Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme de Cormac McCarthy
(No country for old men)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 17 avis)
Cote pondérée : (2 975ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 11 834 (depuis Novembre 2007)
Ames sensibles, s'abstenir
Llewlyn Moss, parti chasser l'antilope près du Rio Grande, fait une découverte qui va changer radicalement sa vie: dans une voiture abandonnée, il découvre des corps transpercés de balles, plusieurs kilos d'héroïne et une mallette pleine de dollars ! Un choix s'impose à lui qui va décider du cours du reste de ses jours.
Le dernier roman de Cormac Mc Carthy est à la fois déroutant, dérangeant et attachant, fascinant. Comme ses personnages, il ne cesse de nous surprendre.
Un thriller comme seul un écrivain connaisseur du grand ouest américain pouvait en produire. Il lui suffit de deux lignes pour nous faire pénétrer le monde qu'il décrit, et les personnages qui le peuplent.
Un voyage à la frontière, où les armes font la loi. Un voyage dont on se souvient et dont on retire la tristesse profonde de ce qu'il reste du légendaire grand ouest.
Les éditions
-
Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme de Cormac McCarthy
de McCarthy, Cormac
Picador
ISBN : 9780330441704 ; 7,50 € ; 04/04/2007 ; 309 p. ; Paperback -
No country for old men [Texte imprimé], non, ce pays n'est pas pour le vieil homme Cormac McCarthy traduit de l'anglais (États-Unis) par François Hirsch
de McCarthy, Cormac Hirsch, François (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757807224 ; 7,10 € ; 03/01/2008 ; 298 p. ; Broché -
Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme [Texte imprimé] Cormac McCarthy traduit de l'anglais (États-Unis) par François Hirsch
de McCarthy, Cormac Hirsch, François (Traducteur)
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879295107 ; 21,30 € ; 11/01/2007 ; 292 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (16)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Pile ou face ? choisis !
Critique de Pakstones (saubens, Inscrit le 2 septembre 2010, 58 ans) - 18 avril 2015
Face, tu lis ma critique puis le book .... et tu sauves ta peau.
Attention, ceci est un livre froid, dur, brutal, âpre, violent, sans sentiments, qui te met les nerfs à vif lors de la lecture de ce Best-seller de Mc Carthy.
Véritable horde sauvage d'un western post moderne et nocturne, c'est là que commence une folle cavale parsemée de morts, de forces du mal, suivant les traces d'un tueur pro où seul, un jeu de hasard peu te sauver.
Couronnée par le National Book Critics Circle Award ainsi que par le National Book Award, cette oeuvre est considérée comme l'une des plus marquantes de la littérature américaine contemporaine.
Ce n'est pas moi qui vais contester, old man, puisque c'est marqué noir sur blanc sur la couverture, bordel.
Adapté également au cinoche par les frères Coen, le film n'empoche pas moins que 4 Oscars dont celui du meilleur film.
Ça suffit comme ça ou il t'en faut encore plus ?
Retiens seulement que le suspense est omniprésent et hypnotisant dans cette foutue histoire de chasse à l'homme, hyper bien écrite et originale, l’atmosphère du Texas poisseuse et lourdingue te met les tripes à l'air et qu'il vaut mieux éviter de croiser sur sa route un certain Anton Chigurh.
Putain, j'en ai trop dit .... me faut déguerpir et vite, changer de nom et d'adresse.... mon sort est bon !
NON !!!!
FACE à mon destin
PILE mon heure a sonné.
AHHHH !!!!
............................................................................................
Déçu...
Critique de Vigneric (, Inscrit le 26 janvier 2009, 55 ans) - 16 mars 2015
Avant celui-ci, j'avais lu "La Route" du même auteur, et j'avais trouvé que le style correspondait particulièrement bien à l'ambiance et au sujet du roman.
Ici, j'ai été beaucoup moins convaincu... Je n'ai jamais réussi à vraiment entrer dans l'histoire. J'ai même parfois été obligé de retourner en arrière quand je reprenais le livre, pour me souvenir de ce qui s'était passé...
Je pense (mais je n'en suis pas certain) que c'est lié au style particulier d'écriture, parce que l'histoire en elle-même est plutôt bien ficelée.
Bref, pour moi c'est une grosse déception.
