Une exécution ordinaire
de Marc Dugain

critiqué par Grossel, le 9 mai 2007
( - 84 ans)


La note:  étoiles
Un roman explosif
J’avais déjà lu avec grand intérêt La malédiction d’Edgar, documentaire-fiction consacré au patron du FBI pendant 48 ans et qui a tenu tous les présidents des USA, ayant des dossiers sur chacun, lui-même étant peut-être tenu par la Mafia, ce qui expliquerait en partie l’absence remarquée du FBI avant, pendant et après les assassinats des 2 Kennedy et de Marilyn Monroe.
Une exécution ordinaire est comme le précédent, un roman, un documentaire-fiction sur la terrible tragédie du Koursk, ce sous-marin russe coulé à une centaine de mètres de profondeur dans les eaux glaciales de la mer de Barents, en août 2000, avec 118 hommes à bord.
À la différence du précédent, l’auteur ne s’est pas concentré sur son sujet : il en profite pour remonter dans l’histoire jusqu’à Staline, pour s’attarder sur Poutine, jeune officier du KGB puis 2° président de la nouvelle Russie après Elstine. Mais c’est sous l’angle de la petite histoire que ces personnages sont abordés : Staline parce qu’il souffre d’arthrose fait appel à la mère du narrateur, doctoresse ayant des pouvoirs de magnétiseuse, pour se faire soulager. Les rencontres ont lieu de nuit, le secret le plus absolu doit être gardé, Staline exige la séparation de la doctoresse d’avec son mari, le narrateur naît peu après la disparition du tyran qu’on découvre dans son quotidien et à travers des confidences sur l’exercice de son pouvoir. Poutine, alors jeune officier du KGB, Plotov dans le roman, est mis à l’épreuve en Allemagne de l’Est : in extremis, il n’a pas à abattre la belle espionne traître, il a gagné la confiance du général du KGB ; il se trouve que Plotov est le petit-fils du cuisinier de Staline comme le narrateur est le fils de la magnétiseuse de Staline.
Ce narrateur, professeur d’histoire, est un personnage complexe, pas du tout un héros, portant sur le monde un regard sceptique, capable de s’adapter, ayant une femme dont il pensait se séparer mais dont il va s’occuper après une chute dans un escalier qui l’a fait régresser dans l’amnésie ; il a une amante ; il a une fille et un fils dont la 1ère mission comme jeune officier sous-marinier s’effectue sur le Koursk, Oskar dans le roman.
Deux passages sont consacrés au Koursk, Oskar, dans le roman : lors d’une enquête menée par un journaliste occidental, guidé par la fille du narrateur, Anna, son père lui servant de chauffeur. Cette enquête permet à l’auteur de faire le point sur les différentes hypothèses. 1e thèse officielle russe : le Koursk a été coulé par un missile tiré d’un sous-marin américain, type Los Angeles, se sentant menacé par Oskar qu’il reniflait par l’arrière, ce qui avait énervé le commandant du Koursk faisant manœuvrer son sous-marin pour chasser l’américain. J’ai vu un reportage sur Arte consacré à ce naufrage et on voyait bien, photo parue dans la presse russe pendant 2 jours, que les tôles de l’avant du sous-marin étaient enfoncées vers l’intérieur. 2e thèse officielle russe : l’explosion d’une vieille torpille à l’avant puis explosion du magasin à torpilles. 3e hypothèse : le Los Angeles dans son reniflage a éperonné le Koursk par en dessous, provoquant une explosion. 4° hypothèse : la torpille explosive aurait été sabotée par des tchétchènes et les ingénieurs du Daghestan montés à bord d’Oskar. Comme on le voit, ce n’est pas demain la veille que l’on saura la vérité.
Le 2° passage consacré au Koursk raconte les dernières heures des 23 survivants de l’arrière. Parmi eux, l’officier en 3°, Anton, le meilleur ami du narrateur et Vania, le fils du narrateur. Ces pages sont les plus insoutenables du livre. Mais notre angoisse est contenue par la minutie du comportement d’Anton qui ne cède pas à la panique, calme ses hommes, agit avec méthode. Nous tenons bon, comme eux jusqu’à l’explosion suivant le décapsulage de la 2e cartouche d’oxygène.
Autre chapitre sur lequel je veux m’attarder : celui consacré au comportement de Plotov, alias Poutine. Ce qui est effarant, c’est de voir comment la raison d’état commande son comportement, sans aucune humanité. En effet, il faut qu’il n’y ait aucun survivant c’est-à-dire un possible témoin pouvant contredire la thèse officielle. Il ne faut pas que les secours viennent des occidentaux : ce serait un camouflet pour la Russie et sa flotte en grandes manœuvres, le Koursk ayant tiré avec succès, la fameuse torpille à capitation, Schvark, se déplaçant à 500 kilomètres/heure et qui donne l’arme absolue aux Russes puisque capable de couper en deux un porte-avions. D’où l’échec des 1ers secours russes. Tout le monde mort, les marins deviennent des victimes et on peut accepter l’aide étrangère qui ouvrira avec facilité le sas d’accès.
Bref, un roman que je recommande pour peu qu’on ait été touché par ce drame de l’été 2000.
Les ombres de la grande nation 6 étoiles

