Mal de pierres
de Milena Agus

critiqué par Sahkti, le 12 mars 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Histoire d'une malédiction
Nous sommes en Sardaigne. C'est par la voix de sa petite-fille que nous parvient le touchant récit de Grand-Mère, amoureuse de la vie et de l'amour. Une femme qui effraie ceux qu'elle aime et qui finit par épouser, en 1943, un veuf gentil qui la laisse tranquille et continue de fréquenter les maisons closes, jusqu'au jour où par souci d'économie, elle lui propose de faire elle-même ce que lui font ses femmes. La vie pourrait être belle si des enfants naissaient mais le mal des pierres est là, tapi dans l'ombre, interrompant toute grossesse. Alors la jeune femme part en cure thermale et c'est là qu'elle rencontre le Rescapé, à l'automne 1950. Le début d'une histoire belle et compliquée. Un enfant voit finalement le jour, il sera le père de la narratrice qui nous conte cette histoire d'amour sur fond de souffrance et d'espoirs sans fin, telle que lui a livrée sa grand-mère. C'est tendre et cruel à la fois, très sensible. L'histoire se poursuit dans le temps pour parvenir jusqu'à aujourd'hui et révéler d'autres histoires.

Un livre qui prend tout son sens une fois refermé, parce qu'il surprend et permet de considérer l'histoire avec un regard très différent, grâce aux dernières lignes.
L'écriture de Milena Agus est belle et élégante. Le lecteur se sent rapidement proche des personnages qui s'esquissent de page en page, c'est tout un décor et une vie qui prennent forme sous nos yeux. J'ai été séduite par ce procédé de construction par petites touches qui permet de s'immiscer en douceur, mais complètement, dans le récit. Un petit bijou de livre!
Par touches 7 étoiles

Ce roman nous emmène dans une histoire touchante par petites touches, avancées et retours en arrière.
Sa construction est très habile et se met bien au service d'une histoire finalement assez poignante.
Un bon auteur à découvrir.

Vinmont - - 50 ans - 24 octobre 2019


la maladie d'amour… 10 étoiles

Grand-mère était belle, très belle, elle avait aussi de terribles coliques néphrétiques, et surtout, était en permanent mal d'amour. Une soif impossible à étancher, au point de décourager tous les prétendants qui s'étaient présentés. Jusqu'au jour où… Mais cette étrange histoire ne se raconte pas, tant on va de surprise en surprise, à la poursuite de la vérité d'un être que si peu de personnes ont su apprécier, même au sein de sa propre famille. Un récit finement ciselé, proche de l'art de la nouvelle, qui vous emmènera visiter des recoins insoupçonnés de l'âme humaine. Un petit bijou…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 25 août 2018


Mal de pierres, mal d'amour 9 étoiles

Mal de pierres de Milena Agus, Le Livre de poche, 2009

La Sardaigne, les années 50, l'histoire de Gabrielle, une jeune femme à la recherche de l'amour total, est racontée par sa petite fille. Sauvage et libre, à fleur de désir, partout où elle passe, elle embrase. Ses parents, inquiets, la marient à un homme taciturne et dévoué, Une relation sans amour mais sensuelle dont s’accommode Gabrielle. Elle souffre de calculs rénaux, le mal de pierres. Alors elle est envoyée en cure thermale. Elle tombe follement amoureuse d'un patient marié. La fin est ouverte... L'auteur décrit une femme qui s'adonne dans sa quête, refusant de voir la réalité, Mal d'amour- mal de pierres, On est pris par la description très charnelle des sentiments de l'héroïne avec aussi des pointes d'humour,

Bndcdi - - 57 ans - 24 mars 2017


Dépaysement 8 étoiles

J'ai bien aimé l'écriture, efficace, descriptive sans se trop s'y perdre. Les changements d'époques et de lieux ne m'ont pas du tout dérangés; au contraire j'ai trouvé qu'ils donnaient du rythme au roman. L'histoire de cette femme est intéressante. Le regard qu'elle porte sur sa vie, les rêves dont elle la saupoudre lui permette de construire tout de même une famille et un échange émouvant avec sa petite fille. Comme quoi, l'amour est vraiment une force au-dessus des autres.
Je me suis aussi bien dépaysée car même si ce n'est pas du tout un roman historique, les descriptions de cette Italie d'après guerre m'ont donné envie d'en savoir plus.
Bonne lecture