Un auteur particulier
Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 39 ans) - 22 décembre 2014
Par contre, je me rends compte qu'au-delà du récit, c'est le style même de McCarthy qui le rend si unique. Ses phrases sont tranchantes, son phrasé sec, presque saccadé même. Il n'y a aucune fioriture littéraire, tout va droit au but. Je peux comprendre que ça gêne certains lecteurs, car ça prend un certain temps d'adaptation. Mais j'ai adoré ce premier contact qui m'a donné envie d'explorer le reste de son oeuvre.
Tirant...
Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 3 novembre 2011
Du Mc Carthy pur jus (pur sang !)
Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 64 ans) - 26 octobre 2011
Cela convient fort bien à ce roman, sorte de western contemporain mi-rural, mi-urbain, d'une violence sauvage mais terriblement contenu par le style (c'est ce qui fait tout l'interêt du livre, d'ailleurs). Glauque, c'est glauque, mais c'est vraiment bien. Parfait ? Certainement pas, le sujet et l'ambition de l'oeuvre ont leurs limites et le résultat est loin de la quasi perfection de "La route".
A noter, pour les amateurs, que pour une fois l'adaptation cinématographique du roman (par les frères Coen) est extrêmement fidèle, y compris dans le style, avec un résultat au moins égal, si ce n'est supérieur à l'oeuvre originale.
No country for old men
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 26 octobre 2011
A proximité du Rio Grande, frontière entre USA et Mexique, un ancien policier, Llewlyn Moss, parti chasser en solitaire dans le désert, tombe sur la scène d’un carnage ; voitures criblées de balles, cadavres, … Tout indique qu’il est tombé sur la scène d’un règlement de compte entre narcotrafiquants. D’ailleurs, la marchandise, de l’héroïne, est encore dans un des véhicules. Et l’argent, plus loin, il va le trouver aussi ; 2,5 millions de dollars, pas moins. Il a peu de temps pour prendre une décision, une décision qui, il le sait dès le départ, pourra changer radicalement son existence. Il a choisi : ce sera la richesse, mais la fuite éperdue aussi. Une fuite dont le lecteur comprend de suite qu’elle ne finira qu’avec l’élimination de Moss.
« J'ai envoyé un homme à chambre à gaz à Huntsville. Un seul et rien qu’un. C’est moi qui l'ai arrêté et il a été condamné sur mon témoignage. Je suis allé là-bas et je lui ai rendu visite deux ou trois fois. Trois fois. La dernière c'était le jour de son exécution. Je n'étais pas obligé mais j'y suis allé. Sûr que ça ne me disait rien. Il avait tué une gamine de quatorze ans et je peux dire et il n'y a aucun doute là-dessus que je n'avais pas tellement envie d'aller le voir et encore moins d'assister à son exécution mais je l'ai fait. Les journaux parlaient de crime passionnel et lui voilà qu'il me dit que ça n'a rien à voir avec la passion. Il sortait avec cette gosse. Une jeunesse. Lui il avait dix-neuf ans. Et il m'a dit qu'il avait prévu de tuer quelqu’un depuis plus longtemps qu'il pouvait s'en souvenir. II disait que si on le relâchait il recommencerait. Il disait qu'il le savait qu'il irait droit en enfer. C'est ce qu'il m'a dit je l'ai entendu de sa propre bouche. Je ne sais pas comment il faut comprendre ça. Bien sûr que je n’en savais rien. J’ai pensé que je n'avais jamais vu quelqu’un de pareil et je me suis dit que c'était peut-être une nouvelle espèce. J'ai regardé quand ils l'ont attaché sur le siège et qu'ils ont refermé la porte. Il avait peut-être l'air un peu nerveux mais c’était à peu près tout. Je crois vraiment qu'il savait qu’il allait se retrouver un quart d'heure après en enfer. J’en suis persuadé. J'ai beaucoup réfléchi là-dessus. C'était facile de lui parler. Il m'appelait Shérif. Mais je ne savais pas quoi lui dire. Quoi dire à un type qui de son propre aveu n’a pas d'âme? À quoi bon lui parler? J’ai pas mal réfléchi à tout ça. Mais lui c'était rien comparé à ce qui allait nous tomber dessus.”
