Minuit dans le jardin du bien et du mal de John Berendt
( Midnight in the Garden of Good and Evil)
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Anglophone
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Savannah la mystérieuse, l'envoûtante
Certains lieux possèdent un je ne sais quoi de particulier qui en fait des lieux à part. Savannah est la reine des villes à part.
Savannah est la reine des villes à part. Quand la magie, le vaudou, les traditions ancestrales et un esprit rebelle se mélangent, le résultat est quelque chose de surprenant. Pleine de mystère et charme, elle l'est sans conteste. Le temps y est comme suspendu depuis une certaine guerre de Sécession et l'écroulement d'un monde. On y parle des morts comme s’ils étaient encore vivants, on y traite les fantômes comme des animaux familiers et on y joue des jeux étranges dont personne sauf ses habitants n'en connaîtra jamais les règles. Les cimetières sont des lieux de promenade, les maisons sont hantées, l'air y est imprégné d’un parfum de surnaturel et les squares qui envahissent la ville de leur verte présence semblent sortis d'un conte, comme si les dieux - ou les démons - en avaient fait leurs lieux de prédilection. Et de fait, il est bien difficile de savoir si c’est le bien ou le mal qui domine. Là-bas, la vie a un goût d'excentricité, une saveur toute particulière d'originalité. Les gens qui y vivent ont quelque chose de spécial, un brin de folie, une vision de la vie désinvolte et marginale. Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal raconte, à l'aide d’anecdotes truculentes, un morceau de Savannah (tous les personnages sont réels). Il soulève quelques instants le voile sur les choses qui s’y passent dans le plus grand secret. Et si le sujet principal du livre semble être un meurtre et la recherche des circonstances qui l’entourent - en somme, une banale affaire policière – le vrai sujet est ailleurs. John Berendt a eu là une excellente idée, tellement bonne d'ailleurs que les touristes affluent désormais à Savannah… Quiconque lira ce livre sera pris d'une envie irrésistible de rendre une petite visite à cette ville magique ; c’est comme un envoûtement. Et si, comme moi, vous " craquez " et vous envolez pour cette ville surnaturelle, vous ne serez pas déçu, croyez-moi.
Les éditions
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Minuit dans le jardin du bien et du mal [Texte imprimé], Savannah, Géorgie John Berendt [trad. par Thierry Piélat]
de Berendt, John Piélat, Thierry (Traducteur)
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266075183 ; 2,58 € ; 31/12/1996 ; 388 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (7)
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Grandeur et décadence de la bourgoisie de Savannah
Critique de Krysaline (Paris, Inscrite le 26 septembre 2017, 59 ans) - 7 octobre 2017
Ce livre, publié en 1994 par John Berendt (qui n’a écrit que deux romans avec « la cité des anges déchus » qui se passe à Venise) a figuré au box-office du New-York Times pendant quatre ans et demi, a une histoire pour moi. En fait à la base, j’ai visionné le film réalisé par Clint Eastwood et je n’avais pas aimé du tout l’interprétation qu’il en avait faite. Mais comme je suis têtue et curieuse, je voulais savoir pourquoi je n’avais pas apprécié le film : j’ai donc acheté le bouquin. Et là, révélation : ça m’a beaucoup plu ! Alors quoi ?? Bon, je ne vais pas égrener les différences entre le film et le livre, il suffira juste de dire que la fin est différente et que les coups de projecteurs donnés dans le film sur tel ou tel détails sont différents du bouquin.
Pour ce qui est du livre, l’histoire se passe donc à Savannah, dans un petit état du sud-est des États-Unis, en Géorgie dans les années 80. La vie s’y écoule tranquillement parmi les 22 squares typiques que compte la ville et le long de ses belles avenues bordées de maisons à colonnades cossues du vieux Sud et plus particulièrement à Mercer House, riche villa d’un antiquaire de la ville, Jim Williams où doit se dérouler une somptueuse réception pour la fête de Noel, comme tous les ans et où toute la ville se bat pour figurer sur la liste des invités. Le journaliste John Kelso est envoyé par sa rédaction pour y couvrir l’évènement.
