L'iroquois de Pascal Millet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Misère
Après le suicide de leur mère, deux jeunes frères de la banlieue française, Julien et Pierrot, décide de traverser l’Atlantique pour vivre comme des indiens en Amérique. Déjà que le destin avait été impitoyable pour eux, les deux garçons ne rencontreront que des marginaux inquiétants sur leur chemin – itinérants, voleurs d’innocence et détraqués. Le grand succombe à la violence. Le petit est un rêveur impossible.
Dans cette version moderne et cruelle de « Alice au pays des merveilles » le vagabondage des enfants nous confronte aux problèmes de société que l’on ne veut pas voir. Attention, il n’y a rien de rose dans ce petit bouquin. L’Atmosphère est glauque et pesante. On ressent le danger à chaque tournant. Il faut aimer être bouleversé car pour une des rares fois, l’auteur évoque admirablement l’univers de la pauvreté, sans compromis. Le désespoir, l’ignorance, le pathétique.
Très beau malgré tout, mais surtout émouvant.
Les éditions
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L'iroquois de Pascal Millet
de Millet, Pascal
XYZ / ROMANICHELS
ISBN : 9782892614787 ; EUR 14,00 ; 02/12/2006 ; 114 p. ; broché
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l'Iroquoisde Pascal Millet édition les 400coups (en France)
Critique de Lilia2 (, Inscrite le 18 novembre 2007, 69 ans) - 18 novembre 2007
La construction du récit suit d’une rencontre à l’autre, la quête vaine et tragique des deux frères. Sur leur route, ils vont côtoyer d’autres laissés- pour- compte qui essaient tant bien que mal de survivre à la violence de leur quotidien. L’occasion pour l’auteur de nous montrer une frange de l’humanité en marge, tous victimes, mais tous hu-ains, terriblement hu-mains.
L’écriture est belle, imagée et sans fioritures.
« En vrai, ça a commencé en rentrant de l’école, quand on a trouvé maman dans le couloir. Elle était blanche et pendue au porte-manteau…. »
Tout l’intérêt du récit, ce qui en fait sa saveur, sa valeur, serre souvent le cœur et évite de plonger le lecteur dans l’horreur totale, c’est le choix qu’a fait l’auteur de nous raconter les événements à travers la conscience d’un enfant de 11 ans. Une vraie réussite.
En effet, Julien porte un regard tantôt lucide, tantôt naïf sur ce qu’il vit, qui lui échappe, qu’il voit, comprend ou devine.
Le lecteur s’attache au jeune garçon à la dérive entre l’avenir tout tracé d’ adulte paumé que la société lui prépare et l’enfant en perdition qu’il est déjà.
Entraîné sur la route par son frère, à la poursuite d’un rêve qui n’est pas le sien, il sent confusément qu’à fuir ainsi ils courent tous les deux à la catastrophe. Son angoisse est d’alimenter le « ventre de la ville » qui, il en est cer-tain « se nourrit du sang de ses enfants ».Ce en quoi il n’a pas tout à fait tort.
Voyage initiatique pour Julien que le reste d’innocence et de naïveté peuvent encore sauver.
« 12952, c’est le nombre de pas que j’ai faits en me récitant les verbes « grandir » et « marcher » à tous les temps de l’indicatif. » dit-il.
Pierrot lui, est déjà perdu, prisonnier de sa haine.
Frère aîné de Julien de quelques années et déjà revenu de tout. Spectateur et acteur de violences quo-tidiennes « rangées dans sa tête avec d’autres saloperies ».
C’est lui l’Iroquois.
Prêt à aller jusqu’au bout de son rêve d’enfant et de son désespoir avec pour seuls viatiques une arme qui ne pourra que « les entraîner vers d’autres conneries » pense son frère et une dérisoire bouteille de whisky à échanger contre une peau de bison. Rien ni personne n’est capable de l’empêcher de « gueuler » sa haine. Pas de retour possible pour lui. Les histoires qu’il s’invente ne l’aideront qu’un temps, jusqu’à sa dernière danse d’indien, son dernier cri « Je suis un Iroquois ! »
Un beau roman fort et émouvant qui nous parle avec sensibilité et sans complaisance de ceux «qui, comme Pierrot, ont cru aller quelque part mais ont glissé dans le vide. »
Lilia2
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