C’est donc à cette chasse à l’homme, vue principalement du côté « gibier » - donc avec peu de visibilité – que nous assistons. C’est perdu d’avance, OK. C’est donc sur le modus operandi que portera l’intérêt du roman. Et Cormac McCarthy ne nous décevra pas. C’est violent, brutal, sans concessions au bon goût ou à la chose littéraire. Ca n’en demeure pas moins un polar très efficace qui brosse une réalité très noire et sans espoir de ce qui peut se passer entre cette frontière qui sépare deux mondes radicalement différents : le Mexique et les USA.
Le vieux, en l’occurrence c’est le shérif – ce pourrait être Llewlyn Moss aussi – qui n’a aucune prise sur les évènements, fait plus office de comptable mortuaire et de commentateur désabusé.
On reste sur un sentiment ambigu à l’issue de la lecture. De la violence, brute et destructrice, une absence de perspectives, et pourtant …
Un style... particulier!
Critique de Ludo1104 (, Inscrit le 9 mai 2010, 38 ans) - 9 mai 2010
J'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait d'une erreur de traduction! Non, c'est le style de l'auteur. On aime ou pas...
Je l'ai terminé parce que j'étais "coincé" dans un avion avec rien d'autres à faire.
Si ce style ne vous rebute pas, allez-y, vous apprécierez!
Un chemin sinueux
Critique de Oguz77 (, Inscrit le 24 novembre 2009, 47 ans) - 12 janvier 2010
Particulier
Critique de Kevin_f (, Inscrit le 20 août 2009, 43 ans) - 20 août 2009
L'histoire est plaisante, les personnages hauts en couleur et bien dessinés, mais la vraie originalité de ce roman réside dans le style particulier de son auteur. Et c'est ce style qui m'a empêché de prendre du plaisir dans la lecture du roman. Mais comme toute la critique littéraire trouve cet auteur génial, sans doute est-ce moi qui suis dans l'erreur...
Trash
Critique de Matt033 (, Inscrit le 25 mai 2005, 47 ans) - 22 décembre 2008
A lire si la violence gratuite ne vous effraie pas.
Le suspens est là, et le dépaysement complet.
Western moderne
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 juillet 2008
Se veut une grande métaphore sur la déchéance de la société. Mais au final, on ne retient que le suspense d’un roman noir différent.
Mémorable
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 15 mai 2008
Belle réussite
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 26 février 2008
Il raconte, détaille, expose... en conservant une sorte de distance qui apporte beaucoup de force au récit et à ses personnages. J'ai aimé ce procédé qui engloutit rapidement le lecteur dans l'histoire, parce que celle-ci prend à la gorge.
J'ai également apprécié une certaine impression de torpeur, de langueur, de temps qui prend son temps; tout cela illustre bien à mes yeux l'atmosphère pesante de cette histoire.
Un livre que j'a beaucoup aimé!
Un roman noir
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 25 février 2008
Je me suis intéressé à ce livre en raison du film que les frères Coen en ont tiré et du succès que rencontre outre Atlantique Cormac McCarthy lauréat de nombreux prix littéraires : National Book Critics Award et National Book Award, etc... Si on ne peut pas dire que ce livre soit foncièrement mauvais, ce n’est pas le chef d’œuvre littéraire du siècle non plus. Disons que plus qu’un polar, c’est un roman noir, limite gore où les cadavres s’accumulent à loisir. Il repose sur une intrigue simpliste, basique, convenue avec un dénouement inéluctable qui ne s’encombre ni de vraisemblance ni de rigueur démonstrative. McCarthy se focalise plus sur une description d’un processus maléfique, d’une destruction inexorable et inhumaine menée par un tueur fou qui n’est ni plus ni moins que l’incarnation du diable en personne. A cela s’ajoutent les rêveries et considérations philosophiques du shérif, unique personnage qui ait une véritable épaisseur : notre monde va mal, notre monde devient fou et déjà les vieux n’y ont plus leur place.
Ce côté politiquement incorrect ajouté à un style enlevé, vif, dynamique, sans descriptions ou fioritures inutiles rendent ce livre agréable à lire et intéressant, principalement pour les amateurs du genre, ce dont je ne suis pas vraiment.
