L'élégance des veuves de Alice Ferney
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Elégance des personnages, élégance de l'écriture
Encore une merveille de finesse que ce petit livre (125 pages).
Les personnages principaux en sont des femmes, comme le titre l’indique.
Et quelles femmes !
Cette façon qu’elles ont de tout donner à leur mari, à leurs enfants (quelle abnégation aussi) : un don simple, discret, doux mais total et sans concession.
Alice Ferney brosse ici un tableau familial sur trois générations.
L'essentiel du livre suivra celle du milieu.
D'abord, nous faisons la connaissance de cet univers particulier par l’intermédiaire de Valentine, l’aïeule.
Mariée à Jules, elle sera déchirée par le décès de plusieurs de ses enfants (elle en aura 8 en tout !) et son mari la laissera veuve assez tôt.
Rompue par chacun de ces aurevoirs (pas d’adieux puisque l'espoir de se retrouver au-delà de la mort est présent), elle n’en laissera rien paraître ; juste quelque chose dans son regard aura changé.
Un de ses fils, Henry se marie avec Mathilde.
Même scénario : mariage et nombreux enfantements.
Ils vivent dans le même immeuble que la meilleure amie de Mathilde, Gabrielle, et sa famille.
Ils se rejoignent chaque soir après le coucher des enfants.
Soirées feutrées où Henry fait de la tapisserie, amitié qui fera jaser.
Voilà que le mari de Gabrielle décède.
D'autres le suivront, mais je ne vais tout dévoiler.
En post-scriptum, l'auteur consacre quelques pages aux enfants de ces deux couples, aux mariages qu'ils feront.
Et tout recommence...
Du même auteur, j'ai lu « La conversation amoureuse » que j'avais déjà fort apprécié.
Mais ce livre-ci lui est supérieur à mon sens.
Profusion d’un côté, retenue de l’autre, l'auteur nous gâte.
L’écriture d'Alice Ferney se fait ici élégante, c’est de la dentelle.
Les éditions
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L'élégance des veuves [Texte imprimé], roman Alice Ferney
de Ferney, Alice
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742713707 ; 6,60 € ; 25/08/1997 ; 125 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (15)
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Des vies de femmes
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 29 octobre 2020
Ed. J'ai Lu
Bonjour les fous de lectures....
C'est avec un réel plaisir que je retrouve la plume d'Alice Ferney qui, cette fois, nous parle d'un temps que les moins de 20 (30,40,50...) ans ne peuvent pas connaitre.
A cette époque, dans certaines branches de la société, il était de bon ton pour les femmes, une fois le mariage ( d'amour ou arrangé) consommé de se consacrer à leur rôle de mère, l'essentiel étant de faire perdurer la lignée dans la bonne foi catholique.
Ces épouses se retrouvaient donc à à peine 40 ans mères d'une palanquée d'enfants, ayant assumé grossesse sur grossesse à un rythme effréné et avec une abnégation parfaite.
Le corps usé, elles étaient femmes et mères dévouées ayant le sens du devoir transmis de générations en générations.
Alice Ferney nous raconte l'histoire de deux femmes dont le destin se tisse au rythme des naissances et des décès.
Le schéma se reproduit à l'infini : jeune fille, épouse, mère et puis veuve.
Leur vie à elle? pas le temps d'y penser, elle n'ont pas été éduquées pour cela.
Elles assument avec force et courage le cycle de la vie et de la mort... jamais une plainte, un regret, les peines seront tues et pleurées en secret.
On se laisse emporter, envoûter par cette jolie plume qui va directement à l'essentiel. On glisse lentement dans un univers féminin qui nous semble si lointain, révolu et pourtant on se reconnait dans les gestes tendres de ces deux protagonistes.
Ce roman est court, bien trop court ... j'aurais aimé continuer à savourer l'écriture délicate d'Alice Ferney
La phrase d'Aragon "la femme est l'avenir de l'homme" prend ici tout son sens, même si nous le savions déjà !
Un livre simple, doux et élégant sur nous les femmes
Destins tracés
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 11 octobre 2018
L’auteure nous narre le portrait de ces femmes, de ces mères débordantes d’amour, de courage mais aussi d’abnégation sans jamais faillir. Que ce soit Valentine et ses huit enfants, au sort cruel, à sa belle-fille Mathilde et ses 10 enfants, on partage ces vies si banales et pourtant si extraordinaires.
Un ode à la femme, aux mères, à l’amour, touchant, bouleversant et comme toujours chez Alice Ferney, d’une grande sensibilité.
Valentine, Mathilde, Gabriella...
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 12 octobre 2015
Au travers de Valentine, Mathilde et Gabriella la vie est résumée à une histoire de naissances, et de deuils.