Clacla44 - - 36 ans - 5 juillet 2015


Dimonia! Dimonia! 6 étoiles

Je ne reviendrai pas sur l’histoire déjà amplement commentée par les autres critiques. Je dois dire que l’écriture est vraiment très belle et le style très facile (le livre se lit en quelques heures…), tout en douceur est aussi très remarquable.
Comme d’autres critiques j’ai moins aimé le côté décousu du roman notamment au niveau de la chronologie des événements racontés.
Quel intérêt aussi à la fin du roman de vouloir nous raconter l’histoire de la famille maternelle de la personne qui raconte le récit? Puisque, au départ c’est l’histoire de la grand-mère paternelle qui nous est contée.. Je ne comprends pas l'auteur ici, si ce n'est obtenir quelques dizaines de pages en plus pour "remplumer" un peu ce livre fort mince!

Passons aussi sur cette manie agaçante d’absolument vouloir mettre des phrases en dialecte sarde, pour faire plus "vrai", plus "authentique" dans le récit (et donc illisibles même pour un italien…), à part le côté folklorique de la chose je n’en vois pas trop l’utilité ! C’est un procédé vieux comme le monde, (voir « Le Parrain » (1969) de Mario PUZO), mais à part le fait que l’on se retrouve bêtement à lire les notes en bas de page…

Enfin, je me pose vraiment des questions sur l’accent mis par l’auteur et l’éditeur sur le côté « sarde » de ce roman. Disons tout d’abord que le roman aurait pu se passer n’importe où en Italie du Sud, et puis cela m’a vraiment l’air plus d’un argument marketing pour la de vente du livre qu’autre chose…
Il n’y a rien de vraiment et d’authentiquement « sarde » dans ce roman. Comment pourrait-il en être autrement, d'ailleurs, pour un livre écrit en 2006 dans un monde maintenant globalisé?
Pour ceux qui vraiment s’intéresseraient a la Sardaigne et à une écriture vraiment sarde, je ne peux que renvoyer au livres de Mme. Grazia DELEDDA (1871-1936, Prix Nobel de Littérature en 1926), qui, dans des récits comme « Elias Portolu » (1903), ou « Braises » (1904) a vraiment réussi à mettre en lumière la vie et les mœurs des habitants de la Sardaigne.

Septularisen - - - ans - 10 juin 2015


Malheureusement Milena 4 étoiles

Les thèmes de l'Italie du Nord vs. Italie du Sud m’intéressent, les traditions et les mentalités, ainsi que l'Italie pendant la guerre, avec l'armée "pour le roi" et les mentalités fascistes, les résistances...

Mais ce livre est difficile à suivre. Le récit saute sans dater les évènements, on ne comprend pas toujours ce qui s'est passé entre les chapitres.

Ensuite et toujours, je hais les traductions, mais alors là, c'est le summum... Des phrases entières ne sont pas traduites et au milieu du texte on trouve 5 lignes d'italien, la traduction en bas de page en note... Pourquoi se compliquer les vie ? Pour rester si proche du texte sûrement...

Ces paramètres font de ce petit livre un effort de concentration et le plaisir se noie.

