Intox, tome 3 : Dérapages
de Gilles Chaillet (Scénario), Chantal Defachelle (Scénario), Olivier Mangin (Dessin)

critiqué par Shelton, le 25 juillet 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
De plus en plus fort !!!
Ce troisième volume de la série Intox, permet de mesurer l’esprit retors et diabolique du scénariste Gilles Chaillet qui nous prouve de façon absolue qu’il avait besoin de travailler seul sur un scénario contemporain pour donner la pleine mesure de ses moyens. Jacques Martin, son illustre maître sur la série Lefranc, racontait tout en un album, même si le nombre de pages était supérieur au départ au standard actuel, les bons et les méchants étaient clairement identifiés, même si Axel Borg devenait de plus en plus fréquentable, par certains côtés, enfin, les intrigues étaient accessibles à beaucoup de lecteurs, y compris de façon partielle pour les plus jeunes. Dans Intox, l’histoire est abordée successivement par les yeux, par la pensée, par l’action de très nombreux personnages et il faut suivre avec attention si on veut aller jusqu’au bout. Mais n’allez pas croire que la lecture en deviendrait fastidieuse pour autant. En effet, le suspense est si bien construit, les personnages si attachants, que l’on a vraiment envie de continuer, de savoir qui tient les ficelles des marionnettes humaines que nous accompagnons depuis le premier volume…
Cet épisode va permettre à Léa de tenter un rapprochement, difficile, avec Pablo. Il devient très envisageable que ces deux oies blanches ou colombes soient manipulées par le même acteur… Mais qui ? Se laissera-t-il mettre à jour ? Rien n’est moins sûr… et tout devient très dangereux pour Léa qui semble démunie devant de tels enjeux, de tels êtres malfaisants… Certains jeunes, eux, se retrouvent du côté du Larzac, dans un village abandonné qui va leur permettre de mener une réinsertion humaine, le village de l’espoir développé sous la houlette du grand Pablo.
Mais, ce qui est mystérieux, c’est que certains éléments rebelles, récalcitrants ou trop agressifs, seront renvoyés du village et disparaîtront totalement… Un être, encore plus maléfique que la moyenne, fait alors irruption de façon forte dans l’histoire… Qui est-il ? Est-ce le grand manipulateur ? Non, de toute évidence, nous sommes encore à un stade intermédiaire, ce qui laisse présager d’une fin de série en beauté… Mais dans combien de temps ? Combien d’albums ?
Pour le lecteur, la fête continue, les séquences d’action continuent d’alterner avec les phases plus explicatives et les cauchemars qui ne cessent pas non plus… L’ensemble bien combiné permet à Léa, Pablo et Manu de prendre la route pour un camp abandonné où… C’est là où Jimmy… Mais, en fait, ils ne…
Oui, je sais, mais il faut garder intact le suspense si bien construit et mené…
La série est arrivée à sa pleine et maturité et on peut certifier qu’elle est d’excellente tenue et de grande qualité…
Les couleurs, on n’en avait pas encore parlé, sont de Bruno Pradelle qui réalise là un très bon travail et il est à noter que la coloriste attitrée de Gilles Chaillet, quand il dessine, sa femme, Chantal Defachelle, participe depuis le début de la série au scénario avec son mari, ce qui donne, peut-être, probablement, la touche de sensibilité dont l’histoire a besoin, Léa étant à la fois une jeune femme et une héroïne à part entière.