Je te retrouverai
de John Irving

critiqué par Isalune, le 8 janvier 2007
( - 117 ans)


La note:  étoiles
La même chose en moins long...
Voici un roman où Irving nous livre toutes ses obsessions (qu'on retrouve toujours ou en partie dans ses autres livres) : la lutte, les capitales européennes et leurs quartiers chauds, les prostituées, l'écrivain, le sexe dans tous ses sens (...). Après la lecture, et comme souvent avec Irving mais cette fois plus que toute autre (?récit autobiographique), je me demande s'il écrit pour son public ou pour exorciser son passé, ses démons intérieurs... J'ai beau aimer Irving, et même adorer des livres comme "Une prière pour Owen" ou l'incontournable "Le Monde selon Garp", j'ai trouvé ce livre riche et foisonnant oui certes, mais bien trop riche en fait, trop long tout simplement. Est-ce le travail de l'éditeur d'édulcorer un peu?? Pour ma part j'aurais gagné en plaisir s'il avait été réduit ...
Le personnage central Jack Burns, dont il raconte la vie n'est ni transcendant ni même très sympathique (pas comme le chatoyant Garp par exemple...), et c'est peut-être pour ça aussi que j'ai trouvé ça long.
Si vous êtes amateur d'Irving, lancez-vous (courage;-)
Si un Irving vous a déjà rebuté (ce qui est très courant...), alors passez votre chemin ;-)
Morceaux choisis :
parlant de Miss Wurtz, la prof de math : "... Et puis elle portait un parfum qui encourageait les garçons du cours élémentaire à se découvrir des difficultés en mathématiques.."
une phrase superbe de Rilke : "Sie lächelte einmal. Es tat fast weh." (elle m'a souri une fois. Ce fut presque une douleur).
un adage en latin qui me touche : "Nihil facimus sed it bene facimus" (nous ne faisons rien que nous ne fassions bien).
isa
La rose de Jéricho, oui mais pas devant Jack ! 4 étoiles

La rose de Jéricho, oui mais pas devant Jack !

Pour suivre John Irving il faut un sacré moral. Il ne suffit pas toujours de se montrer patient et dans le présent (et volumineux) dernier né, c'est tout le contraire. Les débuts sont sublimes et accrochent dès la première page.

Jack a quatre ans, Alice sa mère recherche le courageux père William qui a mis les voiles à la naissance de son fils.
Alice est tatoueuse, William organiste et la croisade que mène Alice pour retrouver le fugueur passe par les clochers d'outre Atlantique (Suède, Norvège, Finlande). (en général les orgues nichent sous les cloches sauf à Flagey bien sûr).
Voici le coeur du roman. Ici se cachent des pages d'une grande beauté.
Acte II : Jack a 6 ans, et le père est toujours absent. Il est temps de vivre dans le monde mais la transition sera délicate. On lui choisit une école de filles. Jack a le profil de son père : il est naturellement beau et il le sait.
Acte III : Ici tout devient sulfureux. Le petit beau gosse est devenu un homme et sa vie se construit à coup de mauvais choix. Retrouvera-t-il ce père ? La réponse sera-t-elle au rendez-vous à l'issue de ces interminables 850 pages ???

Mon appréciation. Les deux premières parties sont superbes mais la suite m'a semblé touffue et déroutante.
Dommage.

Monocle - tournai - 64 ans - 2 octobre 2016


Epopée trash pour une quête de soi 8 étoiles

En recherchant ce père qui l'a abandonné, Jack Burns se recherche lui-même, son passé, comme son identité profonde. Il traverse tous les pays de l'Atlantique nord en quête de lui-même, lui, lutteur qui se travestit, grand amateur de sexe très sensible, ce qui lui vaut une psychothérapie chez la très particulière Docteur Garcia.
La célébrité de sa carrière cinématographique accentue les contrastes de sa personnalités, qui constituent autant d'éléments d'interrogations identitaires, si je puis me permettre ces mots tenant quelque peu de la psychologie de comptoir.

Le ton est drôle, les rebondissements fort nombreux, parfois indigestes vu leur nombre, la narration vire au glauque un peu plus souvent que nécessaire, ce qui ne pouvait que difficilement être évité vu la longueur du roman, de près de mille pages. Cette dimension conduit inévitablement le lecteur à des moments de lassitude que sauvent l'humour et une forte de dose de deuxième degré. Ce serait un peu comme un bon film d'Almodovar qui durerait quatre heures.
Mais cette longueur permet de mieux comprendre les aléas d'humeurs du protagoniste, qu'on arrive à prendre en affection, voire en pitié, en fonction du degré d'empathie qui peut être ressenti pour lui.
Au final, malgré des longueurs évidentes qui évitent néanmoins les passages à vide, vu le caractère soutenu des évolutions de la narrations, ce roman se laisse bien lire, et c'est bien l'essentiel. Si je n'ai pas trop souffert après mille pages, c'est bien qu'il m'a apporté moins de lassitude que d'éléments positifs.

Veneziano - Paris - 46 ans - 11 février 2012


Tout pour "le petit bonhomme" 4 étoiles

John Irving était pour moi un écrivain plein d’imagination et très doué pour inventer des histoires cocasses avec des personnages vraiment cinglés (sauf « La veuve de papier » bien sûr)…alors qu’est-il allé écrire ces 1000 pages, un vrai pensum !
N’ayez crainte, cette critique est longue mais ne vous révèle pas grand-chose de la vie de Jack Burns, le héros.