Yotoga - - - ans - 25 octobre 2012


Amour en Sardaigne 6 étoiles

Court roman que ce « Mal de pierres », qui nous vient d’Italie puisque Milena se revendique Sarde depuis des générations et place délibérément ses romans sur cette île. (Après tout, l’île voisine, la Sicile, a bien Camilleri !)
Court roman mais compliquée histoire puisque la narratrice est la petite fille de l’héroïne et que Milena Agus nous embrouille à loisir entre les trois générations de femmes ; grand-mère, mère, fille. (Ca m’a d’ailleurs fait écho à « Ce que je sais de Vera Candida » de Véronique Ovalde)
Elle nous embrouille à loisir et elle pourrait pourtant faire plus simple sans que le roman perde en force, mais ainsi en avait décidé Milena Agus.
Histoire d’amour … encore que l’amour … C’est compliqué ! L’histoire d’amour n’est pas celle qui serait logique. Il y a du sordide, il y a du sublime. Le paradis côtoie l’enfer …
Mais histoire de différences aussi. Etre différent dans une société bloquée comme elle devait l’être en Sardaigne avant guerre, notamment pour les femmes. Or, la grand-mère de la narratrice était différente. Au point que sa famille la voit comme une folle quand elle n’est malheureusement que trop consciente, pas assez aliénée. Et puis elle souffre du « Mal de pierres », les calculs rénaux en langage plus classique …

« Les grands-tantes pouvaient définir la maladie de grand-mère comme une espèce de folie amoureuse, à savoir qu’il suffisait qu’un homme avenant franchisse leur porte et lui sourie ou seulement la regarde, et comme elle était vraiment belle ça pouvait arriver, pour qu’elle le considère comme un soupirant. Elle attendait alors une visite, une déclaration d’amour, une demande en mariage et elle écrivait sans arrêt dans ce maudit cahier qu’elles avaient cherché pour l’apporter au médecin de l’hôpital psychiatrique, mais qui était resté introuvable … »
Elle n’a pas eu de chance cette grand-mère. Ca, pour sûr. Un mari de raccroc, pas vraiment le top ! Mais une aventure, un éclair dans l’existence lors d’une cure pour soigner son mal. Une cure pendant laquelle, livrée à elle-même, elle connaîtra « Le Rescapé » (oui, ils ont tous de drôles de noms, n’est-ce pas ?). Le rescapé qui sera son histoire d’amour à elle. Atypique, comme sa vie.
Un roman intéressant qui, je pense, aurait gagné à être traité plus simplement dans sa forme.

Tistou - - 68 ans - 26 février 2012


Un régal! 9 étoiles

Une vision de la société sarde abordée de manière subtile par le biais de personnages attachants et torturés. Un mélange des genres, une écriture fluide et sensible, une histoire racontée simplement sans fioriture, bref, un roman d'une incroyable justesse qui nous donne envie de découvrir un peu plus ce "quelqu'un qui écrit" comme Agus se décrit elle-même.

A conseiller et à dévorer!

MEloVi - - 40 ans - 6 juillet 2011


un souffle de poésie 6 étoiles

La nouvelle est courte et judicieusement construite. On se laisse bercer tendrement par les images et la chronologie du texte. Certes le fond est plutôt convenu mais les ornements sont tellement riches qu'on y adhère bien volontiers.
Le roman mérite une deuxième lecture ne serait-ce que pour apprehender le texte une fois la fin connue et ...renversante.

Seb - - 47 ans - 9 avril 2011


Très beau, juste comme il faut 9 étoiles

J'ai lu Mal de pierres après Battements d'ailes, l'opus suivant de Milena Agus.

J'y ai retrouvé les paysages sardes, les femmes vieillies, la jeunesse perdue, la touchante folie, les secrets de famille.
Une constante encore: ces femmes qui donnent leur corps, à tort et à travers, pour l'amour d'un autre, des autres, ou ce qu'elles en attendent.

L'univers de Milena Agus est très féminin, poétique, les romans sont courts mais forts en émotions et en magie, ils laissent en celui qui les lit une trace, comme celle des pieds nus dans la poussière brûlante.

Lu7 - Amiens - 38 ans - 13 juillet 2010


mal de tête 6 étoiles

le souvenir que je garde de ce livre est la difficulté que j'ai eu a suivre le fil de l'histoire. histoire qui s'étale sur trois générations, la grand-mère, la mère et la fille. Parfois je ne savais plus qui parlait, ou de qui l'on parlait. par contre, je me rappelle de la fin qui était émouvante. A lire, malgré tout. avec plus d'attention que je n'en ai mise.

