Wisconsin de Mary Relindes Ellis
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Très beau premier roman
A la fin des années 60, la famille Lucas vit dans une ferme isolée du Wisconsin. Le père, John Lucas, alcoolique et violent raconte partout ses exploits pendant la seconde guerre mondiale d’où il est revenu avec deux médailles. La mère, que l’on croit un peu folle parce qu’elle parle seule des heures entières dans la cour de la ferme, subit avec silence les violences de son mari et essaie tant bien que mal de protéger ses deux fils James et Bill, avec l’aide de leurs voisins, qui accueillent volontiers les garçons pour un repas ou une nuit.
Quand James décide de s’enrôler dans les Marines, c’est d’abord par défi pour son père qui le considère comme un moins que rien, mais aussi pour pouvoir échapper à la routine de la ferme. La guerre du Vietnam commence, et James doit partir.
Ce départ chamboule la vie à la ferme pour la mère et le frère cadet qui restent seuls face à John, égal à lui-même. L’attente d’un retour de plus en plus inespéré, la violence et les atrocités de la guerre du Vietnam…, le lecteur suit la vie de la famille Lucas et de leurs voisins jusqu’à l’an 2000.
Premier roman de Mary Relindes Ellis qui écrivait auparavant des nouvelles.
Les éditions
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Wisconsin [Texte imprimé] Mary Relindes Ellis traduit de l'américain par Isabelle Maillet
de Relindes Ellis, Mary Maillet, Isabelle (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264046246 ; 8,80 € ; 02/10/2008 ; 442 p. ; Poche -
Wisconsin [Texte imprimé], roman Mary Relindes Ellis traduit de l'américain par Isabelle Maillet
de Relindes Ellis, Mary Maillet, Isabelle (Traducteur)
Buchet-Chastel / Littérature étrangère
ISBN : 9782283021620 ; 1,90 € ; 15/02/2007 ; 440 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (27)
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Un auteur prometteur
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 11 juillet 2018
Début des années 80, j’ai aussi voyagé en plein hiver en Illinois et au Wisconsin, et je retrouve cette ambiance des fermes isolées, cette population majoritairement d’origine allemande à la recherche d’une identité et cette forme d’inculture du monde paysan américain.
Je suis assez d’accord avec certains propos précédemment émis sur le fait que la première partie du roman est plus prenante et plaisante à lire que la seconde où on a l’impression que des fantômes semblent faire sombrer certains personnages dans la folie. Les flash-back un peu trop nombreux conduisent également à créer cette impression de confusion et de malaise.
Une réussite littéraire prometteuse pour cette romancière que les amateurs de récits d’outre-Atlantique apprécieront certainement.
“I've come to talk with you again”
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 3 janvier 2018
Leurs voisins, Ernie et Rosemary, assistent impuissants au drame qui se déroule chez les Lucas. Leur maison est un havre de paix pour James et Bill qui viennent régulièrement chez eux pour partager un repas loin de la violence de leur foyer. Ces deux enfants sont à leurs yeux ceux qu'ils n'ont pu avoir.
Par défi et aussi par envie de fuir cette maison de malheur, James s'engage pour le Vietnam. Bill en est complètement bouleversé, pour lui c'est l'incompréhension la plus totale. James se retrouve plongé dans un univers chaotique où tous ses repères sont anéantis dans cette guerre sans cause et sans dieu. Bill attend impatiemment les lettres que James lui envoie régulièrement, dans lesquelles il lui confie, entre autres, tout son amour fraternel.
James se volatilise dans la jungle Vietnamienne, laissant désormais Bill affronter seul ses cauchemars, le pire étant son père.
Un récit qui nous entraîne dans la longue chute de la famille Lucas sur plusieurs décennies durant lesquelles Claire tente désespérément de préserver ce qui peut l'être encore, mais les dégâts seront terribles tant pour elle que pour Bill. Devenu adolescent, Bill se retrouve absorbé, à son tour, dans la spirale infernale de la déchéance physique et psychologique, sa vie se résume à une longue errance hantée par le fantôme de son frère et la présence bien réelle d'un père alcoolique, sadique et menteur.