Dans ce roman saisissant, Marc Dugain nous transporte à partir d'un fait divers bouleversant, à la fois humain et écologique, à travers la Russie soviétique et post-soviétique, des derniers jours de Staline aux années 2000. Pavel, le narrateur, nous guide dans cette fresque historique presque centenaire à travers ses souvenirs, dévoilant une Russie, où malgré la succession de dirigeants, le culte de la grande nation reste intact, préservé coûte que coûte.

Le récit, structuré en trois actes, est d'une construction intelligente, chaque moment de la narration nous plongeant un peu plus dans l'âme russe, où l'image nationale prime sur le bien-être des individus. L'auteur nous offre des portraits de personnages vivants, complexes, et parvient, avec précision, à restituer des épisodes historiques marquants. La dernière partie, bien que la plus courte, est sans doute la plus poignante, évoquant avec finesse ce qu'ont pu ressentir les marins lors de cet incident tragique.

Les thématiques explorées : la guerre froide, la Tchétchénie, les rouages de la terreur, sont autant de miroirs reflétant les ressorts psychologiques de l'acceptation et de la soumission. Avec un style clair et incisif, l'auteur dresse un portrait cynique et authentique de la vie en Russie, mettant en lumière les secrets et les peurs qui l'ont façonnée. Un roman documenté et glacial.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 29 octobre 2024


A lire.. pour se rafraichir la mémoire 8 étoiles

Bonjour les lecteurs ....

Marc Dugain nous entraine en Russie.
L'histoire commence en 1952 sous l'ère de Staline et se terminera en 2000 sous l'ère de Poutine avec la tragédie de la disparition du sous-marin " Oskar" ( le Krousk).

En 1952, c'est avec Olga que la famille Altman entre dans l'histoire. Elle est urologue magnétiseuse et est la seule qui peut soulager les douleurs de Staline.. elle échappera ainsi au massacre des blouses blanches.
50 ans plus tard, c'est son petit-fils qui est au coeur de l'histoire, celui-ci étant embarqué à bord du sous-marin.
Entre les deux, le narrateur, fils de l'une et père de l'autre.

3 personnages.. 3 époques ..Staline, la guerre froide et le début de la chute de l'URSS.

Cette histoire de plus de 500 pages est largement inspirée de faits réels.
Marc Dugain, en balayant ce demi siècle veut nous parler de ce monde russe .. celui de l'enfermement dans un système, celui du mensonge, celui de l'absurde.

L'auteur s'est beaucoup documenté sur cette période de l'histoire pour que son roman soit au plus proche de la réalité.

Comme avec tous ses précédents romans ( " la malédiction d' Edgar", " ils vont tuer Robert Kennedy", etc...), Marc Dugain a su m'enchanter ...

