Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Mrs Dalloway de Virginia Woolf
( Mrs Dalloway)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Saule, le 31 juillet 2001 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 18 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (810ème position).
Visites : 15 031  (depuis Novembre 2007)

Un monument de la littérature

"Mrs Dalloway dit qu'elle s'occuperait elle-même d'acheter les fleurs".

La première phrase du chef-d'oeuvre de Virginia Woolf; nous sommes à Londres, dans les années 1920. Clarissa Dalloway organise une réception ce soir en l'honneur de son mari. Depuis le moment où elle sort de chez elle par cette chaude journée d'été pour acheter des fleurs, jusqu'à la réception, Virginia Woolf nous plonge dans la vie de Mrs Dalloway, nous prenant dans le flot continu de ses pensées.

De manière à première vue indépendante, la narration de la journée de Mrs Dalloway est alternée avec celle de Septimus Warren Smith, un ancien soldat traumatisé par la guerre, qui sombre dans la folie et menace de mettre fin à ses jours. Woolf qui a souffert elle-même de dépression mentale (elle finira par se suicider) utilise sa propre expérience pour décrire les hallucinations dont souffre le jeune soldat, ainsi que se livrer à une critique du corps médical. Le personnage de Dalloway alterne aussi fréquemment des périodes d'abattement avec des phases plus euphoriques.

C'est un livre plutôt difficile à lire, qui requiert un certain investissement de la part du lecteur, dans lequel il faut parvenir à s'immerger complètement. Le style de l'auteur ne rend pas la lecture très abordable; longues phrases, d'une grande beauté poétique mais qui requièrent toute notre attention et de fréquentes relectures. Il n'y a pas d'intrigue, si ce n'est que toute la journée, rythmée par la cloche de Big Ben, converge vers la réception finale.

Pas un livre à lire sur la plage donc, mais un roman frémissant de sensibilité et d'une grande beauté poétique. Un des grands chefs d'oeuvre de la littérature anglaise, à lire éventuellement en anglais mais en s'aidant de la traduction française. La préface, de la version anglaise comme de la version française, est utile pour mettre l'oeuvre dans son contexte et apprécier sa richesse et ses subtilités.

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Quelle déception

4 étoiles

Critique de Jaafar Romanista (Rabat, Inscrit le 3 février 2013, 36 ans) - 11 juillet 2013

Je m'attendais à un grand livre vu la notoriété du livre, cependant j'ai été déçu, une histoire qui n'est pas intéressante, longue et interminable, le lecteur se perd facilement dans la lecture, je me suis ennuyé en lisant ce livre.

Une vie en une journée

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 2 juin 2013

Unité de temps (moins d'une journée de 1923, rythmée par Big Ben), unité de lieu (quartier de Westminster) mais pas unité d'action puisque nous suivons deux destins parallèles et indépendants : Septimus Warren Smith et Clarissa Dalloway. Septimus, traumatisé par les horreurs de la guerre, a sombré lentement dans la folie et n'est plus accompagné que par sa femme italienne et un psychiatre. Clarissa, femme à la quarantaine épanouie mais secrètement inquiète, mondaine et fascinante, prépare la réception du soir, entourée de ses amis, relations, anciens amours et domestiques.

L'écriture est un peu déroutante puisque nous passons d'un personnage à l'autre, ou plutôt de l'esprit à l'autre, sans préavis, en suivant le fil rarement linéaire de la pensée, des souvenirs et des impressions. Les sensations, les mouvements de l'âme sont décrits avec finesse et acuité, y compris ces hésitations et ces non-dits avec lesquels nous compliquons notre existence et nos relations.

