Un objet en souffrance
de Didier Van Cauwelaert

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 15 août 2001
(Liernu - 56 ans)

La note: étoiles

Plusieurs niveaux de lecture pour ce "conte moderne" écrit par un chantre de la

Rien n’est fixé une fois pour toutes dans cette histoire : deux narrateurs alternent, leur situation professionnelle évolue, leur affectif bascule, leur vie va prendre un nouveau sens...
L'un, Simon, n’a d’autre ambition professionnelle que de continuer à vendre des jouets dans un grand magasin. Par contre, il rêve de fonder une famille avec Adrienne. L’autre, François est un homme d'affaire extrêmement puissant, influent, riche à millions, qui fait et défait les entreprises au gré de ses intérêts.
Simon apprend qu’il est stérile. Déroute.
François décide de l'aider anonymement en donnant son sperme.
Espoir. Adrienne tombe enceinte. Fébrilité. Adrienne meurt en accouchant.
Envies suicidaires. François apprend la mort d'Adrienne. Culpabilité.
Mais l’enfant est bien vivant ! François se concentre alors sur le bonheur de ce petit être. Il fera jouer un nombre incalculable de ses relations, toujours anonymement, pour protéger le père puisque c'est lui qui pourvoit aux besoins d’Adrien. Il achète le grand magasin où travaillait Simon et le nomme directeur. Simon s'ennuie dans ce rôle, fait piètre figure, n’a plus de but dans sa vie, si ce n'est filer au café du coin et se saouler.
François suit ce ratage avec beaucoup de préoccupation. Cela finit par lui demander tellement de temps et d'énergie qu’il en néglige ses entreprises et ses OPA. Et que dire d’Adrien ? Il n’a de l'enfance que l'âge. Il surprend par ses attitudes adultes. Je ne peux exprimer à quel point ces trois hommes sont touchants, chacun à sa manière.
Au fil du livre, on assiste à un glissement des personnalités dont je ne vous dirai rien de plus. La question sous-jacente est bien évidemment la suivante : peut-on faire le bonheur des gens malgré eux en calquant sur eux un modèle ? Didier van Cauwelaert nous mène d'émotion en émotion, de sourire en larme à l'oeil, de crainte en espoir avec la dextérité que l’on sait. A lire si vous aimez le style de cet auteur, chantre de la tendresse. A mon sens, meilleur que « l’Apparition » dont on fait grand cas.

Génial!
J'ai adoré ce roman de Didier Van Cauwelaert. Je n'avais lu de lui et il y a déjà longtemps que "L'évangile de Jimmy". Cette histoire-ci m'a plu beaucoup plus, je vais donc de ce pas inscrire d'autres romans de l'auteur dans ma liste à lire! Palmyre - - 63 ans - 10 août 2015

Du grand Van Cauwelaert !
Un très bon roman de ce très bon auteur que je qualifierai d'incontournable et qui fait partie intégrante de ma bibliothèque. Même si le roman que je préfère de lui est "La vie interdite" (à lire absolument), "Un objet en souffrance" est un roman plein de fantaisie avec des personnages très attachants, et avec toujours cette recherche de la description qui me fascine à chaque lecture. Je le conseille vivement ! Zibouille - Lustin - 54 ans - 12 août 2004

Du grand talent.
Un excellent roman. Le style, plus recherché (ou moins dépouillé ?) que dans son dernier livre "Hors de moi", dont il est séparé par dix ans, reste toujours souple et vif. Van Cauwelaert a du rythme, et de l'imagination. Le ton est splendide dans ce roman, à tel point que le lecteur se laissera guider au fil de deux cent cinquante pages de bonheur de lecture pure, sans plus prêter attention à rien d'autre que la narration, soutenue et riche. Miriandel - Paris - 63 ans - 9 août 2004

un cri émouvant
Voici le quatrième livre que je dévore de Didier Van Cauwelaert. Tout comme les précédents, je n'ai pas été déçue. Il y a une telle humanité, un cri de désespoir dans ce livre qui ne laisse pas indifférent le lecteur. Même si l'histoire du roman est à dix mille lieues de ce qu'on vit, on peut s'y retrouver: la complexité des rapports humains nous donne tous à réfléchir. Une belle leçon de vie qui nous amène à se poser des questions sur la paternité et les sentiments ambigus qu'elle déchaîne. Un très beau roman à conseiller!!! Anonyme - - - ans - 15 décembre 2002

Les mots sont justes
Encore un livre de plus à mettre sur ma liste. C'est une très bonne critique qu'a écrite Saint-Germain-des-prés. J'apprécie beaucoup Van Cauwelaert, ce mélange d'humour et de tendresse que l'on perçoit dans la plupart de ses romans. On a beau qualifier cet auteur de "creux", je continue à penser qu'il est parfois plus réaliste dans ses fictions que ce qu'il n'en paraît. Chercher l'astuce. Il y a toujours un mot par-ci, une réplique par-là qui fait que la naïveté qu'on lui attribue est justement là pour nous montrer du doigt quelques idées essentielles que nous avons tendances à laisser traîner dans un coin de notre tête. Sinon, je pense également que "L'apparition" n'est pas son meilleur roman. J'ai dû mal à le comparer aux autres, pourtant... Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 16 août 2001