La splendeur du Portugal
de António Lobo Antunes

critiqué par Shannon, le 2 avril 2007
(Paris - 60 ans)


La note:  étoiles
Les livres qu'on aime sont les plus difficiles à commenter
Deux frères et une soeur issus d'une famille de colons portugais ont fui l'Angola au moment de l'insurrection. Au Portugal, ils ne sont rien.

Clarisse, la soeur, vit dans un HLM minable à Lisbonne, obsédée par l'échec de sa vie et la peur d'avoir un cancer. Carlos, le frère, dont la femme lui rappelle continuellement sa déchéance, et Rui, le demi-frère bâtard, épileptique et un peu simple, tare omniprésente, qui rappelle à tous l'alcoolisme du père et l'humiliation de la mère.

Trois personnages qui racontent leur histoire en même temps, une phrase est commencée parfois par l'un et terminée par un autre, dévorés de l'intérieur par la déchéance comme bouffés par les vers.

Ce livre avait beaucoup de choses pour me déplaire, dont les descriptions gore des massacres en Angola, mais à l'inverse d'autres livres dans celui-ci rien n'est écrit gratuitement, chaque mot est juste à sa place.

Ce livre parle de la folie, de l'échec, de la guerre, de la rancoeur, de la perte, de la honte, de la mort. Ce livre décrit la laideur mais il est beau.

Il paraît qu'il demande de la concentration, pour moi l'écriture saccadée des monologues issus des cerveaux malades des personnages coulait comme de l'eau.