Pat - PARIS - 60 ans - 21 mars 2010


Mitigé... 5 étoiles

Quatrième de couverture:
Au centre, l'héroïne: jeune Sarde étrange "aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses". Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie... A l'arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une touche d'une extraordinaire finesse: le mari, épousé par raison pendant la Seconde Guerre, sensuel taciturne à jamais mal connu; le Rescapé, brève rencontre sur le Continent, à l'empreinte indélébile; le fils, inespéré, et futur pianiste; enfin, la petite-fille, narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l'héroïne de se révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il... Milena Agus dit de sa famille qu'ils sont " sardes depuis le paléolithique ". Et c'est en Sardaigne que l'auteur de Mal de pierres a résolument choisi de vivre, d'enseigner et de situer son récit. Déjà remarquée par la presse italienne pour son premier roman, Milena Agus confirme ici son exceptionnel talent et sa liberté de ton.


Mon appréciation:
Je n'arrive pas a dire si j'ai aimé ou non. Je suis mitigée. J'ai aimé la cadence du texte, les petites expressions sardes qui ponctuent la lecture. J'ai aimé les descriptions. J'ai aimé la fin. Mais j'avoue que j'ai un petit je ne sais quoi qui m'empêche d'apprécier le roman. Peut être est ce que finalement je ne tire pas une histoire inoubliable du roman, que je n'y ai pas trouvé de but.

Mcchipie - - 47 ans - 2 décembre 2009


fiction roman réalité rôles sociétaux 5 étoiles

Un livre qui se dévore rapidement, qui nous fait rêver, mais aussi souffrir avec l'héroïne. Ceci c'est pour le récit en lui-même. Quant au message transmis, j'ai mes doutes sur le rôle de féminin présenté comme idéal, mais il correspond bien à une certaine littérature féminine où la femme doit trouver son bonheur dans l'Amour avec un grand A et la famille. Néanmoins la fin apporte son élément de surprise qui peut réjouir. La fiction l'emporte sur une réalité limitative.

Printemps - - 66 ans - 17 septembre 2009


une pépite 9 étoiles

Une véritable pépite, ce petit roman, une découverte.
J'ai été transportée par cette histoire familiale touchante et percutante.
L'écriture de Milena Agus bouleverse par sa précision et sa justesse.
Elle nous emmène avec beaucoup de finesse à travers un récit de vie, à la rencontre de personnages à la fois rudes et sensibles, mystérieux et touchants d'humanité....

Un livre et un auteur à découvrir absolument.

Ninon - Namur - 71 ans - 19 juin 2009


Mal de mer 4 étoiles

Alléchée par la réputation du livre, son succès…, j’en ai entrepris la lecture avec les préjugés les plus favorables. Et qu’y ai-je trouvé ? La sempiternelle même histoire de la femme aux désirs et aspirations brimés par la réalité – son mari a beau être gentil, elle ne l’aime pas -, qui trouve son salut dans l’amour, fût-il fantasmé. Et bien entendu, c’est seulement après avoir connu ce sentiment qu’elle pourra devenir mère.
Le propos est donc assez niais et convenu, mais ce n’est pas tout. Milena Agus nous inflige une autre figure obligée de ce genre de prose : à toute femme sensible et souffrante, un artiste en guise de pommade. Le rejeton de l’héroïne sera donc pianiste ! A quoi s’ajoute pour garantir la valeur humaine des personnages et la sincérité de l’auteur leur commun enracinement sarde. Dans un court texte adjoint à « Mal de pierres » et intitulé « Comme une funambule », Milena Agus affirme l’idée que « la Sardaigne garde un caractère sauvage et mystérieux qui se reflète dans l’écriture ». J’avoue ne pas connaître cette île, mais si les adjectifs de « sauvage » et de « mystérieux » n’ont pas un sens typiquement sarde, ils me semblent alors tout à fait impropres pour qualifier une prose plutôt écœurante de mièvrerie.

