Le denier du rêve
de Marguerite Yourcenar

critiqué par Tistou, le 23 mars 2007
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Italie fasciste
Ecrit en 1934, ce roman témoigne d’une grande lucidité de Marguerite Yourcenar sur l’actualité fasciste de l’Italie de cette époque. Il aurait été repris, cela dit fin des années 50, et c’est cette version que j’ai lu (ou plutôt écouté, en roman-cassette, lu par Dominique Sandra).
L’action du « denier du rêve » est située en 1933, à Rome, dans l’Italie fasciste de Mussolini. Le « denier », en l’occurrence, est une pièce de dix lires, qui passe de mains en mains, constituant un fil conducteur entre des personnages disparates, pas forcément amenés à se connaître. La grande affaire est la volonté de certains, certaines surtout, d’assassiner Mussolini.
A certains égards, dans les passages où Marguerite Yourcenar nous fait vivre les errances psychologiques, le cas de conscience de la femme qui va prendre la décision d’aller abattre Mussolini, j’ai pensé au Malraux de « La condition humaine » … un cran en-dessous, de l’incandescence en moins.
Le climat est pesant, à l’aune de celui que doit faire peser une dictature, et Marguerite Yourcenar nous restitue bien cette petitesse d’esprit et d’âme qui doit entourer une dictature.
Les doutes, passions, hésitations de ceux qui veulent résister en assassinant le Duce aussi. Mais Malraux a fait mieux …
Je ne sais pourquoi, je n’ai pu m’empêcher de penser à « la condition humaine » ?