Un roman construit comme un puzzle où chaque pièce parvient à trouver sa place à travers le récit de chacun des personnages et des différents retours en arrière dans le temps. Cette construction, loin d'être hasardeuse, donne une cohérence solide à cette histoire sombre, qui révèle sa part de lumière à la fin. L'auteure a parfaitement maîtrisé son sujet sans jamais tomber dans la facilité larmoyante et dégoulinante des sentiments, bien au contraire tout est y dit avec retenue et sobriété. Les personnages sont profondément attachants (je ne parle pas du père bien évidemment), en particulier celui d'Ernie. Une large place est faite à la nature qui veille généreusement sur ces êtres meurtris.
Wisconsin
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 5 décembre 2016
Bouleversant. Bouleversée.
Critique de Provisette1 (, Inscrite le 7 mai 2013, 12 ans) - 26 octobre 2014
Je ne peux que réécrire ce que j'ai déjà écrit un jour:
Non, l'Homme ne sera JAMAIS sage.
L'humain sera TOUJOURS un sauvage.
Le 29 Octobre est la journée internationale de l'enfant...
Beaucoup d’émotions…
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 13 mai 2013
Malgré des thèmes connus, on ne peut réinventer le monde, ni la vie à tout coup, c’est le traitement personnel et très original du propos qui émerveille et passionne tout au long de cette lecture…
Quelques réserves, sans aucun doute; un dénouement quelque peu bâclé, quelques invraisemblances et des éléments surnaturels qui ne sont pas tout à fait ma tasse de thé.
Mais dans l’ensemble une lecture exceptionnelle, un très beau livre!
" Hello darkness, my old friend "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 15 avril 2013
Une véritable fresque de l'Histoire des Etats-Unis au travers cette famille d'Olina (Wisconsin)
Pour échapper à la violence familiale et à un avenir en cul-de-sac, Jimmy Lucas s'enrôle dans l'armée et va rejoindre le contingent des combattants américains au Vietnam.
Il laisse derrière lui son petit frère, Bill :
"un petit frère qui me collait aux basques en me dévisageant de ses yeux couleur d'écorce de tremble".
Sa mère, Claire, devenue quasi folle et qui parle aux pins.
Son père John, un solitaire, menteur, ivrogne, violent; ne communiquant que pour frapper sa femme et humilier ses fils.
Un roman choral où la parole est donnée à chacun des protagonistes, révélant ses sentiments.
L'enfer du Vietnam côtoie les paysages du nord Wisconsin; "un pays rude, plein de pierres et d'océans; aux senteurs de sphaigne, de pins blancs et de cèdres du marais".
La force de ce roman repose sur l'Amour (au delà de la mort) entre les 2 frères. Le couple "Morriseau" (les parents de substitution) est incroyablement attachant.
On traverse l'Histoire des Etats-Unis; l'immigration allemande au nord Wisconsin, les indiens (Ernie Morriseau est un demi-sang), les assassinats de Martin Luther King et JF Kennedy.
Le Vietnam comme une plaie non encore refermée.
Réalité des faits et fantastique se mêlent pour que jamais Jimmy ne soit véritablement mort.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce magnifique roman où chaque personnage livre ses forces et ses failles.
Un excellent moment de lecture !
A chacun sa blessure et sa peine
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 27 octobre 2012
Comme relevé par d’autres ici, j’ai été quelque peu déçu par la fin du livre. Il semble qu’arrivée au plus bas de toute cette désolation, Mary Relindes Ellis ne savait plus vraiment comment s’en sortir. Le retour à la vie du plus jeune fils me semble un peu trop beau et précipité.
Avec quelques réserves .
Critique de Naoki70 (, Inscrit le 13 septembre 2011, 46 ans) - 21 septembre 2012
Beaucoup de thèmes sont traités dans ce livre : la guerre du Vietnam (qui m'a fait penser au film Platoon) , l'alcoolisme , les femmes battues, la vie rurale, les couples qui n'ont pas d'enfants ....