Le résultat est un roman grave et drôle, pas facile à lire (encore moins en anglais compte tenu de la structure grammaticale un peu alambiquée et du vocabulaire riche).
Je recommande de l'ouvrir quand on a du temps et de la tranquillité devant soi pour pouvoir bien se concentrer et s'immerger dans le récit. A ouvrir peut-être aussi quand on a une certaine maturité pour pouvoir comprendre la psychologie des personnages (et de V Woolf) : « L'avantage de vieillir, c'est tout simplement que les passions demeurent aussi vives qu'auparavant, mais qu'on a acquis la faculté qui donne à l'existence sa saveur suprême, la faculté de prendre ses expériences et de les faire tourner, lentement, à la lumière. »

L’ambiguë Clarissa

7 étoiles

Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 24 avril 2012

Nous sommes en juin 1923 et la guerre est finie depuis quelques années. Clarissa Dalloway fait partie de la bourgeoisie huppée de la capitale anglaise. Elle a décidé d'acheter elle-même des fleurs pour sa fête le soir même. En chemin vers le fleuriste elle rencontre son ami Hugh Whitbread, qui lui confirme qu'il viendra ce soir. Puis, elle se laisse envahir par les souvenirs et repense à son Peter, son ancien petit-ami avant qu'elle ne se marie. Alors, à la croisée des rues de Londres, on découvre les pensées et le destin d’autres personnages.
A la lecture du roman on ressent un certain malaise. Dans un style singulier Woolf nous montre la vacuité de l’existence, et le vertige de la vie qui nous échappe. L’esthétique woolfien est quelque peu déconcertante ; une esthétique sur le fil du rasoir, à la limite de la rupture où chaque phrase, au sens souvent ambigu, hésite en équilibre précaire entre rationnel et absurde.

24 heures de la vie d’une femme ... et d’un homme ...

6 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 17 septembre 2010

Nous sommes dans l’Angleterre de l’après-Première guerre mondiale, en 1923. A Londres. Clarissa Dalloway fait partie de la “bonne” société londonienne, avec ce que ce terme peut recouvrer de “culculteries” et de convenances ... typiquement anglaises. Notre Clarissa Dalloway prépare une réception pour le soir et c’est la grande affaire , une grande affaire pour laquelle, il faut bien le dire j’ai personnellement du mal à me sentir concerné. Parallèlement un vétéran de la guerre, irrémédiablement blessé et perturbé psychologiquement, Septimus Warren Smith, est suivi également par la loupe littéraire de Virginia Woolf. Alors disons, une dame de la bonne société londonienne et un « invalide » de guerre.
Virginia Woolf va nous dérouler leurs vies sur une journée. Une vie pleine d’artifices et de convenances pour Clarissa Dalloway, une vie de souffrances et de folie pour Septimus. Un choix plutôt arbitraire en l’occurrence puisque le point commun le plus visible de ces deux existences est la cloche de Big Ben qui rythme les heures … et le roman de Virginia Woolf.
Au niveau de la forme par contre c’est bien plus intéressant du fait du parti choisi par Virginia Woolf de nous immerger complètement à l’intérieur de ces personnages et de vivre avec eux un peu comme on vit dans la vraie vie ; en passant du coq à l’âne d’un moment à l’autre, sans toujours besoin de cohérence et d’explications. Là il y a certainement une vraie nouveauté et une bonne réussite. Le fond néanmoins me fait minimiser cette réussite et relativiser l’intérêt de cette « Mrs Dalloway ». D’autant que le fond historique a finalement pas mal d’importance et que plus les années passeront et moins les lecteurs seront probablement à même d’en saisir les implications dans le roman. Au contraire d’une Jane Austen, encore plus loin de nous dans le temps mais pour laquelle les préoccupations des héros et héroïnes – pourtant bien mièvres à l’aune de l’évolution de notre civilisation – restent facilement transposables pour le lecteur.