C'est un travail de toute une vie de se voir tel qu'on est réellement et même alors on risque de se tromper
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 8 janvier 2008
C'est un résumé plus que succinct, mais très franchement la chasse à l'homme qui pourrait sembler tenir lieu d'intrigue est plus que secondaire; Cormac McCarthy pourrait nous raconter n'importe quelle histoire, d'ailleurs, on s'en fout, ce qu'il a de réellement remarquable c'est la capacité bluffante de nous plonger en complète intranquillité.
Avec un style sec et cassant, il nous tourneboule jusqu'aux tréfonds de nous-mêmes, nous plonge dans un monde noir où la résignation pèse de toute sa saloperie de force sur nos esprits malléables.
Ce sont pourtant les Etats-Unis dans les années 70, et il n'est pas toujours très clair pour le lecteur d'appréhender la logique des évènements, mais on tremble et on saigne avec le brave shérif en italiques, et on sait très bien, dès les premières pages, qu'on va pouvoir se brosser pour un happy end.
Délicieusement dur, et du genre qui s'imprime en rouge fumant dans la mémoire...
"Il faut très peu de chose pour administrer des braves gens. Très peu. Et les gens malhonnêtes de toute façon on ne peut pas les administrer. Ou si on peut c'est la première nouvelle."
"C'est un beau merdier, n'est-ce pas shérif ?
Si c'en est pas un ça fera l'affaire jusqu'au prochain."
"Il y a deux sortes de gens qui ne posent pas de questions. Les uns sont trop bêtes pour en poser et les autres n'en ont pas besoin."
La fin d'un monde et le passage au nouveau
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 1 mai 2007
Il définit aussi très bien l'ambiance de ce livre et je me vois donc limité à insister sur quelques aspects de celui-ci.
Certains ont vu dans ce livre une dérive de l'auteur dans la violence. Si celle-ci doit se calculer en nombre de morts, ils ont raison. Par contre, il n'y a pas ici de vaines tortures qui vous retournent le coeur.
McCarthy situe son histoire dans une région des plus troublées. La frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est bien loin d'être paisible ! Il y a le drame des émigrés clandestins mais aussi une partie de l'univers des passeurs de drogues.
Or, les comportements décrits ici font indiscutablement partie de ce monde. La drogue ce sont des sommes énormes en jeu et qui dit beaucoup d'argent dit aussi absence de scrupules. A ce niveau, je dirais que ce livre est très réaliste. De telles tueries dans ces milieux ne doivent pas être une exception !
Nous pourrions qualifier Moss de naïf qui paie cette naïveté très cher. Pour le reste, les gens bien se limitent à sa jeune femme et au shérif Bell.
Ce dernier souligne (pages 181 et 182) très bien les problèmes du passage à un autre univers quand il évoque un questionnaire adressé il y a 40 ans aux écoles. A l'époque il nous dit que les principaux soucis des professeurs étaient les suivants: bavardages, copiages, courses dans les couloirs, mâchages de chewing-gum ...
Le même questionnaire, 40 ans plus tard, donne : viols, incendies volontaires, meurtres, drogues, suicides !
Oui, l'ancien Ouest, qui n'était déjà pas un jeu d'enfant, n'est plus qu'un vieux souvenir.
McCarthy nous fait entrer dans son univers de son écriture habituelle, précise, concise, directe. Il garde son aversion pour les virgules et sa passion pour les "et" qui scandent les phrases.
Pour ceux qui disent ne lire qu'en langue française par méfiance envers les traducteurs, vous avez ici une preuve d'un traducteur qui respecte le style de son auteur. J'ai des livres de McCarthy en anglais et c'est ainsi qu'il écrit.
Pour le reste, je voudrais encore simplement ajouter que l'auteur glisse fréquemment des phrases pleines de philosophie dans son texte.
"Pendant tout le temps que tu passes à essayer de reprendre ce qu'on t'a pris y a encore un peu plus de choses qui te filent entre les doigts"
" En tout cas tu ne peux jamais savoir de quel malheur ta malchance t'a sauvé"
" On peut être patriote et croire quand même que certaines choses coûtent plus cher qu'elles ne valent?"
Un très bon livre !
Forums: Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
Sujets | Messages | Utilisateur | Dernier message | |
---|---|---|---|---|
McCarthy et les frères Coen | 171 | Bluewitch | 13 mars 2009 @ 14:13 |
Autres discussion autour de Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme »