Un Noël blanc
de Jennifer Johnston

critiqué par Aria, le 22 janvier 2007
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Champagne pour Noël !
Constance Keating, 45 ans, est revenue en Irlande quand elle a appris qu’elle était atteinte d’une leucémie. Pas question de servir de cobaye aux hôpitaux…elle finira sa vie dans la maison de son enfance.

Jennifer Johnston n’a pas écrit un roman morbide, pas du tout. Ce retour aux sources est l’occasion pour Constance de revivre son enfance de petite fille timide, un peu rudoyée par sa mère, qui lui préférait sa sœur aînée, Barbara, dite Bibi.
Bibi était plus à l’aise pour répondre poliment aux dames élégantes qui venaient prendre le thé chez Mère. Père n’était guère plus accessible, mais, bon, c’étaient les parents !
Pour Constance, l’Irlande était un cadre un peu étriqué, elle a préféré une vie plutôt bohême à Londres. Son dernier « coup d’éclat », si l’on peut dire, a été la conception programmée d’un enfant avec un écrivain juif polonais, qu’elle n’a connu qu’un seul été en Italie.

Ce roman, forcément touchant, ne fait pas appel à nos glandes lacrymales. Sans la mention de l’extrême fatigue de Constance et de l’inquiétude de son médecin et ami, Bill, ce Noël serait presque comme les autres – à part le fait que c’est un Noël sous la neige. La neige amortit les bruits et anesthésie la douleur.

Constance est avant tout une femme qui déborde d’amour. Peu importe si Bibi ne peut pas venir la voir tous les jours. Constance semble veiller sur ceux qui ont pour mission de la protéger : Bill, le médecin, un de ses anciens prétendants, et Bridie, la jeune femme engagée pour s’occuper d’elle.
Bill et Bridie lui ont fait un beau sapin, orné de guirlandes bleues, auprès duquel ils fêteront Noël au champagne.

Ce roman a quelque chose de merveilleux, Jennifer Johnston lui a donné une « grâce » émouvante. La leçon est qu’il ne faut rien prendre au sérieux, surtout pas la mort.
Un roman magnifique. A lire absolument !


« The Christmas Tree », première publication en 1981.

Très belle traduction d’Arlette Stroumza.