Avec quelques réserves , Wisconsin reste un bon livre pour moi !
superbe
Critique de Jujudequiberon (, Inscrite le 5 avril 2012, 44 ans) - 5 avril 2012
Tout le long de ma lecture je sentais l'odeur des pins rouges, je voyais la ferme des Lucas avec la grange,j'ai ressenti la douleur du jeune Jimmy tombé au Viet-Nam et jusqu'au bout je me sentais assise sur le haut de la colline avec Bill et je me suis reposée avec la gentillesse de Rosemary et Ernie , leur impuissance face à la violence de ce père alcoolique, et leur désir d'aider Claire à la disparition de celui-ci!!!!
Je pense que c'est un des meilleurs romans que j'ai lu!!!
Merci et bravo pour votre livre miss Mary Relindes Ellis
un roman marquant
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 6 décembre 2010
Une très belle découverte.
Un excellent et passionnant livre !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 novembre 2010
L’histoire est bien menée et tout à fait plausible, les personnages sont très attachants et vrais. Seul le père est un homme plus qu’odieux ! Il est cruel, menteur, ivrogne, paresseux et j’en passe !
Pendant la lecture de ce livre je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Jim Harrison. Mais un Harrison féminin, ce qui change beaucoup de choses ! Il y a dans le livre une indiscutable sensibilité féminine et cela malgré la dureté de nombreux passages.
Nous sommes dans le Middle West des Etats-Unis dans le courant des années 80. La guerre du Vietnam fait des ravages parmi la jeunesse américaine mais l’histoire ira jusqu’en l’an 2000. Le Middle West est avant tout une région agricole, et pauvre, avec très peu d’employeurs. Outre la pauvreté, de nombreux autres problèmes seront abordés comme :
- Le côté attardé de toute cette partie des Etats-Unis
- La toute puissance du père
- La condition féminine
- La croyance en Dieu qui fait que cette région est également appelée « Bible belt »
- L’alcoolisme
- La différence de comportement de la mère envers ses deux enfants
- Le racisme vis-à-vis des amérindiens etc.
La nature joue également un très grand rôle dans ce livre et elle est merveilleusement bien décrite.
Un seul petit reproche : la fin semble rondement menée, comme si l’auteur tenait à en finir…
Ceci ne devrait cependant pas vous décourager de lire ce livre qui m’a donné un très grand plaisir de lecture !
Je n'ai pas lâché ce livre ... même si ...
Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 25 octobre 2010
Je ne vais pas faire de court résumé : les autres critiques l'ont déjà fait et très bien ! Parlons plus impression, et ressenti !
Ce livre est très dur, on s'enfonce dans la douleur et la souffrance et on se demande ce qui pourrait nous faire sortir la tête de l'eau. Je trouve que les Morisseau jouent un peu ce rôle de lumière du bout du tunnel (même si pour eux, c'est finalement aussi un peu compliqué). Ernie est pour moi, le personnage phare de ce livre, personnage auquel je me raccroche pour voir un peu de ciel bleu... Oui ce livre m'a plu mais au fur et à mesure que je tournais les pages, j'espérais toujours que cela irait mieux. Je trouve qu'il y a beaucoup de poésie, de symboles importants qui donnent beaucoup de plaisir à lire ce livre. N'oublions pas que c'est un premier roman !!!!!!!
Seuls bémols pour ma part : les derniers chapitres sont trop rapides, la reconstruction aurait mérité plus de temps...
Quoi qu'il en soit, en rien déçue, mais faut avoir les épaules larges ! A lire, A lire !!!
Superbe sobriété
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 30 septembre 2010
Ici, que de la qualité, de la nuance, de la sobriété aussi dans tout ce que ces destins peuvent avoir d'excessif.
Bref, une belle découverte, assurément !
Magistral
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 5 août 2010
Un roman poignant.
Immersion totale et réussie
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 3 juillet 2010
Emotions transmises aussi à nous lecteur, grâce à l'habileté rare et précieuse de Mary Relindes Ellis pour engendrer en nous un flux interminable d'empathie. Cette qualité est sans doute mise en avant par la construction du récit, où les personnages s'emparent alternativement du rôle de narrateur ; on dirait presque que la parole leur est accordée au hasard, tant les récits s'enchainent et le suspens de savoir qui se cache derrière ces lignes demeure. Car c'est au fil d'indices que l'on découvre avec ravissement quel est le personnage central du chapitre.
