Le pays des ténèbres
de Stewart O'Nan

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 30 novembre 2006
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Mortel
Étiquetée horreur, cette histoire de fantômes de banlieue penche surtout vers l’intensité émotive plutôt que le terrifiant. Le roman pivote autour d’un accident de voiture le soir de l’Halloween qui a tué trois adolescents. Deux autres ont survécu, Tim, dont la culpabilité le ronge et Kyle devenu catatonique suite aux dommages à son cerveau.

La narration est assurée d’outre tombe par les trois jeunes victimes de l’accident. Ils nous parlent directement, nous faisant part de leurs observations en flottant dans la vie des personnages vivants : Brooks le policier, la mère de Kyle et leurs deux amis.

Essentiellement une œuvre de climat, il n’y a aucun suspense pour accrocher le lecteur. C’est un portrait résolument triste du malheur. Je dois dire que je suis resté indifférent. La sérénité et l’absence de rebondissements donnent souvent cette impression que l’on n’avance pas ou bien que le meilleur a été gardé pour une finale flamboyante, mais ce n’est pas le cas.

Quelques erreurs de traduction se sont glissées et le texte de O’nan qui préconise une écriture simple est presque niais en français dans son incapacité à évoquer la pop culture américaine. Pourquoi ça se passe à l’Halloween? Juste parce que. Est-ce qu’il y a un mystère associé à l’accident terrible? Non. Voilà, c’est une chronique, un fait divers déprimant. Le livre est dédié à Bradbury et aux grands écrivains du fantastique, c’est définitivement raté comme hommage.