Horreur boréale
de Åsa Larsson

critiqué par BMR & MAM, le 8 août 2007
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Polar instructif et féminin chez nos voisins finlandais
Fidèles à notre mission, nous continuons notre exploration nordique des polars polaires .
Même si Horreur boréale n'atteint pas la qualité littéraire des auteurs dont on a déjà parlé à plusieurs reprises : le suédois Henning Mankell, le norvégien Jo Nesbo, l'islandais Arnaldur Indridason ou le finlandais Matti Yrjänä Joensuu,
Asa Larsson est encore une finlandaise et elle signe là un polar très convenable.
L'intérêt de ce bouquin c'est que ça se passe tout là-bas, tout en haut, et que c'est très dépaysant et qu'il y fait très froid.

[...] Persistant, le froid lui mordait furieusement les joues. Respirer par la bouche enflammait sa gorge et ses poumons. Par le nez, le gel colmatait les poils de ses narines. Elle ajusta son écharpe pour protéger ses lèvres et regarda sa montre. Elle pouvait se permettre de rester là une demi-heure au maximum. Après sa voiture refuserait de démarrer.

[...] Le temps s'était un peu radouci. Le thermomètre indiquait moins quinze, les nuages empêchaient la lumière des corps célestes de parvenir jusqu'au sol.

Autre intérêt, l'auteure est une femme et son roman met en scène deux héroïnes : une avocate fiscaliste qui prend fait et cause pour une amie, et une petite inspectrice de police, enceinte jusqu'aux yeux, qui ne fait pas le bonheur du substitut du procureur, un brin sexiste :

[...] Le substitut serrait les dents à s'en faire péter la mâchoire. Il n'avait jamais supporter cette naine de policière. On aurait dit qu'elle tenait en laisse ses collègues masculins. Vu son apparence, il n'arrivait pas comprendre comment elle faisait. Haute comme trois pommes et un beignet, maximum un mètre cinquante, son long visage chevalin semblait constituer la moitié de sa personne. Avec son gros ventre, elle était maintenant bonne à montrer dans les foires. Un vrai mètre cube, aussi large que haut : résultat de générations d'endogamie dans les villages isolés de Laponie.

Enfin, dernier atout, tout cela se déroule sur un fond étrange d'église tendance Pentecôtiste, ascendant secte. Sans que ce décor soit pesant, voilà un éclairage curieux sur nos nordiques voisins.
Bonne lecture 8 étoiles

Comme Alder-Olsen , je trouve dommage qu'il n'y a pas d'autres traductions de Larsson .
J'ai bien aimé me retrouver en Laponie , dans la neige et le froid . Une secte , le gourou se fait assassiner sauvagement . Rebecka revient sur une partie de son passé .
Certes Asa Larsson n'a pas le talent de Jo Nesbø ou d'Indradison mais j'ai lu son livre avec plaisir , je l'ai lu vite . Et s'il y avait eu une autre enquête traduite en français , je l'aurais lu

Marlène - Tours - 47 ans - 11 mars 2012