On peut relever un petit bémol cependant : l'emploi de la première personne pour James, adolescent "rebelle" qui s'exprime alors aussi bien que sa mère, diplômée en langue. Mais comme il faut chipoter pour trouver des défaut à cette délicieuse lecture !
Le désespoir, c'est ce qui résume globalement le parcours des Lucas : un père alcoolique et violent, deux frères délaissés, et une mère qui ne trouve pas sa place. C'est ce qui qualifie chaque événement venant s'ajouter à leur vie déjà douloureuse, dans ces terres reculées où le sentiment de solitude explose de façon exponentielle. C'est aussi ce que ressentent Rosemary et Ernie face à leur désir à jamais inassouvi de devenir parents.
Enfin, c'est ce qui nous assaille face aux terribles situations que traversent ces familles : sévices, décès, déprime, décadence, attente.
La contrariété nous concerne surtout nous, lecteurs. La romancière nous emmène tellement dans l'histoire que lorsqu'on voit un des personnages commettre une faute qui pourrait avoir des retombées gravissimes, on ne peut s'empêcher de s'écrier « non! » violemment dans notre tête. Par exemple lorsque Bill tend à suivre les péchés de son père.
Mais nos comparses l'éprouvent aussi, lorsque leur condition esseulée les rattrape et qu'ils restent les témoins béats de la détérioration inéluctable de ce qu'ils ont bâti : une esquisse de famille, un semblant d'espoir à travers un échange de lettres.
Ces lettres justement, par lesquelles communiquent les deux frères, que l'histoire a éloignés physiquement mais rapprochés sentimentalement, ce qu'elle sont émouvantes! Enrichies par les cadeaux originaux que Bill joint à James, vestiges des campagnes du Wisconsin.
Emotion aussi, lorsqu'on réalise que l'absence permet une ébauche de rédemption. « Pour ne rien arranger, mon petit frère me collait toujours aux basques, en me dévisageant de ses yeux couleur d'écorce de tremble. Des yeux remplis d'espoir. Comme s'il me trouvait encore des qualités quand je me comportais en misérable salaud. »
Finalement c'est le soulagement qu'il faut retenir. Heureusement, Mary Relindes Ellis ne nous délivre pas de l'emprise de ce roman par une happy-end ; les morts ne ressuscitent pas, les blessures physiques et psychologiques demeurent. « Je me suis tournée vers la fenêtre. Je devais déterminer le bon moment pour agir. Agrandir trop tôt la petite ouverture dans l'oeuf pouvait tuer le poussin. Pourtant, je prendrais le risque, car désormais, je savais : mieux vaut vivre avec ses blessures que mourir étouffé dans sa coquille".
Cependant, l'affection et le courage qui liait certains des protagonistes leur ont permis de surmonter nombre d'entailles et de parvenir à une vie plus douce dans ces terres qui s'y prêtent tant lorsqu'on en mesure l'immensité et la richesse. « C'est cet endroit -cette forêt boréale et ces marais foisonnant de cèdres rabougris – qui a progressivement érodé mes manières de citadine. Qui a mis à nu l'artifice de ma religion. Qui m'a offert le réconfort maternel dont j'avais toujours été privée. (…) J'avais besoin d'une aide ancestrale, plus avisée et dénuée de tout jugement quand je me sentais découragée."
Quel bonheur de s'immerger dans ce roman si intense.
Souffrance
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 27 juin 2010
Tous les personnages vont se décrire et expliquer leur ressenti.
De l'enfance à l'âge adulte, la souffrance se retrouve derrière l'alcoolisme, la maltraitance à la maison, à la guerre, à l'après guerre...
Même si parfois il a des répétitions, le livre est très intéressant.
Traumatismes.
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 24 mai 2010
Ce livre aborde de nombreux sujets, comme l'enfant maltraité, le traumatisme suite à la perte d'un être cher, l'alcoolisme, le fait pour un couple de ne pouvoir avoir d'enfant... etc.
J'ai trouvé que c'était un beau livre, les sujets sont traités avec beaucoup d'humanisme, même si parfois on sent une certaine résignation devant les évènements.
