Vaudois au service du roi de France, 1789-1798
de Alain-Jacques Tornare

critiqué par Cailhol, le 22 octobre 2006
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Suisses au service de la France
Je savais que des Suisses avaient été au service de la France. Entre ces mercenaires, que j’imaginais se battant à côté des soldats français et le régiment des Gardes suisses qui, fidèles à leur serment, se sont fait massacrer aux Tuileries en 1792, trois cent ans d’histoire. Deux images qui ne se ressemblent pas.

Humbles paysans sans armures, sans chevaux, les Suisses ont développé des techniques de combat à pied, d'abord expérimentées lorsque les cantons primitifs ont du défendre leur indépendance arrachée aux Habsbourg. Au fil des victoires, ils ont acquis une réputation en battant des armées militairement supérieures.

Peu à peu, les soldats suisses représentèrent une offre sur le marché. Moins chers que la cavalerie et parfois plus efficaces. La Suisse était pauvre, pratiquant plutôt l’élevage que l’agriculture, beaucoup d’hommes étaient sans emploi l’hiver. Le mercenariat donnait soudain de nouvelles ouvertures. Les Suisses ont été jusqu’à 60.000 à se battre simultanément à l’étranger.

Vers la fin du XVème siècle, les dirigeants des cantons utilisent ce potentiel militaire en échange d’avantages financiers, douaniers, commerciaux, de la part des états recruteurs. Les Suisses « domptés » intègrent alors de nombreux régiments jusqu’à former des troupes solides.

Militaires ou mercenaires suisses ? Ce livre reste rationnel, entre l’image de ces hommes glorieux qui auraient ouvert la voie de la révolution en pays de Vaud, et l’autre, primaire, de ces guerriers avides, partis à l’étranger.

Cet ouvrage, réellement bien organisé, ne laisse pas indifférent. Il éclaire véritablement sur le rôle important joué par ces Vaudois et Confédérés dans les conflits intérieurs en France, mais aussi en Suisse. Un morceau d’histoire dont on parle malheureusement trop peu.