A la sortie de ce roman, il me semble que les critiques avaient titré quelque chose comme « le plus autobiographique… de ses romans ». Difficile à savoir, sauf s’il a été en effet abusé sexuellement dès ses 6-7 ans par une gamine de 14 ans, curieuse de savoir à partir de quel âge le sexe des jeunes garçons réagit à…la stimulation, dirons-nous. Puis par d’autres femmes d’âge mûr, mais un abus librement consenti !
Ce n’est que le début des tribulations sexuelles du jeune Jack Burns, né d’une mère écossaise, catholique, choriste et tatoueuse de profession (dans l’ordre que vous voulez) et d’un père organiste et surtout terrible Don Juan, qui avait pour spécialité de séduire les jeunes choristes et bien sûr de les abandonner.

A dire vrai, le début du roman est excellent, on rit bien des péripéties de cette jeune femme, Alice, qui emmène son petit Jack à la poursuite de son géniteur, William Burns, son organiste préféré. Elle écume la plupart des ports européens connus pour leurs artistes tatoueurs. William est en effet connu comme le loup blanc dans les sacristies et les salons de tatouage. Mais le bougre fuit toujours avant qu’Alice ne le trouve.
Le problème, c’est que nous en sommes seulement aux 150 premières pages du roman.
Alice, désespérée, part pour le Canada, s’installe à Toronto (comme tatoueuse qui a plus d’un tatouage dans son sac) et essaie de donner la meilleure éducation possible au petit Jack afin de lui éviter de reproduire le schéma paternel. Notamment en l’inscrivant d’abord dans un collège catholique très cher et fréquenté essentiellement par des filles.
Jack devient un excellent lutteur (nous savons que c’est autobiographique et récurrent dans l’œuvre d’Irving) pour pouvoir se défendre malgré son poids plume contre les garçons qu’il devra fréquenter à l’entrée dans le secondaire.
La lutte est le théâtre sont ses deux passions, si l’on exclut la gent féminine.

Très beau petit garçon puis très beau garçon tout court, Jack est hélas bien trop intéressé par son « petit bonhomme », objet de toutes les attentions féminines.
Il a une mémoire exceptionnelle qui lui permet de jouer dès l’âge de 9 ans tous les rôles possibles, des rôles de femmes, essentiellement. Le voilà donc sur orbite pour devenir comédien…ce qui de Toronto le conduira à Los Angeles en passant par la Nouvelle-Angleterre. La célébrité sera au rendez-vous à L.A. (et vous en avez encore pour 600 pages…).

J’ai réussi à sourire jusqu’à 350/ 400 pages. Ensuite, on se demande si le Sieur Irving a écrit son livre tout seul ou bien il ne l’a pas relu…il répète les mêmes anecdotes deux fois, les mêmes descriptions de personnages quatre ou cinq fois. C’est mieux pour ceux qui se sont déjà endormis vingt-cinq fois sur les mêmes paragraphes ou plutôt le même type d’histoire : il plait, il couche…à la suivante !

Tout est sous forme de récit sans style, une suite de faits, peu d’états d’âme. A partir de l’arrivée de son personnage à Hollywood, Irving sème des remarques totalement inintéressantes sur les films des années 70/80 etc. et des références aux monuments du cinéma que n’oserait même pas faire un non-cinéphile, tant elles sont plates.
« Une ode déchirante à un père » aurait écrit Le Magazine Littéraire. Ce livre n’est pas mon idée d’une ode déchirante, mais chacun(e) ses critères.

Peut-être la solution est-elle de lire ce pavé à petites doses, comme un feuilleton.

Aria - Paris - - ans - 28 janvier 2011


mon premier Irving 2 étoiles

Ceci est mon premier Irving et mon dernier. Je n'ai pas pu le finir car trop de longueurs et histoire sans conviction.

Yogi - - 59 ans - 24 février 2009


Il a bien failli me perdre... 5 étoiles

Dans un port de la mer du Nord, une jeune femme et son petit garçon, Jack, poursuivent l’homme qui les a abandonnés. Alice gagne sa vie en tatouant cœurs brisés et fleurs voluptueuses sur la peau de ses clients. Aucun signe du père fugitif. Mère et fils s’embarquent alors pour les ÉtatsUnis où l’enfant grandit, hanté par le fantôme de son père absent. À vingt ans, Jack Burns brille au firmament d’Hollywood. Mais l’envie de retrouver la trace du disparu ne s’est toujours pas apaisée…
Fan de la première heure de cet auteur, j’ai été quelque peu déçue par ce nouvel opus, attachant, mais avec des longueurs auxquelles il ne m’avait pas habituée. Si vous ne le connaissez pas, préférez The World according to Garp (=Le Monde selon Garp) ou A Widow for one Year (=Une Veuve de papier), ce sont de pures merveilles !

Missef - - 58 ans - 31 décembre 2008


mon premier Irving 8 étoiles

je te retrouverai fut mon premier Irving(il y en a eu d'autres depuis)et malgré les nombreuses critiques négatives qui ont été faites un peu partout dans la presse je tiens à dire qu'il reste mon préféré.
Les personnages sont attachants car imparfaits et tourmentés mais comme toujours chez Irving la vie continue malgré tout.Et rien que pour ça BRAVO Monsieur!!!

Pachni - - 46 ans - 5 mai 2008