Les clochards célestes de Jack Kerouac

Les clochards célestes de Jack Kerouac
( The dharms bums)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par DomPerro, le 10 novembre 2006 (Inscrit le 4 juillet 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 466ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 437  (depuis Novembre 2007)

Bouddha is on the road

Fin octobre 1955, Gary Snyder invite Kerouac à l’accompagner avec son ami bibliothécaire John Montgomery pour escalader les 4 000 mètres du Matterhorn Peak.

Au début, Ray Smith, le narrateur, quitte Los Angeles à bord d’un train de marchandise. Dès les premières pages, le narrateur apparaît sous le mode de l’errance, motif central de l’œuvre de Kerouac. Dans la perspective beatnik, partir vers nulle part signifie une action qui tend vers un état de bonheur inconnu, toujours ailleurs : ''Puis je m’assis en tailleurs dans le sable et examinai ma vie : j’étais là, mais pourquoi ne pas être ailleurs ?''

D’une certaine manière, Kerouac fait une éloge de la fuite en nous disant clairement que la ville, par exemple, n’est qu’une représentation imaginaire sans objet. En d’autres termes, ce qui légitime cette éloge de la fuite, c’est la vacuité des choses. La plupart des personnages imaginés de Kerouac sont constamment en mouvement, comme pour indiquer qu’il ne faut pas s’attacher aux gens. Le Bienheureux Bouddha errait, lui aussi, pour illustrer le détachement.

Le plus important des clochards célestes, Japhy Raphy, fortement inspiré de Gary Snyder, apportera une dimension spirituelle au roman de Kerouac. Le lecteur apprendra plusieurs petites notions sur le bouddhisme ou le karma. La souffrance que ressent Kerouac développe en lui-même une compassion très attentive à toutes les formes du mal.

Pourtant, durant cette escalade, il y a des filles et des moments de plaisir, comme le yabyum, un jeu inventé par Raphy qui s’apparente à l’orgie.

Une chouette détente...

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Les éditions

  • Les clochards célestes [Texte imprimé] Jack Kerouac trad. de l'anglais par Marc Saporta
    de Kerouac, Jack Saporta, Marc (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070365654 ; 8,60 € ; 19/06/1974 ; 373 p. ; Poche
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Errance spirituelle

8 étoiles

Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 31 août 2008

Kerouac (Ray Smith dans le livre) aspire à devenir un bodhisattva. A la manière des sages chinois de l'ancien temps, il erre donc sur les routes (américaines) parfois seul, parfois accompagné d'autres clochards célestes, notamment le poète Gary Snyder (alias Japhy Ryder).
Après un voyage clandestin de Los Angeles à San Francisco, Kerouac/Ray se retrouve à Berkeley - berceau du mouvement hippy et de la beat generation - en compagnie desdits clochards célestes. Tout ces intellectuels à contre-courant, engagés dans une lutte pacifique (la révolution des sacs à dos) contre l'Amérique consommatrice et bien pensante, discutent poésie et bouddhisme entre deux parties de yabyum.
Le moment fort de l'oeuvre correspond à l'ascension du Matterhorn Peak entreprise par Ray, Japhy et Morley (dont les discours sans queue ni tête n'auront de cesse de nous émerveiller). L'escalade est une quête spirituelle emprunte d'une belle poésie lorsque Kerouac nous décrit les magnifiques paysages de montagne traversés par le groupe, les entrecoupant de ces discussions avec Japhy sur la société de consommation et l'abrutissement télévisuel naissants tout en nous introduisant (ou du moins, en ce qui me concerne) au bouddhisme.
Après cette splendide ascension, Ray retourne dans sa famille, sur la côte Est. Hormis son errance sur la route, le rapport avec sa famille se révèle particulièrement intéressant. Après un accueil et des retrouvailles chaleureux, c'est l'incompréhension vis-à-vis de ce vagabond oisif qui a rejeté la religion de la famille qui gagne. On voit bien l'incompréhension que suscite le mode de vie adopté par l'auteur.
Tout n'est pas rose quand on est clochard céleste: rejet, manque de confort, incompréhension, errance... La Liberté a un prix... Mais, un prix que Kerouac nous convainc de payer tant on n'aspire qu'à prendre la route avec lui à la lecture de ce roman largement autobiographique.
Finalement, Ray retournera à San Francisco pour y retrouver Japhy avant de bosser un été comme guetteur sur le Desolation Peak quand son compère vogue vers le Japon.
Tout ce livre est un témoignage de ce San Francisco des early 60s ou naît ce qui deviendra un mouvement contestataire mondial mêlant errance, retour à la nature, révolution sexuelle, érudition et rejet de la société de consommation. On est plongé dans ce microcosme de l'Amérique contestataire et frappé par l'actualité des thèmes abordés dans ce roman qui nous incite à suivre l'exemple de ses "personnages", aujourd'hui encore.

Superbe, en effet !

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 26 mars 2008

Après "Sur La Route", le meilleur de Kerouac. A lire et à relire...

Superbe

8 étoiles

Critique de Janiejones (Montmagny, Inscrite le 20 avril 2006, 39 ans) - 10 mai 2007

J'ai adorée les personnages de ce livre, qui reste un de mes préférés de Kerouac. Ce qui m'a attirée de premier abord, c'est la magnifique couverture, mais le contenu vaut tout autant le coup...

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  Who's who 6 Stavroguine 10 février 2009 @ 16:01

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