Reginalda - lyon - 57 ans - 15 mai 2009


Etrange, profond, bref 6 étoiles

Un livre très bref pour un thème profond sur des sujets graves (l'amour, la maladie, …).
Un style très simple et brut qui permet d'aller rapidement à l'essentiel et de pouvoir balayer l'ensemble du récit en très peu de pages.
L'histoire est un peu étrange par moment mais toujours intéressante. Elle permet notamment de se plonger dans la Sardaigne du milieu XXème siècle et de découvrir les différents personnages d'une famille.
L'ensemble prend davantage de profondeur après réflexion à la fermeture du livre.
Même si j'en ai apprécié la lecture, ce livre ne m'a pas particulièrement touchée ou émue comme de nombreux lecteurs et critiques littéraires avaient pu le ressentir … peut-être trop court pour vraiment m'y investir et pouvoir ressentir de la compassion ou juste des thèmes qui ne me touchent pas de près ?

Maylany - - 44 ans - 15 avril 2009


secrets de famille 7 étoiles

Petit livre remarquablement bien écrit contant le destin éprouvant d'une Sarde née au début du siècle dernier. La structure-même des phrases (très longues) nécessite une acclimatation mais le récit n'en est pas moins attachant.

Livre bref, critique brève!

AntoineBXL - Bruxelles - 45 ans - 31 janvier 2009


Egalement disponible en livre audio 9 étoiles

et vraiment superbe à écouter, une magnifique découverte, tant pour le livre, l'écriture et l'histoire, que pour le plaisir d'entendre la voix posée et mélodieuse de Sandrine Willems

ISBN : 2356410023

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 28 juin 2008


Révélations sur la Sardaigne profonde 9 étoiles

Milena Agus est sarde. On n’en est que davantage convaincu à la lecture de ce livre. Elle a obtenu le Prix Relay du roman d’évasion délivré à la Maison de l’Amérique latine à Paris.
La narratrice est la petite fille du personnage central du roman, une Sarde hors des réalités, hors normes. Comme elle voit peu ses parents, son attachement se tourne vers sa grand-mère qu’elle fait revivre dans toutes les phases de sa vie : une vie tumultueuse en recherche d’un absolu jamais atteint, incompris. Autour de sa grand-mère gravitent son père, un pianiste renommé, sa mère, qui suit fidèlement son mari dans ses tournées, son grand-père aux mœurs plutôt particulières et « le rescapé » son véritable amour plutôt platonique. Le décor vaut également le détour : Milena Agus nous fait découvrir la Sardaigne, si loin de notre vie citadine, un environnement rêvé pour les vacances mais qui ne doit pas être drôle quand on y passe sa vie !
Le roman défile dans un espace temps éclaté : au fil des souvenirs les personnages apparaissent à des moments différents de leur existence dans une chronologie bousculée. Un peu comme nos souvenirs vagabondent de l’avant-hier à l’enfance en passant par le troisième âge tout en sautant à l’âge adulte. La manière d’écrire est également surprenante : le niveau de langue est plutôt enfantin mais non dénué de fraîcheur ; ce qui rend ce roman original et exceptionnel.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 24 juin 2008


Quand l'amour ne s'appelle pas amour 9 étoiles

"Les romans d'amour ne sont jamais aussi prenants que lorsqu'ils nous parlent du malheur d'aimer, ou, variante, de comment une vie aimante ne peut être admise qu'au prix de sa dénégation la plus obstinée. Parce que l'amour, justement, est si important (sûrement la chose la plus belle du monde) qu'il ne pourra jamais être celui que l'on vit soi-même. Ce sont les délices et les tourments d'un tel amour que nous donne à goûter Mal de pierres, un petit bijou de roman, poli comme une pierre précieuse et délicieux, pour ne pas dire entêtant, comme certains gâteaux sardes, tout miel et tout anis."
(La revue de presse Jean-Baptiste Marongiu - Libération du 4 janvier 2007)

