Un monde ouvert
de Kenneth White

critiqué par MOPP, le 1 mars 2007
( - 88 ans)


La note:  étoiles
Anthologie de Kenneth WHITE
Bonjour,

Je suis passé par cet ISBN, car celui du livre dont je parle n'a pas été accepté : 978-2-07-034151-1, publié chez Gallimard, dans la coll. Poésie, 9 janvier 2007.

Lorsque nous lisons le poème suivant de l'auteur écossais Kenneth WHITE :

¤

Plus rien des clameurs de la ville
plus rien du métro souterrain

la fille japonaise se tient là tranquille

telle une pousse d'herbe givrée
sur une île lointaine

¤

nous constatons que KW nous propose une poésie du regard, du constat, du langage ordinaire proche de celui du HAÏKU. Il recherche la simplicité, ce qui n'est pas chose aisée, c'est un art, l'art de la simplicité. La réalité parle d'elle-même. Nulle utilisation d'artifices, la "beauté incompréhensible" surgit.

KW a écrit des haïkus, il les nomme ainsi "Haïku du Sud-Express". Et, bien entendu, l'emploi de la métaphore est très rare dans ses textes. Une exception :

¤

Jeune crête de la montagne
ôte ta chemise de brume
montre-moi ta nudité neigeuse

¤

No comment. C'est magnifique ! Certes son haïku ne respecte pas la norme au point de vue de la forme (texte un peu trop long), mais l'esprit haïku est bien présent.

¤

Un guillemot
reflété
dans l'eau limpide

brise son image

¤

Et toujours la même question, unifier, simplifier, pénétrer.
Kenneth WHITE fait merveille : il court vers le silence blanc, d'où peut-être son nom de plume.

A lire ! M.P.