"Elle avait, en regardant passer les taxis, le sentiment d'être loin, loin, quelque part en mer, toute seule ; elle avait perpétuellement le sentiment qu'il était très, très dangereux de vivre, ne fût-ce qu'un seul jour. Elle n'avait pas pour autant le sentiment d'être particulièrement intelligente, ni d'avoir quoi que ce soit de spécial. Comment avait-elle pu faire son chemin dans la vie armée des seuls rudiments que lui avait inculqués Fraülein Daniels, elle se le demandait. Elle ne savait rien : pas de langues étrangères, pas d'histoire ; il lui arrivait rarement de lire un livre, si ce n'est des Mémoires, avant de s'endormir ; et pourtant, elle trouvait tout cela absolument fascinant ; les taxis qui passaient ; et elle refusait de dire de Peter, ou d'elle même, je suis ceci, je suis cela.
Son seul don, se disait-elle en poursuivant son chemin, c'était de connaître les gens par une sorte d'instinct, pour ainsi dire. Vous la mettiez dans une pièce avec quelqu'un, et elle faisait le gros dos, comme un chat ; ou alors elle ronronnait."

Une journée avec Mrs Dalloway

9 étoiles

Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 43 ans) - 2 juillet 2009

Quelque peu difficile à lire, en effet. Les phrases sont longues et nécessitent parfois une relecture, un retour en arrière, pour bien saisir toute la portée des mots et leur profondeur. L'absence de chapitres m'a troublée (car habituellement, je ne parviens pas à interrompre ma lecture avant d'en avoir terminé un) mais elle se justifie. D'abord parce que l'histoire se réduit à une journée. Ensuite, parce que les personnages sont soumis à un flot de pensées ininterrompues. On passe de l'un à l'autre au gré de leurs rencontres. Au même endroit au même moment, ils s'entrecroisent sans même se connaître ou prendre conscience les uns des autres.

Voilà ce que j'appelle de la "grande littérature": raconter de façon passionnante ce qui ne l'est pas. Que peut-il bien se passer en une journée quand on a toute la vie? Ma foi, beaucoup de choses!

Tourbillon de vicissitudes intérieures

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 11 novembre 2008

Si ce roman a deux narrateurs, c'est une pluralité de points de vue qui est offerte, pour deux raisons, en fonction des humeurs et impressions changeantes de ceux-ci, soumises à des introspections et variations où la sérénité s'avère vite passagère, mais aussi des points de vue des autres personnages.
Tout cela s'opère dans une narration truffée de détails filés de manière assez impressionniste.
Ce style est assez novateur, et est lié à Proust dans le souci du détail, mais, chez ce dernier, l'analyse psychologique se fait de manière externe, alors que le lecteur est livré au récit comme par caméra embarquée ; il le vit de l'intérieur.
Cette atmosphère étrangement bouillonnante, même au comble de l'inaction, a sa forme de génie, mais m'a mis mal à l'aise, par son aspect sombre, aggravé par son absence de distance. On apprend beaucoup sur la sociologie et l'état d'esprit d'une époque.

Je m'interroge

7 étoiles

Critique de Ramsès (, Inscrit le 29 mai 2006, 40 ans) - 19 août 2008

Ce livre est considéré par tous comme un très bon classique, si je lui reconnais un style unique, sorte de roman expérimental, très bien tourné avec une succession de pensées de divers personnages, je m'interroge sur le plaisir que l'on éprouve à lire ce genre de roman quasi dénudé d'histoire. Difficile, en effet, de s'y plonger dedans...

Deuxième lecture indispensable pour ma part et qui m'a bien plus plu que la première.

A fleur de peau

10 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 2 août 2008

Plus accessible que la Promenade au phare, une bonne entrée en matière. Subtil, lent, exigeant, touchant. La réflexion sur le destin de l’auteur se mêle au plaisir de lecture. Une singulière convergence de la joie de vivre et du mal de vivre.

L’auteur a crée la figure de Clarissa en mettant une certaine distance ironique, car Clarissa est une bourgeoise mondaine, un brin prétentieuse. Mais la technique du courant de conscience permet l’intimité avec le personnage et la distance ironique se dissout. Quant au personnage de Septimus, le passage que je trouve le plus troublant est son hallucination auditive où il entend des oiseaux chanter en grec...

