La double vie de Vermeer de Luigi Guarnieri
( La doppia vita di Vermeer)
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (14 901ème position).
Visites : 8 171 (depuis Novembre 2007)
Le faussaire piégé
Né au Pays-Bas en 1889, Hans Van Meegeren est un peintre de style traditionnel ce qui se révèle être un véritable handicap vu qu'il tombe en pleine éclosion de la peinture moderne. Complètement à contre courant de la mode, il est éreinté par tous les critiques et ne rencontre que mépris, insuccès et vie difficile. Pour se venger de manière spectaculaire, il décide de réaliser plusieurs faux Vermeer, non par simple imitation d'un original mais par véritable création à partir de rien. Il faut dire que Vermeer de Delft (1632-1675) fut un peintre longtemps méconnu et peu prolifique.
Van Meegeren, s'appuyant sur l'hypothèse selon laquelle le maître aurait produit une série de tableaux à sujets religieux qui se seraient égarés et se servant des techniques de l'époque, réalise un véritable chef d'oeuvre, un magnifique « Christ à Emmaus » aussitôt reconnu comme authentique et vendu au plus haut prix. Encouragé par ce premier succès, le faussaire continue sur sa lancée, en produit une série et amasse une véritable fortune. Tout aurait été pour le mieux, s'il n'avait vendu ses faux aux principaux musées nationaux hollandais et un au maréchal Goering lui-même! A la Libération, en 1945, le pot aux roses est découvert, il est accusé de collaboration, l'Etat hollandais veut être remboursé et sa vie bascule...
Formidable roman historique basé sur une histoire vraie, ce livre se révèle passionnant et agréablement écrit. Il nous permet de visiter les recoins de la petite Histoire ( avec un luxe de détails qui empèche de douter du sérieux de la documentation de l'auteur, mais qui peut lasser parfois) et toucher du doigt la fragilité des réussites humaines et la grande relativité du savoir des fameux « experts »...
Les éditions
-
La double vie de Vermeer [Texte imprimé], roman Luigi Guarnieri traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli
de Guarnieri, Luigi Pozzoli, Marguerite (Traducteur)
Actes Sud / Lettres italiennes (Arles).
ISBN : 9782742760442 ; 2,98 € ; 30/03/2006 ; 229 p. ; Broché -
La double vie de Vermeer [Texte imprimé], roman Luigi Guarnieri traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli
de Guarnieri, Luigi Pozzoli, Marguerite (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742767779 ; EUR 7,70 ; 01/06/2007 ; 227 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (2)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
De l’art et du bluff
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 11 avril 2009
Un autre paragraphe mémorable : pourquoi les modernes sont-ils fascinés par Vermeer ? Pour « le doute subtil qu’il insinue dans la réalité » (page 112). Je me souviens du mot de Leonard, l’art de la peinture est cosa mentale.
Pour moi cette première moitié du roman est une franche réussite. Les pièces s’imbriquent à merveille pour donner une construction virtuose. Hélas, la deuxième moitié manque totalement de panache. Cette chronique de l’enquête, du procès et de la paternité controversée d’un tableau respire le calme plat.
De la subjectivité en art
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 14 décembre 2007
C'est une histoire extraordinaire que celle de Han Van Meegeren, personnage bien réel, que Luigi Guarnieri nous présente dans une fiction romanesque. Guarnieri, amoureux et de l'art et de la peinture, qui partage cette passion avec le lecteur, un peu comme le fait Metin Arditi dans "L'Imprévisible". Il y a une communication quasi fusionnelle, un sens du détail, un amour de la beauté et de l'élégance qui apporte énormément de charme à ce roman de qualité avec lequel j'ai pris beaucoup de plaisir.
J'ai apprécié la manière employée par Guarnieri pour humaniser, si besoin en était, le personnage de Han Van Meegeren, tout comme celui de Vermeer, considéré comme un dieu de la peinture, alors qu'on s'aperçoit tout de même que, en dépit de tout talent, ce sont encore trop souvent les experts qui font et défont la réputation d'un tableau et son identification peut s'avérer difficile mais aussi étonnamment subjective.
Je vais rapidement lire le dernier roman de Guarnieri, consacré à Rembrandt, pour y retrouver cet amour de l'art.
Forums: La double vie de Vermeer
Il n'y a pas encore de discussion autour de "La double vie de Vermeer".