Treize nouvelles écrites en russe par Nabokov entre 1924 et 1940. Vladimir Nabokov avait donc entre 22 et 38 ans. Le registre de ces nouvelles est très ouvert : de la relation nostalgique d’une vie … inaboutie (« Une beauté russe », titre éponyme) à la nouvelle limite fantastique ou cauchemardesque (« La visite au Musée »).
Le niveau est inégal et trop disparate « pour faire sens » comme un recueil de nouvelles peut pourtant le faire, comme « La Vénitienne» du même Nabokov le fait. Certaines sont passablement ésotériques, absconses, comme « Ultima Thulé ». Dans l’ensemble, elles sont quand même désenchantées, trahissant un regard lucide, voire pessimiste, sur les capacités des hommes à s’aimer ou à vivre en harmonie, tel « L’irrésistible ».
Il y a un fil conducteur toutefois, le milieu de l’immigration russe en Allemagne dans les années 30, comme dans « Une affaire d’honneur ».
Au bilan, un recueil agréable à lire, certes, mais par trop disparate pour laisser une empreinte profonde.