La Castafiore en est un ! Sans blague ?

Il faut sacrément aimer Tintin et tous les personnages qui l’entourent dans les aventures signées Hergé pour consacrer un ouvrage entier à la Castafiore, et cela, en prenant le risque de se faire rappeler à l’ordre par la justice ou la fondation Hergé, cet organisme qui se sent seul dépositaire des créations de l’illustre créateur belge… Oui, Albert Algoud est bien cet illuminé puisqu’il récidive après avoir « travaillé » sur la Tintinolâtrie, Haddock, Tournesol, puis les Dupondt… Un travail pur comme seul un amoureux peut le faire !
Alors, bien sûr, ceux qui me connaissent bien vont tout de suite dire que je ne suis pas objectif avec cet ouvrage, que je lui donne une bonne note avant de l’ouvrir, que je pardonnerais tout à un auteur consacrant du temps aux personnages hergéens… et c’est totalement véridique, je suis bien obligé de le confesser et il n’était pas dans mes intentions de m’en cacher… Alors, oui, cette étude est belle, passionnante, indispensable et si Albert ne l’avait pas réalisée, il aurait fallu qu’Algoud le fasse…
Mais, finalement, qu’a-t-il fait ? Il a tout simplement pris la vie de la Castafiore, telle que Hergé l’avait racontée dans ses albums et il a comblé les blancs, très nombreux, avec humour et une parfaite connaissance de l’auteur, de son travail, de ses amis… Il a mélangé réel et imaginaire, œuvres et fantasmes, faits historiques et vie de Tintin… En fait, d’un personnage exubérant et pas toujours sympathique, il a fait une « femme » bien vivante et ayant beaucoup participé à la vie du siècle…
Enfin, une femme, n’exagérons rien, car, d’après Algoud, Bianca Castafiore serait le dernier des castrats, ce qui n’est pas rien. Foutaises ! criez-vous… Mais, vous n’avez pas encore lu cette biographie, car Albert a retrouvé toutes les traces de cette vérité éclatante, ses maîtres, ses grandes prestations vocales, y compris son dernier enregistrement… Oui, il a vraiment cherché tout ce qui pouvait nous intéresser sur cette diva pas comme les autres…
Alors, on va découvrir les liens cachés entre Jacobs et la Castafiore, son rôle durant le seconde guerre mondiale, la vie réelle et forte d’Irma, d’Igor Wagner… Comment elle aurait voulu aider Hergé à ne pas tomber dans certaines erreurs gravissimes durant l’occupation de la Belgique…
J’ai particulièrement été touché par la rencontre initiale entre Hergé et Bianca Castafiore, celle qui permet de découvrir le nouveau, le véritable, l’ultime secret de la Licorne…
J’ai énormément pris de plaisir à lire ce texte de grande qualité pris entre deux mouvements irrésistibles, l’admiration fidèle et l’amour iconoclaste… et quand je l’ai refermé, je n’ai plus eu qu’une envie, ouvrir et relire tous les albums où l’on rencontre ou entend la Castafiore, à commencer par Le sceptre d’Ottokar… Elle n’est qu’une chanteuse d’opéra qui sauve Tintin d’un mauvais pas, elle, qui dans le dernier des albums achevés par le maître, Tintin et les Picaros, sera sauvée par ce même Tintin qui franchira les océans pour la tirer des geôles d’un dictateur malsain et, surtout, mal entouré (un certain Sponsz…). D’accessoire à l’histoire, elle en est devenue le moteur… et nous pouvons tout refermer et remercier Albert Algoud de son excellent bouquin et Hergé d’avoir, un jour, donné à tous les lecteurs de bédés un super «pote» comme Tintin !
Seul inconvénient, il n’y a pas d’illustration ! Mais, oui, c’est à cause de la fondation qui n’a pas autorisé cette biographie… Quel dommage !!!

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  La Castafiore [Texte imprimé], biographie non autorisée ! Albert Algoud

  de Algoud, Albert
  Chiflet & Cie
  ISBN : 9782351640067 ; 8,00 € ; 06/04/2006 ; 140 p. ; Poche

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