Je trouve dommage que le livre ait été présenté comme étant la véritable histoire de la grand-mère de l'auteur. Je n'y crois pas. Je préfère l'idée d'un roman construit de façon magistrale même si ça et là, il peut y avoir des éléments réels. De plus, il serait amusant de penser que c'est (ou ce n'est) suivant les goûts, qu'une fiction, ce serait bien dans l'idée de la construction même du roman.
Ce roman n'a vraiment pas besoin de cette accroche pour plaire. Sa construction tortueuse, surprenante, sensible, m'a enchantée. C'est un petit (par son épaisseur) roman beau et cruel, fin et sensible.
Encore une fois, je trouve que la photo de couverture de l'édition française ne correspond pas du tout à son contenu. Elle est bien trop sophistiquée, bien trop "léchée". Je préfère la couverture de l'édition italienne qui laisse bien plus de place à l'imagination. J'imagine plutôt une femme à la beauté pas vraiment décelable au tout premier abord, qui ressemblerait à une Irène Papas jeune, farouche, passionnée, charnelle plutôt que sensuelle, incontrôlable. Elle est imprévisible et forcément considérée comme folle par son entourage, trop différente pour être acceptée dans le milieu fermé et rustique qui est le sien, milieu régi par des codes et par une connaissance précise de la façon dont il convient qu'une fille se conduise.
Un des personnages qui m'a le plus touchée est sans conteste le grand-père, une espèce de marionnettiste de l'ombre, qui a probablement tout compris, qui a les pieds bien ancrés dans la réalité et qui a la faculté d'aimer, tout simplement, sans vouloir changer celle qu'il aime.
Je l'ai lu en italien en savourant chaque ligne de chaque page.

Maria-rosa - Liège - 69 ans - 13 mai 2008


Hommage 8 étoiles

Milena Agus vient de sortir un nouveau roman, je compte le lire puisque celui-ci m'a ravie.
Quel hommage émouvant que celui rendu par cette petite-fille à sa grand-mère, dans une langue attachante et chargée d'amour. Chaque personnage prend de plus en plus de place au fur et à mesure que l'histoire évolue, jusqu'à la toute fin. J'ai relu le livre (!!) pour considérer l'histoire autrement, à la lumière de ce que la fin apporte. Je vous le conseille!

Solange - - 55 ans - 16 mars 2008


Un bel hommage 9 étoiles

Ce portrait de femme qui mûrit dans les contrariétés de coeur, la générosité et la maladie est très émouvant. Il nous est ici dressé le portrait d'une femme vive et dynamique, emportée par son temps et les circonstances, et il est étonnant de voir combien elle est à la fois actrice et victime.
Malgré la tristesse de cette histoire, elle m'a ému. J'ai trouvé ce roman rès beau.

Veneziano - Paris - 47 ans - 15 mars 2008


Un tendre hommage 8 étoiles

J'ai lu, avec un certain plaisir, cet hommage d'une petite-fille à sa grand-mère...hommage plein de tendresse, de compréhension et de compassion...
En outre, il faut ajouter que la construction et l'écriture de ce témoignage sont originales et légères...on se laisse prendre par la main, guider, à travers la vie d'une femme (la grand-mère en question), pleine de rêves et d'angoisses et, dont les souffrances, les sacrifices et la folie, nous émeuvent au plus haut point. A lire!

Pepe - - 43 ans - 21 février 2008


Bijou, perle, cadeau précieux, à lire absolument ! 10 étoiles

Celle qui raconte, c’est la petite-fille. Son père aimait le piano plus que tout, sa mère aimait son père plus que tout, alors elle était souvent laissée chez sa grand-mère, qu’elle a aimé « comme il faut » et dont elle nous raconte ici l’histoire.
Sardaigne, seconde guerre mondiale, une beauté étrange et déjà trentenaire épouse par raison un veuf quarantenaire ; l’amour n’est pas là, et ne viendra jamais. Ce qui n’empêchera personne de vivre sa vie, lorsque les portes sont closes on ne connait jamais l’intimité profonde des foyers.

Et je n’en dis pas plus ! Dès les premières lignes, de toute façon, vous êtes piégés, il vous faudra tout lire, tout aimer, et relire encore et encore la lettre finale qui offre un éclairage –finalement très logique, mais – différent à ce que vous venez de lire.
Il y a tant dans ce roman, que je serais bien infoutue de mettre quoi que ce soit en lumière. On se laisse guider par l’atmosphère grisante, on aborde de front plusieurs sujets allant du grave au futile, tout a sa place, tout est juste et extraordinairement bien écrit.