Le livre, à travers le regard de ce jeune journaliste new-yorkais, tient aussi bien du roman que de la chronique et la galerie de portraits que nous décrit Berendt est impressionnante, riche, fournie et haute en couleur. Elle nous plonge dans l’atmosphère et la touffeur de la ville, au cœur de la haute bourgeoisie de Savannah, monde centré sur lui-même, codifié à l’extrême et rigide où la façon de paraitre est plus importante que la vérité et qui va être ébranlée par l’assassinat de Danny Hansford à la suite d’une violente altercation avec Jim Williams. En effet, ce dernier est arrêté et accusé du meurtre de Danny, jeune gigolo frondeur et indiscipliné avec lequel il aurait eu une liaison. Jim qui représente la vieille élite polie, distinguée et sulfureuse plaide la légitime défense et soutient que Danny n’était qu’un employé à mi-temps. Quatre procès s’en suivront et une bataille juridique s’engagera alors entre John, l’avocat de Williams et l’accusation.
Alors, on peut se demander si le sujet central du livre qui est ce fait divers ayant défrayé la chronique de l’époque n’est réellement que cela ? Pas vraiment et je dirais qu’il s’agit plutôt d’un prétexte car c’est l’occasion pour l’auteur à travers les descriptions des différents personnages rencontrés au fils de l’histoire de nous parler du Sud, de l'aristocratie qui y siège empêtrée dans le carcan de ses traditions ancestrales et de toute une galerie de personnages interlopes aussi fascinants qu’énigmatiques ; tel Lady Chablis, donc, vedette de cabaret, Joe Odom, un riche oisif, Minerva, la prêtresse vaudou qui explique que Minuit, l’heure des morts, est l’heure qui sépare la magie blanche (une demi-heure avant minuit et la discussion positive avec les morts) de la magie noire (une demi-heure après minuit où les morts se vengent des vivants), M. Glover qui promène un chien imaginaire, Luther Driggers qui se balade avec une fiole empoisonnée dans la poche en menaçant la ville entière et bien d’autres.
C’est drôle, tendre, touchant, mystérieux, romantique envoûtant, surprenant mais aussi cruel et sans pitié ; ça foisonne de mille et un détails sur la vie dans le Sud et cela transcrit surtout une « atmosphère » imprégnée de mystère traduite par la lumière filtrant à travers les arbres, les squares entourés de vieilles demeures Géorgienne style rococo Second Empire, Colonial ou encore Régence ou Victorienne et l’on y surprend l’accent trainant et lent du Sud ainsi que la musique de jazz présente partout. Une atmosphère où les morts ne semblent pas vraiment morts, où les cimetières inspirent plutôt la flânerie et où l’étrange « fille aux oiseaux » est devenue désormais l’icône de Savannah.
atmosphère
Critique de Bardalu (, Inscrit le 3 avril 2013, 34 ans) - 8 janvier 2014
Les querelles entre les 2 protagonistes, l'esthète installé amoureux des belles choses et le jeune indomptable à la vie consumée, jusqu'au drame qui vient réveiller la quiétude d'un ensemble qui paraissait si harmonieux; et les 2 questions qui hantent l'histoire : amants ou non, meurtre ou légitime défense?
Les 4 procès, la guerre des prétoires, les revirements des témoins et de l'opinion, le parfum d'irrationnel vaudou qui flotte : atmosphère.
Le problème, c'est d'avoir vu le film avant; le réflexe immédiat est d'en vouloir au(x) scénariste(s) d'avoir bousculé un si bon texte.
Le film, très bon en l'occurrence, a nécessairement simplifié les personnages, en nombre et en caractère, ainsi que les situations; l'avocat et la lady y ont une place prépondérante.
Un film aux images fortes qui restent trop imprégnées et dont on a du mal à se défaire.
Le livre n'arrive plus à impressionner notre vision, parasitée qu'elle est par les images du film.
Un livre descriptif, subtil, qui a alors du mal à rester au premier plan, malgré ses qualités indéniables.
Envoûtant
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 12 juillet 2008
Magnifique chronique
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 52 ans) - 20 juin 2004
Je le ferme à l'instant...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 21 janvier 2002
Vivre à Savannah, vivre avec Savannah, vivre les vies de ses habitants, voilà ce que John Berendt nous offre. acceptons son cadeau avec grâce !
Roman à lire, et à relire si vous êtes de passage en Georgie, ce n'en sera que plus beau !
Ensorcelant!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 mars 2001
J'y suis allé...
Critique de Francassa (Paris, Inscrit le 8 janvier 2001, 53 ans) - 8 janvier 2001
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