Un joyau

9 étoiles

Critique de Witchboy (, Inscrit le 2 août 2007, 37 ans) - 2 août 2007

Virginia Woolf et ce livre sont un chemin a travers l'âme d'un personnage. Avec finesse et élégance , Woolf nous entraine à travers cette lecture à réfléchir sur nous-mêmes. Un livre agréable qui nous fait l'effet d'une ballade douce et utile.

Version Pepto-Bismol de Joyce

7 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 6 juillet 2007

Pendant la mode de la littérature du courant de pensées, Woolf avait accusé Joyce d'être trop compliqué a lire. En lisant Mrs.Dalloway, j'ai un peu de difficulté a comprendre l'accusation alors qu'elle tient le même stratagème de littérature de l'esprit, qu'elle trompe la représentation du réel, avec la représentation de l'âme. En fait, le seul qu'elle pourrait faire a Joyce est d'être trop flamboyant, ou trop littéraire, avec ses fameux 18 styles dans Ulyssse, parce que j'ai ici l'impression qu'il s'agit de la même chose, mais version journal intime

Dans les rues de Londres...

8 étoiles

Critique de Alexandra.C (METZ, Inscrite le 5 janvier 2006, 47 ans) - 1 février 2006

Lire Mrs Dalloway c’est parcourir le dédale intérieur d’êtres en proie au questionnement, au doute, à la confusion. Quelques pages à peine et voilà que le lecteur se reconnaît au détour d’une interrogation… Il se pique alors à pénétrer dans ces consciences et finit lui aussi par laisser vagabonder son âme dans les rues de Londres… Puisse-t-il « y puiser plus de lumières qu’il n’en faut pour voir »…

Mrs Dalloway et les Heures

8 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 23 novembre 2005

Comme Nothingman, la vision et surtout la lecture du magnifique livre de Michaël Cunningham, les Heures, m'ont donné envie de lire Mrs Dalloway que je viens d'acheter.
C'est cela qui est génial dans la littérature, c'est qu'un livre vous renvoie à un autre livre qui vous renvoie à un autre livre et ainsi de suite...

Sensibilité et élégance

8 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 22 novembre 2005

La vision du splendide film "The hours", de Stephen Daldry, m'a convaincu de plonger plus avant dans l'univers de Virgina Woolf en me procurant ce Mrs Dalloway. Bien m'en a pris car j'y ai retrouvé tout ce qui faisait le charme du film. Une plume pleine de sensibilité et d'élégance qui sait capter et décrire la psychologie des personnages. Certes, le style est parfois ampoulé et nécessite quelque relecture. Mais ce qui est fort dans ce livre, c'est que Virginia Woolf parvient à capter l'essence de toute une vie en ne s'attachant à n'en décrire qu'une seule journée. On suit, en effet, une journée de la vie de cette femme et de ses connaissances qui se préparent heure par heure pour la grande réception de la soirée. Tout semble lisse dans cette bourgeoisie londonienne et pourtant ce ne sont que des apparences.

L'art du roman réinventé

10 étoiles

Critique de Echemane (Marseille, Inscrit le 12 juillet 2002, 45 ans) - 27 août 2003

Mrs dolloway fait partie de ces très rares romans qui vous font regretter de ne pas l'avoir lu plus tôt. Virginia Woolf y soigne aussi bien la forme que le fond. la forme? une longue introspection respectant l'unité théâtrale du temps (une journée), mais aussi du lieu (Londres) et, pourrait-on dire, de l'action s'il y en a une (en l'occurrence il s'agit de "sonder" un personnage, Clarissa, et son rapport au monde). et voilà d'ailleurs qui nous donne le fond du roman. Mais ce serait trop simple et ce roman assez court est néanmoins extraordinairement compliqué. Il faut dire que la structure narrative est complexe : on passe souvent d'un personnage à un autre alors que les différents points de vue se croisent, le plus souvent autour d'un micro-évènement commun qui sert de révélateur à la convergence de ces consciences isolées. Le monde réel vu comme le grand "liant" de tous ces univers intérieurs. Et pourtant rien n'est obscur en dépit de cette complexité, tout est lumineux. C'est qu'au travers d'une écriture qu'il est facile de qualifier de poétique en effet, l'auteur sait peindre son monde à la façon des pointillistes: de nombreux détails, des thèmes et des impressions a priori très éloignés se rassemblent par le miracle de l'écriture et prennent corps, formant une unité inextricable. Ici sont réunis l'ironie, la satire, l'humour, la fantaisie, le fantastique, la folie,... Nul doute, c'est une grande dame qui écrit.