C’est un coup de cœur, une petite merveille, et c’est si court, en plus, le temps d’une soirée à l’italienne : faites-moi confiance.

Cuné - - 57 ans - 31 août 2007


Ces quelques pages venues de Sardaigne pèsent beaucoup plus que leur poids ! 10 étoiles

Wwoouhf ! Quelle écriture, que ce petit bouquin sarde d'une centaine de pages.
La narratrice nous relate l'histoire de sa grand-mère, mariée à la fin de la guerre, lorsque les allemands quittent la Sardaigne.
L'histoire ordinaire d'une grand-mère peu ordinaire.

[...]«Bonjour princesse.»
Et ma grand-mère riait, émue et heureuse :
«Princesse de quoi ?»
[...]«Une princesse. Vous vous comportez comme une princesse. Vous ne vous souciez pas du monde autour de vous, c'est le monde qui doit se soucier de vous. Votre seule tâche est d'exister. C'est bien ça ?»

On découvre au fil des pages des personnages de plus en plus riches, de plus en plus complexes : celui-ci ou celle-là que l'on avait catalogué comme ci ou comme ça, se découvre finalement bien plus subtil, bien plus humain et ainsi de suite jusqu'à la pirouette finale.
Tous ces êtres embarqués dans la vie sont dépeints avec une profonde humanité : l'auteure aime véritablement ses personnages et ça se lit à chaque page.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 8 août 2007


Mal de pierres 7 étoiles

Les grands-mères sont des écrivaines incomprises.

Antiphon77 - Hainaut - 47 ans - 31 mars 2007


Histoire de familles ! 9 étoiles

Beau livre, certes, qui traite aussi de la fratrie des 2 grands mères... Comment se faire et garder sa place ? garder des relations avec leurs soeurs sereines, apaisées, etc... ? Quelle place donne t on au quand dira t on ? C'est aussi l'âge des charnières : âge où la narratrice, dont on ne sait rien, se marie, âge où ses grands mères ont fait des choix de leur époque, avec des conséquences que la moralité disait sans retour...

C'est très bien écrit, plus dans la suggestion que dans l'excès !
Très bel hommage.

Idelette - - 61 ans - 25 mars 2007


Deux femmes en marge au destin attachant 8 étoiles

Deux histoires de femmes touchantes et cruelles ......
Non seulement celle de la grand mère paternelle de la narratrice, personnage central du récit, mais aussi celle de la grand mère maternelle , personnage en creux, moins romanesque, mais tout aussi attachant car représentant d'une catégorie de femmes qui toute leur vie ont expié leur "faute" en silence et dans la dignité et dont on peut regretter le trop peu de place qui lui est accordé dans l'ouvrage .

Alma - - - ans - 18 mars 2007


à découvrir, pour la beauté de l'écriture, et pour la chute ! 8 étoiles

C’est l’histoire d’une grand-mère racontée par sa petite-fille. A l’automne 1950, sa grand-mère avait presque 40 ans : elle quitte alors pour la première fois son village sarde de Cagliari pour aller en cure thermale sur le continent : souffrant du mal de pierres (les calculs rénaux), elle ne parvient pas à mener à terme une grossesse. Là, elle rencontre le Rescapé, un homme qui lui offre écoute et attention. 9 mois après la cure naît un petit garçon : le père de la narratrice. On tombe vite sous le charme de cette histoire un brin désuète et intrigante : la grand-mère s’est mariée sur le tard, en 1943, alors qu’elle avait plus de 30 ans, elle entretient avec son époux une relation curieuse, généreuse pourvoyeuse de prestations de maisons closes, tout le monde l’a toujours considérée comme un peu folle, alors ce mariage venait à point nommé. On avance sereinement dans l’histoire, jusqu’à la dernière page qui offre un nouveau point de vue et nous fait reconsidérer totalement le récit !

Laure256 - - 52 ans - 13 mars 2007