On ne peut s'empêcher en lisant ce livre, de penser aux familles des 50.000 G.I, qui sont morts durant la guerre du Vietnam.
Au fait que leurs familles ont dû continuer à vivre avec ce vide au sein de leurs foyer.
Même chose du côté Vietnamien d'ailleurs, en des proportions plus importantes encore.
C'est un livre qui fait le constat de la faiblesse humaine, en particulier des hommes.
Une touche féminine
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 1 mai 2010
On retrouve dans « Wisconsin » ce sens des grands espaces propre au Jimmy. Ces grands espaces qu’on trouve dans l’Ouest profond, ou le Middle West tout aussi profond, toutes contrées peu traitées par les auteurs américains, plutôt urbains, sauf, … sauf notre Jim Harrison bien entendu ! Des situations carabinées dans un milieu où l’on ne nait pas une cuillère d’or dans la bouche, et un souffle rafraichissant qui emporte l’adhésion.
« En silence, ils s’étaient dissimulés derrière des pins rouges espacés de cinq mètres. A vrai dire, Ernie ne s’attendait pas vraiment à croiser le douze cors. Les cervidés n’aimaient pas se coucher sur ce terrain trop humide ; en général, ils s’y réfugiaient seulement lorsqu’ils tentaient de semer leurs poursuivants.
Il s’était écoulé encore une demi-heure avant que l’obscurité ne vire au gris puis s’éclaire suffisamment pour leur permettre de distinguer les grands pins blancs en bordure de la ferme des Morriseau. Au début, le sous-bois boréal avait paru complètement désert. Peu à peu, la lumière avait dissipé la brume, révélant des étendues entières de roseaux et de mousse. Soudain, une sorte d’aboiement avait résonné, et trois biches avaient émergé de derrière un gros cèdre blanc. Aucun des deux chasseurs ne les avait visées. Leur permis leur en donnait l’autorisation, mais, d’un commun accord, ils étaient convenus d’abattre d’abord un mâle. Elles s’étaient éloignées en file indienne sur le sentier qui serpentait à travers les arbres jusqu’à son champ, et Ernie s’était dit qu’elles étaient les seules de leur espèce dans le marais quand, du coin de l’œil, il avait vu Jimmy lever lentement sa carabine. Il avait alors reporté son attention sur le cèdre près duquel elles étaient apparues. »
Il y sera question du Middle West profond, de la pauvreté, de maltraitance du père vis-à-vis de sa femme, de ses enfants, de la guerre du Vietnam, de la sauvagerie des hommes, de la désespérance, et du rapport des humains à la nature, qui peut les sauver, et de l’entraide humaine, qui peut sauver aussi … C’est très beau, très bien agencé, d’une magnifique sensibilité. Quelquefois, on se demande comment les hommes peuvent survivre aux situations auxquelles ils sont confrontés – maltraitance ou guerre – on se demande, on doute, et puis … Mary Relindes Ellis nous apporte l’espoir …
Superbe roman
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 25 avril 2010
Beaucoup d'épreuves, de malheurs surtout dans la première moitié du livre, mais aussi beaucoup d'amour entre tous les principaux personnages avec une tendresse particulière pour le couple Morriseau.
Rien à ajouter à l'excellente critique de Débézed.
Un livre qui m'a bouleversé et profondément marqué.
Un Wisconsin dur
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 24 avril 2010
Un intéressant portrait avec des thèmes comme l’alcoolisme et la violence familiale dans un village rural pauvre, la guerre... Des personnages bien dessinés, mais pour l’histoire, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup trop de retour en arrière et de répétitions.
Du plus profond de l'Amérique
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 25 mars 2010
Le départ du fils aîné pour l’armée provoque une rupture des équilibres précaires qui réunissaient les membres de cette petite communauté isolée dans une forme de huis clos artificiel, en pleine nature, au milieu de cette contrée perdue où les pionniers se sont fossilisés. On pense alors à David Treuer et « Little ». Alors, commence une nouvelle ère avec l’attente des nouvelles, l’angoisse de l’annonce fatale, la redistribution des forces en présence, le cadet supplée l’aîné au côté de la mère contre le père. Et, quand la nouvelle arrive enfin, c’est un monde qui s’effondre, chacun réagit à sa façon luttant avec ses propres démons, essayant de dompter ses propres angoisses issues d’un passé où chacun a connu son lot de peines.