Lecture que je conseille vivement

Faby de Caparica - - 63 ans - 12 juillet 2018


Oskar et la dame en rouge ! 9 étoiles

Marc Dugain n’y va pas par le chemin le plus court pour étayer son roman (car il s’agit bien d’un roman).
Les chapitres sont des séquences et au début le lecteur peut se sentir baladé. La logique se comprend peu à peu.
Donc tout commence par Staline. Le loup est en mauvaise santé, il n’a confiance en personne. Son corps digère mal les énormes quantités d’alcool ingérées, l’esprit miné par une paranoïa exacerbée… le personnage inspire la peur car le camarade Staline est sans doute la médaille d’or des exécuteurs à l’échelle planétaire et il était bien normal que l’auteur débute son histoire par lui.
Mais l’essence même du texte, c’est ce sous-marin. Baptisé Oskar, de la taille d’un terrain de football, animé par les réacteurs nucléaires dans une Russie démembrée où la corruption prend des allures de sport national.
En août 2000, lors de grandes manœuvres, l’énorme bâtiment sombre et avec lui la vérité sur son agonie et celle de tous ses membres d’équipage.
« Il est des mots qu’on peut penser, mais à pas dire en société » chantait Polnareff en 1966. Comme il avait raison !

L’auteur a une conclusion toute personnelle sur cette histoire, et je ne peux résister à l’envie de le citer,
«  Il est bien rare qu’on puisse manger du crabe royal dans le Grand Nord, à part quelques pauvres qui le braconnent. Toute la pêche part à l’exportation. C’est le sort des produits de luxe de ne jamais être consommés par ceux qui le produisent, les récoltent ou les pêchent. On ne trouve sa chair raffinée que dans les plus grands restaurants de Moscou ou Saint-Pétersbourg, d’Occident et d’Asie. Les riches qui s’en délectent n’ont pas le palais assez fin pour distinguer les crabes gavés du pire de l’humanité de ceux nourris de la chair de nos enfants."

J’ai beaucoup apprécié ce bien curieux roman !

Monocle - tournai - 64 ans - 24 août 2017


Un sujet traité en bout de course 6 étoiles

Ce roman historique permet de sentir fortement la continuité dans la gestion de l'Etat en Union soviétique, puis en Russie, de Staline à Poutine, en effet. Les échanges, dialogues imaginés sont assez poignants.
Du même coup, la narration de ce livre est traitée de manière assez paradoxale, puisque l'objet principal en est traité comme s'il en était la chute. La lectrice et le lecteur sentent le vent venir, ... et avec précision, s'ils se souviennent du naufrage du sous-marin, en 2000, au tout début de la présidence de Poutine. Les autres, sinon, devinent se faufiler un drame à dimension historique, probablement à connotation militaire.
Le point fort en est la place centrale de cette famille, toujours au coeur des secrets d'Etat. L'intrigue en laisse un peu sur sa fin. Il s'ensuit donc une impression d'inachevé, qui contraste assez fortement avec la force des descriptions politiques, du jeu d'acteurs historiques. C'en est étonnant, et quelque peu dommage.

Veneziano - Paris - 47 ans - 19 août 2014


Curieuse construction, grand intérêt 8 étoiles

Ce livre, qui n'est pas intitulé roman, se présente comme un recueil de nouvelles. Mais elles sont plus ou moins reliées entre elles pour former un portrait - subjectif - de l'URSS et de la Russie actuelle.
La première nouvelle "Je ne suis que Staline" est une sorte de fiction historique sur ses dernières semaines, sous-tendue par son appel à une doctoresse magnétiseuse et les conséquences que cela comporte sur la famille de celle-ci.
Hors le fait que ce récit traite de l'exercice du pouvoir par Staline et de ses (supposés) ressorts psychologiques, il n'est pas formellement lié aux 6 autres nouvelles.
Celles-ci tournent autour de trois thèmes:
- l'exercice du pouvoir dans la Russie et la déliquescence dans laquelle se trouve le pays,
- le parcours et la montée en puissance d'un dénommé Plotov, qui peut passer pour être un clone de Vladimir Poutine, racontés par deux officiers supérieurs témoins privilégiés de cette ascension,
- l'accident survenu au sous-marin atomique Oskar (sans doute en réalité le drame du Koursk, le 12 août 2000), des hypothèses sur ses causes et ses conséquences sur la famille de l'un des marins.
L'écriture, à mon sens assez habile, de ces 6 nouvelles fait s'entrelacer ces trois thèmes et tente de dresser un portrait de la Russie d'aujourd'hui. Ce procédé de docu-fiction est à la fois intéressant et embarrassant. Le lecteur ne sait jamais de quel côté il se trouve et cela peut susciter un sentiment de malaise, comme semblent en témoigner les critiques précédentes. Une fois le procédé admis, j'y ai trouvé un grand intérêt. J'ajoute que les correspondances sont nombreuses entre le texte de Dugain et celui de la page de Wikipédia consacrée au drame du Koursk.

