Baigneuse nue sur un rocher
de Armel Job

critiqué par Etoile filante, le 27 juillet 2001
(Lillois - 50 ans)


La note:  étoiles
Un bon suspense
Un livre dont l'histoire se déroule dans une petit village des Ardennes belges.
Où les mentalités sont aussi étroites que le village lui même.
La beauté de la fille du charcutier bouleverse pas mal d’hommes dans le village, mais surtout la découverte d'un tableau où elle pose nue pour un célèbre peintre liégeois. C'est à ce moment que Libert, fou amoureux, se met à la recherche du tableau de sa dulcinée et découvre le cadavre du peintre.
J'ai passé un très agréable moment, l'intrigue est bien ficelée et nous tient en haleine jusqu’à la fin.
Merci 9 étoiles

BAIGNEUSE NUE SUR UN ROCHER de Armel Job "Robert Laffont 2001" 299,- pages


Rocafrène petit village des Ardennes belges, 1957 les rancœurs de la guerre se sont juste un peu diluées.
L'âme des gens est encore emplie des secrets, des non-dits et des rancunes.
Le sang ardennais est particulier, le cœur doit battre un peu plus fort pour qu'il circule dans les artères.
La jolie Thérèse est la fille du charcutier. Elle est si jolie que le peintre José Cohen (qui était venu se réfugier pendant l'occupation et qui s'est spécialisé dans les paysages) lui propose de lui faire le portrait en y déclinant tout son art.
Mais voilà, les artistes ont toujours les mots qu'il faut, le compliment juste qui fait rougir les joues et notre peintre parvient à convaincre la belle charcutière à poser nue pour une toile qu'il lui promet confidentielle.
Mais tout se dérègle...

L'auteur en est ici à son second roman. Son style s'affine. Il parvient à conjuguer avec brio les termes locaux avec un vocabulaire bien ajusté. Des passages savoureux donnent à l'ensemble une allure gaie qui tolère le grave comme un rhume.
Il serait triste de clore ce billet sans citer une jolie citation :
"La vie est faite d'une succession de jours et d'heures identiques dont l'indifférence est crevée ça et là par quelques éblouissements. Ces moments sont rarement ceux que l'on prépare. Ils surviennent sans cause, par l'effet de la grâce, cette ironie divine. Comme ces mélodies nous restent à l'oreille, ils accompagnent ensuite nos jours et en atténuent la lâcheté."
Qui donc peut écrire de telles phrases ? Il se nomme Armel Job et je lui dis merci !

Monocle - tournai - 64 ans - 29 août 2018


Du tout tout bon Armel Job 9 étoiles

L’action se déroule en 1944 et en 1957 dans un village de l’Ardenne belge. La jeune Thérèse est la fille de Emma et Léopold. Ils tiennent la boucherie-charcuterie du village. José, le peintre du coin, persuade Thérèse de fixer son portait sur une toile : « Le chemisier blanc ». Ensuite, José propose à son modèle de poser nue pour la prochaine œuvre : « Baigneuse nue sur un rocher ». La toile est exposée dans une galerie à Liège. Mais, c’est bien connu, on finit par tout savoir dans un village et pour le coup, c’est le scandale. Surtout pour José qui devient fou de rage. Viennent se greffer d’autres personnages qui tiennent, chacun, un rôle bien précis dans cette histoire comme le curé Duchevet, Meina la femme de José, Libert Lemaire l’amoureux de Thérèse, Teddy, … Le déroulement et le drame de 1957 s’imbriquent parfaitement dans les évènements de la guerre 40-45 et tout particulièrement dans ceux du milieu de la résistance.

La toute fin provoquera peut-être - sans doute ! -, tout comme chez bibi, un éclat de rire tonitruant. Mais surtout, ne vous précipitez pas sur la dernière page avant d’avoir lu les 287 précédentes qui valent, comme on dit, le déplacement …

Un tout-tout bon roman du tout-tout bon Armel Job !


Extraits :

- On croirait que Teddy a passé toutes ces années à fouiller le bric-à-brac de l’existence pour en extraire les raretés. Par exemple, il ne lit pas de romans, mais des poèmes ; il ne fait pas du sport mais du yoga ; il ne va jamais au cinéma mais à l’opéra.

- Le mariage est un champ d’orties, comme on dit.

- Il paraît qu’une simple bulle d’air dans une artère est bien capable de nous envoyer ad patres, sans laisser la moindre trace.

- Aujourd’hui en chair, demain en bière, comme on dit !

