L'homme qui savait tout
de Catherine David

critiqué par Gribouilleur, le 27 juillet 2001
(Louvain-la-Neuve - 48 ans)


La note:  étoiles
Le combat des érudits
Bon, le titre est un peu pompeux c'est vrai, mais il s'explique dès les premières dizaines de pages de ce livre follement documenté.
L'homme qui savait tout, c'est Giovanni Pico, appelé plus familièrement Pic de la Mirandole. Catherine David nous plonge dans l'Italie florentine de l'âge d'or, à l'heure du déclin des Médicis, et nous relate dans une langue admirable le destin de cet homme hors du commun. Il faut dire que naître avec une auréole autour de la tête, c'est déjà un signe du destin. Notre petit Giovanni va donc très vite suivre sa destinée faite de livres et d'éducation philosophique, au grand dam de son père qui voulait plutôt en faire un bon guerrier. Las, le petit délaisse le maniement des armes, leur préférant Pluton ou Socrate. Giovanni emmagasine un bagage considérable, qui l'amène à se forger une opinion sur tout, sans se soucier de la provenance de ce savoir. Sacrilège ! à l'heure où en face de lui, le moine Jérôme Savonarole prône la mort des apocryphes et des écrits païens, qui finissent dans de monstrueux autodafés. C'est la confrontation de ces deux personnages qui fait la richesse de ce livre. Catherine David se permet de romancer l'aventure vraie des deux protagonistes en comblant les vides laissés gracieusement par les historiens. Le combat entre le croyant et l'athée, entre celui qui ne jure que par les Evangiles et celui qui ose critiquer les philosophes chrétiens, prend une tournure admirable. De joutes verbales en trahisons, Savonarole et Mirandole se livrent un combat de chefs qui tournera à l'avantage du premier.
C'est sans doute une mauvaise chute pour un roman, mais là, c'est l'Histoire qui décide...
Edifiant ! 8 étoiles

Découvrir la vie de Pic de la Mirandole, ce génie de la Renaissance, est passionnant. J'ai bien aimé ce livre, qui m'a permis de découvrir plusieurs choses , de m’intéresser notamment à l'ésotérisme et à la philosophie du moyen-âge. Cependant, je regrette les nombreux retours en arrière (pour ne pas dire flashback - restons français !) qui sont , utilisés à outrance, énervants.
Et l'on ne sait pas trop quelle est la part du réel avec celui de l'imagination de Catherine David (même si , il est vrai, ce livre ne se revendique pas être une biographie de Giovanni Pico).
Enfin bon, on passe quand même un agréable moment en lisant ce bouquin

Platonov - Vernon - 41 ans - 29 décembre 2001