Animals
de Keith Ridgway

critiqué par Philduch, le 2 juillet 2007
(Aix en Provence - 56 ans)


La note:  étoiles
Dingo-leader et ses amis
Bon, admettons-le d'emblée, il a fallu que je me botte les fesses pour arriver au bout de ces 250 pages-là! Au début, la mayonnaise prend: le côté hyper-réaliste des descriptions, et ce personnage principal fasciné par une souris morte, halluciné, mais pas encore complétement dingue. Plutôt sympa. Malheureusement, une fois la recette assimilée (50 pages), il faut se cogner les 200 suivantes! D'un délire à l'autre, et malgré quelques passages très réussis (l'effondrement de la piscine, la visite chez la star de cinéma, le discours du patron de la boite de pub sur l'état du monde moderne) la tension se dilue, et avec elle, l'attention du lecteur... Les personnages secondaires, moins gravement atteints que notre héros, n'en sont pas moins tous un peu marteaux. Sans même parler d'intrigue (il n'y en a aucune), tout ce petit monde n'interagit pas : une galerie de portraits, comme une suite de nouvelles reliéees les unes aux autres par la présence de dingo-leader. Le tout laisse une impression de fourbi un peu baclé, genre écrit en trois nuit sous Prosac, sur le thème de la folie et de la peur. La comparaison avec le "horla", osée par l'éditeur en quatrième de couverture paraît pour le moins flagorneuse...
Alors voilà, le problème avec ce type de texte ("Keith Ridgway, un auteur phare, et bla-bla-bli et bla-bla-bla"), c'est d'admettre qu'on a pas aimé: la meute crie au chef-d'oeuvre, et c'est à peine si on ne sent pas coupable de ne pas avoir accroché ("c'est moi, j'ai loupé quelque chose, je ne doit pas être assez intelligent, finalement c'est pas si mal, y'a comme un message sur la société etc. etc."
Eh bien là, je le dis franchement: j'ai pas aimé!