Falgo - Lentilly - 85 ans - 9 décembre 2012


Trop complexe 3 étoiles

Je n'ai vraiment pas accroché à ce livre.
Je pensais lire un livre sur le naufrage du Koursk et en fait, on parle très peu du sous marin et beaucoup du rapport entre le gouvernement russe et les russes.
Le style est très verbeux : des dialogues et des paragraphes très longs.
J'ai franchement eu envie d'abandonner ce livre en plein milieu et finalement, j'ai regretté de ne pas l'avoir fait.

Magver - La chapelle d'Armentières - 51 ans - 25 octobre 2008


dans les eaux troubles russes 6 étoiles

Dugain poursuit sa série de romans historiques, passant de l'ouest (la malédiction d'Edgar) à l'est avec ce roman nous décrivant les turpitudes de la politique soviétique puis russe à travers le naufrage du Koursk. Comme d'autres, j'ai préféré la malédiction d'Edgar à ce livre.
Ce dernier est pourtant superbement construit. Mais l'approche est trop longue. Les premiers chapitres consacrés à Staline sont limite hors sujet, en tout cas leur intérêt pour le lecteur et l'intrigue est limité.
Tout au long du livre on a l'impression de lire une juxtaposition de scènes, parfaitement écrites et prêtes à être tournées, mais il y manque, à mon avis le souffle qui distingue le bon de l'excellent livre.
Le roman prend de l'ampleur dès lors que Dugain développe le côté romanesque autour des sous mariniers, de leur famille et du drame lui-même dans le dernier tiers du livre.
Le regard des personnages sur leur vie est plein de vérité et la description du cynisme politique et militaire ambiant est intolérable.
Mais la description a moins de force que celle faite dans la méldiction d'Edgar. Peut-être parce que faire du naufrage du Koursk le symbole de la déliquescence russe post soviétique est un peu réducteur compte tenu de la complexité politique, économique et sociale que représente cette période? Le livre aurait gagné à embrasser plus largement l'histoire sociale russe de ces vingt dernières années

Sorel81 - - 58 ans - 10 mai 2008


Corruption, avidité et survie 7 étoiles

J'ai de loin préféré "La malédiction d'Edgar" à ce livre ci. Dans le premier Dugain fait beaucoup moins de diversions. Nous restons tout le temps aux côtés de Hoover et ses manipulations, son influence générale sur la politique de son pays. Il est vrai que nous sommes sans doute plus curieux quand il s'agit des têtes d'affiches américaines que russes que nous connaissons moins. Mais je trouve aussi Dugain plus répétitif dans ses argumentations et cela surtout dans la partie concernant Staline. Quel est l'intérêt de toute cette première partie vis à vis de Poutine ou du Koursk ? Nous montrer ce qu'était ce régime ?... Nous le savions déjà et je pense que c'est le cas de la plupart des lecteurs. De faire un raccord entre Staline et Poutine dans l'inhumanité ?... Nous ne nous faisions déjà pas beaucoup d'illusions !...

Dugain aurait pu aller plus vite à l'essentiel.

Par contre il est intéressant quand il arrive à la période russe plutôt que soviétique. La corruption généralisée de la société est bien décrite et nous en voyons très bien les rouages partant du haut vers le bas. Il en va de même pour la faillite financière du pays qui ne sait même plus payer ses marins et membres de ses administrations.

Les généraux qui préfèrent entraîner leur pays dans une guerre féroce rien que pour que leurs sombres trafics financiers ne soient pas découverts !... Quand les officiers supérieurs vont jusqu'à vendre les pièces de rechange du matériel militaires où allons-nous ?...

C'est très clair dans le "Koursk"... Personne ne croit en l'efficacité des gens à la surface. Tout est soumis aux appétits personnels et a l'inefficacité !... Et il en va ainsi de tous les territoires !...

