Petit poilu, tome 1 : La sirène gourmande
de Pierre Bailly, Céline Fraipont (Scénario)

critiqué par Shelton, le 26 février 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Et en plus, il est poilu !!!
Les éditions Dupuis, avec Denis Lapière comme directeur de collection, ont décidé d’offrir aux très jeunes lecteurs, à partir de trois ans, des albums de bédé pouvant se lire seul, c’est à dire des espaces d’histoires où l’adulte n’est plus indispensable pour profiter au maximum du récit. La collection Puceron, puisque telle est son nom, nous propose ce Petit Poilu comme première série, cette Sirène gourmande comme première histoire…
Petit Poilu est petit enfant, tout noir, mais avec un nez rouge. Quelques petits cheveux isolés sur son crâne lui donnent ce nom de Petit Poilu. Tous les matins, il faut qu’il se lève, avec difficultés comme tous enfants du monde, car on est quand même beaucoup mieux dans son lit qu’à l’école…
Tout cela est d’autant plus délicat, qu’aujourd’hui, il pleut à verse… ce qui a pour effet de faire monter le niveau d’eau dans les flaques sur le chemin de l’école… Petit Poilu est obligé de plonger, de nager… que ne ferait-on pas pour aller à l’école ? Au fond de l’eau, une sirène l’attend et l’avale tout cru !
Comme Jonas dans le ventre de la baleine, Petit Poilu va connaître alors de grandes aventures et sera sauvé, in extremis, ce qui lui permettra, le soir, de rentrer à la maison comme d’habitude, sans que sa mère se soit fait de mauvais sang…
Ce qui est impressionnant dans cette bédé pour petit, c’est qu’il n’y a aucun texte. Chaque image, cas pour les spécialistes, représente un mot, une action, un sentiment… Ainsi, chaque page permet à l’enfant lecteur de recomposer une phrase, une partie de l’histoire, sans avoir besoin d’aide extérieure… C’est très bien fait et ça fonctionne très bien !
Je n’ai pas été surpris d’apprendre en rencontrant Pierre Bailly que les auteurs de cette série étaient, tout simplement, les parents d’un petit enfant, leur premier lecteur, bien évidemment…
Cet album est à conseiller à tous les parents qui aiment les bandes dessinées et qui savent que ce sont des ouvrages excessivement difficiles, pour ne pas dire impossibles, à lire à voix haute à un enfant. Au moins, avec cette collection Puceron, le jeune lecteur se débrouille tout seul. Ce qui est étonnant c’est d’entendre que l’enfant raconte, se raconte, l’histoire à voix haute et utilise quasiment systématiquement les mêmes mots pour les mêmes dessins… La narration graphique serait presque universelle !
Bravo aux jeunes auteurs et bonne continuation (pour les enfants et la bédé).