L'homme des giboulées
de Philippe Faure

critiqué par Sahkti, le 10 décembre 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
S'affronter pour s'aimer
"Si je me suis enfui ce jour là, c'est que j'ai eu honte. Honte parce que j'ai réalisé que ma grande fille mourante était plus vivante que moi."

Le théâtre ne pouvait qu’épouser cette pièce qui laisse sur place, muré dans le silence (pour autant que l’interprétation soit bonne, évidemment, tout reposant sur deux acteurs qui se doivent de relever le défi). Totalement envoûté par le jeu de deux adultes qui s’affrontent, un grand-père et sa petite-fille, Maurice et Marie, le premier ayant perdu sa fille et la seconde sa maman.
Les mots sont puissants, violents. Marie hurle qu’elle se débat comme elle peut, avec ses mots, des mots fragiles que son grand-père pourrait briser d’un simple geste de la main. Les tensions sont palpables, deux générations s’affrontent via deux caractères entiers.
Ce texte est magnifique. Philippe Faure a trouvé les mots justes pour parler du désarroi d’un père et d’une fille, de la détresse d’une petite-fille face à son grand-père. Le cheminement tortueux de l’âme apparaît en toile de fond, on ne peut que se soumettre à ces vérités et ces morceaux de nous-mêmes ainsi exposés, sans pudeur et avec une certaine force.