Chemins de fer
de Benoît Duteurtre

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 31 octobre 2006
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Se déculpabiliser
L’histoire de ce roman est bien mince. Florence est une parisienne dans la cinquantaine, elle est directrice d’une boite de communication. Son plus grand plaisir est de se retrouver dans sa maison de campagne. Elle s’y rend par le train, un train « déclassé » et mal entretenu. Si ceci n’était pas suffisant pour l’irriter, on installe un réverbère neuf au coin de son chemin, prélude à la mise en place de trois poubelles publiques. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle s’insurge.

Si la forme est celle d’un journal, le propos fait penser à un pamphlet de « Greenpeace » On y tient le discours facile anti-mondialiste et anti-modernisme, celui servant à déresponsabiliser les individus et blâmer les entreprises pour tous les maux de la terre. La SNCF est la cible des nombreuses attaques virulentes. La pauvre ne fait rien de bon depuis la guerre vraisemblablement.

Heureusement, le personnage de Florence en est un de contradictions. Ceci donne un peu de relief à une ligne de pensée qui autrement aurait été à sens unique. Quant aux solutions, la narratrice n’élabore pas, si ce n’est cette impression qu’un retour à la ferme serait bienvenu.

Nous vivons à une époque où des millions de gens s’affichent pro-environement et anti-corporations. Pourtant, ils se baladent en voiture et consomment dans les grandes chaînes. Ce roman est parfait pour eux.
Bon bouquin 9 étoiles

J'ai bien aimé le personnage de Florence entre contradictions et paradoxes.

Dominique827 - - 54 ans - 2 novembre 2006