Pour exemple :
" Valentine eut la vision claire de ce qui l'attendait : une vie très longue à regarder partir les autres sans pouvoir les retenir, une immense vie solitaire, à parler seule. Des années à attendre. Quoi ? De soi-même causer le chagrin des autres, de s'allonger, de fermer les yeux. Il n'y a pas d'issue heureuse. "
Il y a dans ce tout petit texte (en taille) une vision épurée et dure de ces ventres féconds qui enflent, de ces vies qui filent comme des étoiles filantes, de ces générations qui se perpétuent... ou meurent à leur tour.
Pas facile à lire et mériterait une seconde lecture pour en extraire le suc.
La continuité..
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 19 décembre 2013
Les portraits d'une génération de femmes dont la vie entière était tournée vers la continuité de l'espèce..
Ainsi les couples étaient féconds, comme si la terre était si belle qu'il fallait enfanter des êtres capables de s'en émerveiller. Ou si cruelle qu'il fallait apprendre à compter, parmi ceux qui naissaient, les quels survivraient.
Le regard d'Alice Ferney se penche avec tendresse sur ces femmes qui ne se posaient guère de questions sur leur propre vie. Donner la vie était leur rôle, et puis voilà. Et elles aimaient cela.
Tistou se demande où sont les hommes? Ils meurent beaucoup..
Et puis, on les devine exister quand même, des enfants, ça se fait à deux:)
J'ai en tout cas retenu une phrase qui m'a fait plus que sourire, Alice Ferney a l'art de semer de toutes petites phrases qui en disent souvent long:
Il.. avait des maniaqueries qu'il prenait pour des idées...
A replacer, les occasions ne manqueront pas:)
Joli roman.
Ainsi va la vie
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 11 avril 2011
Trois générations de femmes meurtries
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 1 février 2011
Une grande et belle écriture
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 25 juin 2009
Malgré une apparente simplicité de style, l'écriture en est infiniment raffinée.
Hommage aux femmes et mères
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 14 janvier 2008
De mariages arrangés ou non en amours toujours sincères, d’enfantements douloureux en deuils dévastateurs, voici un portrait sensible de femmes, de mères ou d’épouses.
Epouses respectueuses elles apprennent à aimer, épouses pieuses elles enfantent non pas dans le devoir mais dans la joie ; l’amour maternel devient lame de fond qui fait chavirer leurs cœurs et leurs vies, l’amour conjugal est serein, affectueux mais jamais les sentiments ne sont affichés, par devoir, par éducation, par pudeur.
Elles perdent enfants ou mari dans la dignité, dévastées au-dedans mais sereines et posées devant ceux qui restent.
Le style du roman est paisible, comme un observateur respectueux posté à bonne distance mais infiniment perspicace et délicat. L’écriture est limpide, les phrases sont des moments de grâce, et pour cela ce court roman mérite d’être lu.
autres temps, mais quelle élégance !
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 2 avril 2007
émotion de vies de femmes
Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 10 septembre 2006
une écriture magistrale qui joue admirablement du pathos
j'ai cependant été un peu gênée par la réduction de la femme à un utérus consentant, question d'époque ou d'individualisme ?
Superbe hommage aux femmes
Critique de Zondine (, Inscrite le 24 septembre 2005, 57 ans) - 1 avril 2006
Elégance de l'écriture
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 12 mars 2006
Ce n’est pas pour autant qu’on s’embête. Il faut dire qu’Alice Ferney n’écrit pas mal.
« C’était un bourgeonnement incessant et satisfait. Un élan vital (qu’ils avaient canalisé), un instinct pur (dont ils ne voulaient pas entendre parler), une évidence (que jamais ils ne bousculaient), les poussaient les uns après les autres, à rougir, s’épouser, enfanter, mourir. Puis recommencer. Les uns après les autres ils savaient que telle était la meilleure tournure des choses : que le Seigneur bénisse des alliances, que les jeunes ventres enflent dans l’allégresse, et que les anciens bercent des nouveau-nés propres et emmaillotés. »
Tout est dit dès la première page. Nous allons assister au défilé continu des naissances, magnifiées par Alice Ferney. Naissances accompagnées au fil du temps par le naturel vieillissement de la femme, de la mère. Tout ceci est bien traité mais ne bouleversera pas les amateurs d’histoires ou de sensations.
Magnifique
Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 10 décembre 2005
Moi, mon ventre et Alice ferney...
Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 4 avril 2004
Dans cet immuable destin, elle trouve le bonheur et la force de vivre.
Alice Ferney parle aux femmes, à toutes les femmes qui n'ont pas peur d'être ce qu'elles sont, des ventres d'amour, des corps de désir pour le fait d'aimer simplement.
C'est doux à lire et bien écrit.
Merveilleux
Critique de Lolia (, Inscrite le 18 mars 2004, 51 ans) - 18 mars 2004
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