Marie, l'ange rebelle
de Gonzague Saint Bris

critiqué par Fonalire, le 25 avril 2007
( - 35 ans)

La note: étoiles

Passionnant et Riche

Marie, l'ange rebelle. Le titre est à lui-même une mise en abyme du personnage principal, la Comtesse d'Agoult.
En effet, cette femme vécut au cœur de l'époque romantique et dans l'ombre de la renommée de Franz Liszt, celui pour qui elle a tout quitté. Passion ardente entre la bonne épouse et le jeune pianiste, dans laquelle l'amour est effacé peu à peu par la douleur.
En quittant son mari, sa famille et surtout son milieu social, Marie affirma sa liberté de femme et choqua le Tout-Paris. Ce n'est pourtant pas la bravoure de cet acte qui en assura le futur, car le musicien, passionné par son art et son talent, s'enfuit.
C'est alors l'histoire d'une femme qui vainc les préjugés et surtout son amour pour reconstruire ce qu'elle a perdu. L'écriture lui sera salvatrice et ses idées avant-gardistes de la libération de la femme lui permettront de se relever.
Le portrait complexe de Marie d'Agoult est agrémenté de la peinture sociale de l'époque que l'auteur nous dresse. Ce livre est riche non seulement par le personnage central mais aussi par le foisonnement qui règne autour d'elle. Nombre d'auteurs sont impliqués dans la vie de Marie, dont George Sand, Sainte-Beuve, Eugène Sue, Victor Hugo mais aussi l'âme de chateaubriand.
Le style de Saint-Bris, romantique nouveau, rappelle sans conteste ce mouvement, mais on sent une certaine lourdeur d'expression dans sa volonté de ressembler aux auteurs qu'il vénère.
C'est malgré tout avec plaisir que nous découvrons ce personnage si peu reconnu et que nous nous retournons sur les œuvres de fin de vie de la Comtesse et de ses contemporains.