« La gloria de Dios es que el pobre viva».

«La gloire de Dieu c'est le pauvre vivant ».

Ce petit livre est le témoignage de Jon Sobrino, un théologien de la libération et ami de Mgr Romero. Un témoignage qui couvre les trois ans qui vont de la nomination de Romero comme archevêque du Salvador jusqu'à son assassinat à la cathédrale en pleine célébration. Ce témoignage parle de l'homme Mgr Romero, pas de son action ni des événements qui ont conduit à son assassinat, cependant je retrace en quelques lignes le contexte : en 1970 le Salvador est une dictature militaire, la propriété est dans les mains d'une minorité de familles riches qui s'appuient sur une junte militaire pour réprimer et exploiter les pauvres. Comme partout en Amérique Latine on assiste à une exploitation dramatique des masses paysannes. C'est dans ce contexte qu'est née la théologie de la libération, une prise de position de prêtres jésuites et engagés (à tendance marxiste) en faveur des pauvres, qui sera officialisée par des évêques de l'église latino-américaine lors de la conférence épiscopale de Medellin en 1968.

Romero est nommé archevêque du Salvador en 1997, il est choisit principalement pour ses opinions traditionnelles et sa réticence contre la politisation des théologiens de la libération. Mais un mois après sa nomination la répression contre l'Eglise atteint une nouvelle limite : le Père Rutilio (un jésuite) est assassiné. Cet événement initie une profonde conversion chez Romero et il fait le choix radical en faveur du peuple. Dans cette période de crise et de danger (meurtres de paysans et de prêtres engagés), il a le courage d'affronter tout les pouvoirs : le gouvernement, l'armée, l'Eglise traditionnelle (dont certains de ses évêques) et le gouvernement des USA. Il ordonne que cesse la répression («pedir, rogar, ordenar: cese la represión »).

Un petit livre que je conseille pour se rendre compte de ce que devrait être l'Eglise et pour s'introduire à ce mouvement théologique dont on ne parle pas beaucoup mais qui n'est pas mort. Je vous cite un extrait d'une homélie de Mgr Romero, qui donne à réfléchir sur le rôle de notre Eglise : « Je me réjouis, chers frères, que notre Eglise soit persécutée précisément parce qu'elle a opté pour les pauvres...Il serait triste, si dans un pays où se commettent tant de meurtres, il n'y avait pas l'un ou l'autre prêtre parmi les victimes. Ils témoignent d'une Eglise qui est profondément incarnée dans les problèmes du peuple..L'Eglise souffre du sort qui est réservé aux pauvres : la persécution[...]Une Eglise qui ne souffre d'aucune persécution, mais qui, au contraire, jouit de l'appui et des privilèges terrestres, devrait avoir peur. Ce n'est pas la vraie Eglise de Jésus-Christ ».

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  Monseigneur Romero : une bonne nouvelle pour les pauvres de Jon Sobrino

  de Sobrino, Jon
  Fidélité / Sur la route des saints
  ISBN : 9782873560546 ; EUR 3,45 ; 01/01/2000 ; 72 p. ; Broché

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