Le peuple des ténèbres de Tony Hillerman
(People of Darkness)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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uranium dans le territoire Navajo
Tony Hillerman est un écrivain de l’ouest américain, né dans l'Oklahoma, dont le sujet d’intérêt principal est bien cet Ouest fabuleux et ses peuples originels, notamment le peuple Navajo. Il a ainsi créé une série récurrente dont les principaux héros sont deux membres de la Police tribale Navajo ; Joe Leaphorn et Jim Chee. On est donc dans le domaine du polar. Mais du polar ethnologique, presque pourrait-on dire. Ethnologique et sociologique puisque Tony Hillerman semble très documenté sur la question et très respectueux. Le peuple Navajo constitue le peuple originel qui possède certainement les plus vastes « réserves » dédiées des USA. Certainement aussi le peuple le plus vaste. A ce titre, leur police : la Police tribale Navajo, contribue à l’ordre sur de très vastes territoires (et Dieu qu’ils sont beaux ces territoires !).
Tony Hillerman écrit bien, ce qui ne gâche rien, et aime nous faire ressentir l’émotion qu’on éprouve devant ces immensités hiératiques. Le pendant, pour les territoires Navajo d’un James Lee Burke pour la région de New Orleans, par exemple.
Ce « peuple des ténèbres » est un peu particulier dans la mesure où, écrit assez tôt dans la série, il a d’abord été traduit et publié en France dans une version incomplète, et reniée par Hillerman, sous le titre « Le peuple de l’ombre ». Il nous est donc arrivé plus tard par rapport à l’ordre logique.
Ce n’est d’ailleurs pas le meilleur de la série. L’intrigue y est un peu embrouillée et certains personnages peu cernés psychologiquement (pourtant un grand intérêt d’Hillerman). On y assiste à la montée en puissance de Jim Chee et à ses doutes (là aussi une constante d’Hillerman, beaucoup de doute et de contradictions à résoudre).
En substance, Jim Chee est contacté par une milliardaire pour une mission étrange, retrouver à titre privé un coffret à souvenirs dérobé dans le coffre de la maison. Ca débordera largement le cadre d’un coffre à souvenirs et les intérêts financiers liés aux richesses du sous-sol vont rapidement accélérer les choses.
« Becenti secoua son paquet pour en faire sortir une cigarette qu’il proposa à Chee, puis il s’en choisit une et frotta une allumette qu’il en approcha. Il resta là à fumer, le regard posé sur le mont Taylor à cinquante kilomètres à l’est. Le soleil s’était couché derrière l’horizon, mais le sommet de la montagne qui se dressait à mille six cents mètres au-dessus du fond de la vallée recevait encore sa lumière directe.
Les Navajos l’appelaient Tsoodzil, la Montagne Turquoise. C’était un des quatre sommets sacrés que Premier Homme avait érigés pour protéger Dinetah. Il l’avait fabriquée sur une couverture bleue, à l’aide de terre qu’il avait apportée du monde inférieur, et l’avait ensuite décoré de turquoises et de silex bleus. Ensuite il l’avait fixé dans la terre à l’aide d’un couteau magique et avait désigné Fille Turquoise pour y vivre et Grand Serpent pour la protéger jusqu’à la fin du Quatrième Monde. En cet instant précis le couteau magique semblait avoir glissé : la montagne sacrée donnait l’impression de flotter dans le ciel, séparée de la terre ferme par une brume de sol.
Magnifique, pensa Chee. »
Oui, je trouve.
Les éditions
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Le peuple des ténèbres [Texte imprimé] Tony Hillerman trad. de l'anglais (États-Unis) par Danièle et Pierre Bondil
de Hillerman, Tony Bondil, Pierre (Traducteur) Bondil, Danièle (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages noir.
ISBN : 9782743612252 ; 7,97 € ; 17/03/2004 ; 300 p. ; Poche
Les livres liés
- Le peuple des ténèbres
- Le vent sombre
- La Voie du fantôme
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Un polar intéressant mais peu captivant
Critique de Pietro (, Inscrit le 14 mai 2006, 45 ans) - 8 août 2011
Pour avoir lu des romans plus récents de l'auteur, en comparaison, je trouve que son écriture ici manque de fluidité, et parfois de clarté, notamment au niveau des scènes d'action.
Parfois, on passe d'un lieu d'action à un autre sans transition. Un chapitre se finit, l'autre commence, et on l'impression qu'un chapitre a été zappé entre les deux.
Certains décors sont approximativement décrits, alors qu'une bonne description est souvent nécessaire à la bonne compréhension de ce récit.
Même l'intrigue est un peu embrouillée, et la fin un peu trop rapide à mon goût.
Reste l'univers magique de Tony Hillerman, une très bonne description des us et coutumes du peuple navajo, avec l'excellente idée du glossaire en fin de roman.
A part ça, un polar ethnologique sympa à lire mais sans plus.
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