Un livre qui se lit mais pas avec passion !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 29 octobre 2007


Touché coulé ! 4 étoiles

Marc Dugain fait dans le roman historique et il le fait très bien. Il s'est fait une spécialité des histoires de guerres : 14-18 (la Chambre des Officiers), CIA-FBI (la Malédiction d'Edgar) et, aujourd'hui, la Guerre Froide vu du côté de l'oligarchie soviétique. On entre dans l'intimité perverse de Staline, on effleure Andropov, Gorbi et la Perestroïka, on s'attarde un peu plus sur Boris l'Eponge mais - allez savoir pourquoi ? - on nous parle longuement de l'itinéraire de Poutine en l'affublant d'un pseudonyme.
Une Exécution ordinaire est un roman inspiré mais, au contraire de la passionnante Malédiction d'Edgar, il parvient difficilement à captiver le lecteur. La majeure partie du récit consiste à planter le décor sur une cinquantaine d'année d'une catastrophe technologique et humaine que la quatrième de couverture annonce cependant au cœur de l'ouvrage. Le lecteur est floué. Il patiente, il attend qu'on en vienne enfin à l'essentiel promis et Marc Dugain le balade avec les discussions politiques de deux vieux militaires à la retraire. Les nostalgiques billevesées de ces deux personnages et les parcours d'une poignée de protagonistes tendent à peindre une Russie en déliquescence. On nous livre quand même les différentes thèses qui sont présumées expliquer le naufrage du Koursk. Le roman balance entre fiction et récit puis, finalement, sa linéarité monotone n'embarque pas le lecteur sur le sous-marin maudit.

Bidoulet - - 56 ans - 28 août 2007


Le Koursk 8 étoiles

A partir de la tragédie du sous-marin nucléaire "Le Koursk", l'auteur remonte à 3 générations (Vania, un des jeunes marins sacrifiés, ses parents et ses grands-parents) pour expliquer comment un régime, qui s'est mis en place avec Staline et qui s'est poursuivi avec "la belette" (Poutine) en passant par "Boris l'éponge", en est arrivé à considérer le sacrifice de 23 marins comme un prix à payer dérisoire en regard de la sauvegarde de l'honneur russe face au monde.

Société totalitaire, régime de la terreur, manipulations diverses de l'appareil étatique face à une population pour laquelle l'acceptation de la fatalité et de l'arbitraire sont devenus le pain quotidien depuis plusieurs générations.

Si Marc Dugain s'est beaucoup documenté sur le sujet, cela ne nuit en rien l'aspect romancé du récit, qui est une réussite.

Extrait :

p.53
[Staline] : "La terreur requiert un dosage subtil, sinon nous sommes obligés de tuer beaucoup trop de monde, et je le répétais encore ce matin au Politburo, elle doit être perçue comme un phénomène irrationnel du point de vue des ses victimes, mais elle est un phénomène quasi scientifique du point de vue de ceux qui l'infligent, sinon, c'est n'importe quoi."

p.134

[Le père de Vania] : "La révolution a duré un peu plus de soixante-dix ans, si l'on accepte l'idée que la révolution est bien le trajet que parcourt une planète pour revenir à son point de départ, en tournant sur elle-même."


Pour en revenir à la tragédie du Koursk, je vous conseille deux sites :

1) Koursk, un sous-marin en eaux troubles (http://dailymotion.com/video/… ). Il s'agit d'un reportage qui a été diffusé sur France 2. Il reprend la thèse de Jean-Michel Carré sur la cause probable du naufrage, différente de la cause officielle. Possibilité de visionner la vidéo via le lien.

2) le site wikipédia "Koursk K-141" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Koursk_K-141) qui témoigne également de la thèse défendu par Jean-Michel Carré mais qui apporte aussi des contre-arguments à cette thèse.


Nous laisserons le mot de la fin au père de Vania :


"Dans une jeune démocratie comme l'Amérique, quarante-cinq ans n'ont pas suffi pour faire la lumière sur l'assassinat d'un de ses présidents. Dans une vieille dictature comme la nôtre, beaucoup plus ancrée dans la bureaucratie et le mystère, un bon siècle avant d'accéder à la vérité sur la mort d'une grosse centaine de marins n'a rien d'un luxe."

Sentinelle - Bruxelles - 54 ans - 18 juillet 2007