle bien.

Azilha - - 44 ans - 24 décembre 2008


Moyen 4 étoiles

Quelques points originaux dans l'écriture, c'est intéressant. Cependant, l’attitude « anti-adulte » était lourde à la longue. Comme Pascale, j’étais une enfant sage, alors, quelques fois, j’ai eu de la difficulté à faire le lien avec sa façon de voir l’enfance. Ça reste pour l'instant le meilleur Jardin que j'ai lu. Le bémol de cet auteur c'est que ses livres ont tendance à se ressembler. Je n’ai pas vraiment embarqué dans ce livre que je n’ai pas trouvé mauvais.

Nance - - - ans - 23 décembre 2008


Où comment faire renaître l'enfant qui dort en nous 7 étoiles

Quelle est cette fascination qu’exerce l’enfance sur Alexandre Jardin ? Dans son livre, il s’appelle Alexandre Eiffel, descendant du Gustave qui érigea la tour portant son nom « pour apprendre aux grandes personnes à s’étonner ». Il est marié, a 38 ans, vit à Paris et fabrique des serrures. Et tout d’un coup, tout bascule. Alexandre tue l’adulte en lui (il fait même paraître son avis nécrologique dans le journal) et essaie de redevenir l’enfant qu’il était. Il se rend compte qu’il a fait fausse route et qu’il ne se comporte pas selon ses aspirations profondes. L’auteur fait ici l’apologie de l’enfance opposée aux « scléroses de l’adultie ». Il en vient à opposer Alexandre Eiffel au ‘Petit Sauvage’, l’enfant qu’il était. Ce retour sans concession à l’enfance finira par être tempéré et Alexandre se résout finalement à devenir un enfant qui joue à l’adulte et enfin, un adulte qui vit selon ses désirs. Au passage, il a envoyé promener sa femme, son entreprise, a racheté la maison de sa grand-mère Tout-mama où il l’a réinstallée et a recréé le décor de son enfance ; il est tombé amoureux de la fille de sa voisine, voisine dont il était amoureux lorsqu’il était enfant. Il parle de lui en disant : « Alexandre Eiffel, lui, ne versait jamais de larmes. A force d’étrangler ses émotions, il était parvenu en n’en éprouver que de modérées. Peines chétives et bonheurs riquiqui étaient son lot d’adulte caparaçonné. Sa pseudo-virilité y trouvait son compte. » Dommage d’en arriver là, évidemment…
Je ne comprends pas l’attrait si impérieux que l’auteur trouve dans l’enfance, ce retour radical à un comportement irresponsable, sans crainte de faire mal aux autres. Il rejette toute forme de compromis et me fait penser à ces personnes qui, ayant atteint un âge que l’on peut supposer être au milieu de leur vie, parlent de se retrouver soi-même et ne vivent plus que pour eux-mêmes sans faire mine de voir les dégâts qu’ils causent autour d’eux. Comme cet Alexandre qui jette littéralement sa femme sans autre forme de procès, sans explication aucune, comme un objet usé, sans essayer de lui expliquer ce qui lui arrive, qui il est réellement, ce à quoi il aspire. Cela me révolte et m’empêche d’adhérer au personnage. Je n’ai pas été une enfant qui aimait faire des bêtises ; cela m’attire donc d’autant moins aujourd’hui. Par contre, j’apprécie les vertus de l’honnêteté et de la franchise contre le vide de paroles de remplissage inutiles.
Ce livre en rappelle d’autres d’Alexandre Jardin avec ce thème récurrent de la libération de la routine, des carcans sociaux, cette tendance à la douce folie anticonformiste à tous crins, cette nostalgie de l’enfance. Dans certains passages, il me rappelle également « Le parfum » de Patrick Süskind où il est fait référence à tant d’odeurs indéfinissables. Ici, il est question d’un parfum de l’enfance, de celui de l’être aimé, etc., car Alexandre voulait devenir nez et il a perdu l’odorat, qu’il retrouve en fin de vie et c’est d’ailleurs le dernier sens qu’il lui restera lorsque tous les autres s’en seront allés.
Le livre en lui-même reflète l’ambiance dans sa forme : l’écriture se diversifie au fil des pages, les polices changent, les lignes se font vagues, courbes, etc., les pages se voient parsemées de dessins, qui viennent renforcer les idées. C'est original, inattendu et rafraîchissant.

Pascale Ew. - - 57 ans - 23 mars 2007