Les dix-sept nouvelles que comporte cet ouvrage ont comme point commun Angelus, petite ville côtière en Australie, ainsi que certains personnages qui apparaissent dans plusieurs histoires. Cette façon de lier les nouvelles entre elles est astucieuse car une unité s’en dégage lentement. Oui, lentement, car c’est aussi de cette manière que je suis entrée dans le livre. Les premières nouvelles ne m’ont pas accrochée du tout, mais petit à petit, l’univers d’Angelus s’est imposé à moi, pour finir en apothéose avec les derniers récits qui m’ont convaincue par leur côté fouillé, allant au cœur de l’authentique. Un peu comme une araignée qui tisse sa toile sans que rien ne puisse la détourner de sa tâche… Les éléments épars sont finalement connectés par un fil de soie, fragile et solide à la fois. Un simple coup de vent n’en viendra pas à bout, ainsi que nous le montre les personnages de Winton, et il y a toujours moyen de colmater les cassures (par l’alcool, ou l’amitié). Le livre terminé, la toile est complète, les personnages reliés et Angelus apparaît alors, dans toute sa complexité.
Alors bien sûr, le livre n’est pas optimiste. Les personnages sont assez rudes et les destinées flirtent avec la mort. On ne ressort pas de cette lecture enthousiaste par rapport à l’être humain et au sens de l’existence. Mais tout espoir n’est pas banni… Pour preuve, voici les derniers mots du livre : « il était heureux »…
Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 57 ans - 7 novembre 2011 |