Maîtrise ou abandon, à l'anglaise

8 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 9 mai 2003

Si ce livre ne devait me laisser qu'une impression, ce serait celle de la fêlure.
Est-elle heureuse, Mrs Dalloway ?
Sa gaieté, ces fleurs qu’elle achète pour la réception du soir s’effacent trop souvent devant ses états d'âme.
Nous les suivons en direct, puisque nous sommes dans la tête de Mrs Dalloway, nous frissonnons au contact de ses souvenirs et de sa conscience.
Malgré un style qui n’est pas des plus simples, le livre est captivant.
Septimus, autre personnage, caresse depuis longtemps l’idée du suicide.
Sa détresse n’a pas manqué de me bouleverser.
La juxtaposition des divers éléments (anciennes amours de Mrs D., anciennes amitiés aussi, critique du monde médical, tentation du suicide, conventions sociales, …) trouve sa forme idéale dans ce long monologue et explose dans l'apothéose de cette fameuse soirée, point d’orgue de la journée.
De fracas grandiloquents, point…
Ce serait compter sans la finesse de l'auteur…

Un très bon livre

9 étoiles

Critique de Nevermore (Rennes, Inscrit le 10 mai 2002, 42 ans) - 4 novembre 2002

Mrs Dalloway est un très bon livre. Comme l'a dit notre ami dans la première critique, Virginia Woolf a souffert de maladie mentale et ceci a joué une part très importante dans son oeuvre, si bien que parfois ce fut dangereux. Elle l'écrit elle-même dans son journal. Elle se suicidera. Dans ce livre elle est d'abord avant gardiste. Elle veut changer la forme ou les normes du roman, notamment le roman victorien. Elle s'intéresse avant tout à l'esprit, qu'elle imagine comme "un halo de lumière", et non au monde extérieur. Elle essaie de donner le sentiment d'un esprit en libre pensée, comme dans la vraie vie. Mais est-ce vraiment possible ?
En tout cas son illusion est bien tentée.
D'autre part il est difficile je pense de ne pas prendre en compte l'importance de la ville de Londres dans ce roman. On s'y promène, au mois de juin. On a l'impression de traverser la rue. C'est l'époque des "modernist city novels" comme Ulysse qui fut publie trois ans avant.
C'est donc un bon livre mais pas pour tout le monde, car il demande de la sensibilité. Certains ne trouveront rien d'intéressant dans ce livre et s'ennuieront. On peut entendre dire que Woolf n'était qu'une vieille bourgeoise flippée, mais c'est surtout une grande romancière qui écrit des choses assez frappantes dans une ambiance presque onirique. Je vois Londres en fleurs, j'ai envie d'être en Juin. Je peux lire ce livre sur la plage.

Indispensable

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 4 août 2001

Clarissa Dalloway apparaît également dans un autre roman de Virginia Woolf, "La traversée des apparences", on y trouve déjà un aperçu de la personnalité particulière du personnage qui, comme bien d'autres chez l'auteur, se distingue par une psychologie singulière. Virginia Woolf a une écriture vraiment subtile et caustique, elle mit le doigt sur les failles de la "bonne" société, la mettant à jour par des récits "trop" vrais. Ses propres problèmes lui ont sans doute permis de mieux cerner les rouages de l'esprit humain... Quoiqu'il en soit, c'est de la grande littérature. Virginia Woolf et son immense sensibilité méritent vraiment qu'on leur accorde une partie de notre temps et de notre esprit.

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