Histoire du Parnasse
de Yann Mortelette

critiqué par Raphael, le 29 mars 2007
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Passionnant mais pas simple !
Je me suis forcé à lire ce livre aux éditions Fayard, bouquin dans lequel l'auteur indiquait dès les premières pages, une ennuyeuse litanie de noms de revues, journaux, feuilles littéraires diverses, avec les dates de parution des premiers poèmes du Parnasse... Mais ensuite, il est retourné vers une forme plus anecdotique de l'histoire, et plus passionnante, racontant de manière systématique, l'évolution de "l'art pour l'art" chez ces poètes qui tissaient entre eux des relations non seulement doctrinales mais également amicales. Ils cultivaient l'admiration pour quelques grands contemporains comme Victor Hugo, Baudelaire, et se réclamaient pour maîtres Leconte de Lisle et Théophile Gautier.
Enfin dans la troisième partie de cette histoire exhaustive, Yann Mortelette montre le rayonnement international des parnassiens - Allemagne (Stefan George), Italie (d'Annunzio), Belgique mais aussi Amérique du sud, Cuba, Brésil, Argentine... Et encore Europe de l'Est, Hongrie, Roumanie, Russie tsariste et communiste. C'est fou ce qu'ils ont pu essaimer, ces poètes... ! Qui néanmoins, après la seconde guerre mondiale, ont été critiqués, voire oubliés chez nous jusqu'à ce que le renouveau des années 1970 les fasse émerger dans l'enseignement supérieur, et en poche quelques uns furent réédités, comme Leconte de Lisle, José Maria de Hérédia... guère plus. Guère plus car d'autres poètes, romantiques (Hugo, Vigny, Lamartine), sans étiquette (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud), symbolistes (Mallarmé, Valéry, Verhaeren, Rodenbach), décadents (...heu...), puis surréalistes (la bande à Breton) ont acquis plus de renom, et ont contribué à les effacer de nos mémoires.