Ce roman polyphonique, construit comme un toit de tuiles avec des pièces qui se recouvrent partiellement mais en se complétant parfaitement, un roman, où tour à tour, l’auteur et les personnages racontent l’histoire, leur histoire, sonde au plus profond des âmes et des êtres les stigmates que le passé a pu y graver pour expliquer ses comportements violents, ses haines rentrées, ses frustrations à fleur de peau, ses douleurs qu’on ne peut dire. Une véritable psychanalyse de ces personnages en rupture avec leur être. Un roman qui dénonce au passage les tares de notre société, cette guerre imbécile au Vietnam, la démolition de la nature originelle, la jalousie, l’envie, la médisance, la calomnie, la haine, …
Un roman où l’espoir n’est pas mort car les livres aident à mettre des mots sur les sentiments et les sensations et, ainsi, à faire surgir les douleurs enfouies et les frustrations tues. « Les livres affirmaient que, belle ou laide, la vie avait de la valeur. » La rédemption pourrait ainsi venir par cette voie et les filles et les fils ne seraient pas fatalement destinés à répéter les erreurs des mères et des pères. « Ils auraient voulu le condamner pour le restant de ses jours à reproduire les erreurs de son père. » Mais, Ils ont appris à dessiner un avenir possible avec le poids de leur passé dans cet univers où la mort est très présente et où la culpabilité pèse lourdement sur les âmes.
Un texte écrit avec une grande sensibilité et beaucoup de délicatesse mais sans concession, raclant jusqu’au fond des êtres pour en extraire le moindre sentiment, la plus infime lésion, le plus petit souffle de douleur, par une romancière, issue de cette région pas très favorisée, qui a connu l’attente d’un frère parti au Vietnam et qui veut nous faire comprendre que la vie ne s’arrête pas forcément aux êtres de chair et de sang que les esprits habitent aussi avec nous comme nous l’ont enseigné les indiens qui vivent dans cette région et dont Ernie Morriseau est partiellement descendant.
Une histoire qui nous ramène vers les années rock and roll quand Elvis était l’idole de toute une génération et qu’on pouvait, comme James, siffler « My baby does the hanky panky », écouter Roy Orbison chanter « In dreams » et se révolter avec James Dean avant que Martin Luther King et Robert Kennedy se fassent assassiner et qu’une époque se termine pour laisser place à de nouveaux espoirs.
Poignant
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 17 mars 2010
En plus d'une histoire remarquablement racontée, Mary Relindes Ellis nous décrit très bien les lieux et les animaux qui sont présents à Olino. On a vraiment l'impression d'y être. Le titre original est The turtle warrior, titre beaucoup plus significatif quand on pense au plus jeune des frères. Un roman poignant (et une belle couverture !)
Le Midwest américain
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 30 décembre 2009
Ce roman est très riche, par les sensations qu'il procure et les thèmes abordés. Le décor est celui d'une petite ville du Midwest, à la mentalité étriquée, dans une nature sauvage et rude, avec des exploitations agricoles tenues par des immigrés allemands qui boivent de la bière pour oublier la dureté de l'existence.
Un livre qui nous transporte dans un autre univers, qui nous fait découvrir un monde bien éloigné du notre et qu'on n'oublie pas de sitôt. J'ai vraiment beaucoup aimé.
Magnifique
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 avril 2009
Pour un premier effort, c’est un exploit.
wisconsin
Critique de Alcomijo (, Inscrite le 26 mars 2009, 53 ans) - 26 mars 2009
Magistral
Critique de Casajordi (, Inscrit le 29 juin 2008, 56 ans) - 26 décembre 2008
Amérique profonde
Critique de Manumanu55 (Bruxelles, Inscrit le 17 février 2005, 45 ans) - 11 décembre 2008
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Un énooooorme merci a Podie ! | 14 | Jules | 1 décembre 2011 @ 00:28 |