- Femme et almanach ne valent que pour un an, comme on dit !

- Qui a la chance, son coq pondrait, comme on dit !

- La vie est faite d’une multitude de jours et d’heures identiques dont l’indifférence est crevée çà et là par quelques éblouissements. Ces moments sont rarement ceux que l’on prépare.

Catinus - Liège - 73 ans - 14 juin 2017


Mauvaise réputation 4 étoiles

Mon avis, en ce qui concerne le livre, est assez mitigé. Le déroulement des événements de l'histoire est difficile à suivre, on s'y perd très souvent. Au début, comme dans n'importe quelle oeuvre, le lecteur ne comprend pas grand-chose. Seulement dans celle-ci, même après une bonne dizaine de pages, je n'arrivais toujours pas à suivre. A cause des longues descriptions, on se perd souvent dans l'histoire, par exemple, au début de la page 17 jusqu'à la 19, je m'étais égaré et ne savais même plus le sujet de la description.

Le vocabulaire de cet auteur et son rythme sont assez spéciaux. Armel Job écrit avec un style difficilement compréhensible et dont les lecteurs se passeraient volontiers. Ses descriptions sont de très longues phrases qui auraient pu être résumées en quelques lignes au lieu de plusieurs pages. L'auteur emploie un vocabulaire soutenu qui porte aisément à confusion.

Le titre et la couverture de ce livre ont été cependant bien choisis. "Baigneuse nue sur un rocher" représente très bien l'intrigue qui est le sujet principal autour duquel tout le récit se déroule. Les 120 première pages que j'ai lues, n'étaient qu'une sorte d'introduction à l'histoire, que j'ai trouvée assez ennuyante.

Play007 - - 27 ans - 18 novembre 2013


la femme à sa vraie place 10 étoiles

Baigneuse nue sur un rocher est un de ces livres qu'il est impossible d'abandonner avant la fin. Beaucoup de bonnes choses sont dites dans les commentaires ci-dessus. Je les approuve. Mais ce qui m'a le plus touché ce sont les réflexions du curé Duchevet dans la dernière scène où il fignole et termine, en latin, la lettre à Rome qu'il n'enverra pas. Il est prêtre et chaste mais il ne peut s'empêcher de penser que la femme est le chef d'oeuvre de Dieu et qu'elle est bien maltraitée par les louanges hyperboliques élaborées par l'Eglise sur la Sainte Vierge: "A travers elle, l'Eglise jette l'opprobre sur la chair, comme si ce n'était pas Dieu qui l'avait créée. Elle condamne les hommes à vivre leur nature dans la honte." Ensuite: "Puisque les Ecritures elles-mêmes restent des plus évasives sur le vie de Marie, rien ne nous empêche de l'imaginer comme une femme réelle, avec ses grandeurs, ses faiblesses, par lesquelles nous pourrions conforter notre confiance en la nature humaine." L'auteur associe formidablement Dieu à l'amour, à tout l'amour: "L'abbé n'était pas devant le tableau mais dans le tableau. En extase. Il était au bord de la Velaine, à côté de la baigneuse dont la beauté focalisait et réfractait les beautés éparses alentour. Jamais il n'avait été si proche de la nature, de Dieu lui-même. Il n'aurait pas été surpris de Le voir sortir des halliers pour marcher sur les eaux, à son habitude, et déposer un baiser sur l'épaule nue de la baigneuse.

Clausewitz - - 90 ans - 11 décembre 2008


Superbe découverte 9 étoiles

Ma bibliothècaire m'a conseillé Armel Job, que je ne connaissais pas du tout et j'ai découvert un auteur belge talentueux, une intrigue forte, des non-dits, les relations entre les villageois qui se sont tissées entre autre pendant la guerre, dans la résistance, toute une imbrication des personnages et de leurs secrets qui donne au texte une consistance palpable.

Ce roman m'a furieusement fait penser au rapport de Brodeck de Claudel, même atmosphère, mais au final j'ai préféré celui de Armel Job parce qu'il me parle plus en plantant le sujet dans un village des Ardennes.

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 9 octobre 2008


Baigneuse nue sur un rocher 10 étoiles

Ce roman est un petit bijou, que j'ai refermé avec une seule idée: le relire dans quelques semaines et peut-être même l'acquérir, car je l'ai en prêt seulement. L'écriture, le style m'ont enchantée. Merci à Armel Job pour ce "cadeau"

Pibemuc - Sterrebeek - 81 ans - 17 novembre 2001