Ecrits corsaires
de Pier Paolo Pasolini

critiqué par Antiphon77, le 4 avril 2007
(Hainaut - 47 ans)


La note:  étoiles
Bombe à retardement
Ce recueil de textes politiques publiés dans les années 70 dans diverses revues d'extrême-gauche reste une bombe. Sa vision de l'Histoire comme nécessairement l'histoire du pire, ses prises de position politiques (collusion des patrons fascistes, de l'Eglise, des démocrates-chrétiens, du Parlement, règne de l'argent, mépris de l'art), son militantisme anti-procréateurs en font un pamphlet indispensable pour qui veut se frotter à une vision exclusivement étouffante de la modernité et du 20ème siècle : le monde de Pasolini est une chambre à gaz perpétuelle.

Reste à savoir si le monde n'est pas aussi tel qu'on veut bien se le représenter. Pasolini devient alors le "rouge-brun" que ses détracteurs continuent à dénoncer, et son goût exclusif du Moyen-Âge une nostalgie infantile.

Je retiens le sacerdoce de l'artiste. Car ce qui illumine ces textes a priori politiques, c'est le don absolu de la personne même que fut Pasolini pour son art. Comme le petit pas de danse qui clôt et répare l'horreur indicible de son dernier film "Salo".