Rendez-vous avec le soleil !

Deux auteurs confirmés de bédés[reprise de « Joe Bar Team » pour Fane, « Teigne » et « Fée et tendres automates » pour Jim] se rencontrent et décident de travailler ensemble sur un projet. Le résultat donne ces « Petites éclipses » qui vont enchanter certains et en laisseront d’autres dubitatifs, et je fais partie de ces derniers…
Six personnages se retrouvent dans une villa pour quatre jours en attendant une éclipse. Ce n’est pas un huis-clos total car nos personnages iront faire le marché [il faut bien manger], s’achèteront des lunettes spéciales éclipses [il faut respecter les règles de sécurité, quand même] et, enfin, ils iront passer une soirée au restaurant [je vous le disais, il faut bien manger… mais dans leur cas, il faut aussi boire pour ne pas dessécher !].
Nos six héros, anti-héros diraient certains, sont donc Isabelle et Dominique [un couple tranquille, deux enfants, un peu usé par l’habitude et la jalousie car Dominique va voir à droite et à gauche pour réaliser que c’est mieux chez lui], Helena [justement, elle fut la maîtresse de Dominique, au moins pour un temps, l’est-elle encore, c’est une question qui taraude Isabelle], Hubert [c’est l’ami gay qui donne bonne conscience, qui peut recueillir les confidences des unes et des autres, sans risque aucun], Jean-Pierre [mari de Claire, la meilleure amie d’Isabelle, mais JP est venu seul au week-end, il a laissé Claire et ses deux enfants… une petite éclipse dans sa vie…] et Jan [gamine de 19 ans, en fait, une correspondante Internet de Jean-Pierre… un week-end de quatre jours pour passer à l’acte…].
Quatre jours, c’est long quand il faut attendre une éclipse, quand il faut couvrir Jean-Pierre au moment des coups de téléphone de Claire, quand il faut suivre les méandres tortueux des aventures pré sexuelles de Jean-Pierre et Jan, les cuites de tous, les angoisses métaphysiques de Dominique… et je ne vous dis pas tout !
Le graphisme à deux mains droites des auteurs, leur narration graphique croisée, commune, l’absence de couleurs, le dynamisme de l’histoire, tout donne une première impression positive à la lecture… mais, je dois vous avouer que, passé cette première étape, je m’y suis ennuyé, j’y ai perdu mes personnages, j’en avais marre d’attendre cette p… d’éclipse… cela m’a permis de me souvenir d’une soirée à Bruxelles où nous mangions à plusieurs du site un soir d’éclipse de lune, mais tout était dans une meilleure ambiance…
Si je n’ai pas grandement apprécié, je reconnais que les bédés de ce genre ont le mérite de prouver, une fois de plus que les récits intimistes, basés sur l’expérience de la vie, sur les souvenirs humains, ont maintenant entièrement leur place dans la bande dessinée. Oui, cet art narratif a atteint sa maturité et on peut, enfin, raconter toutes les sortes d’histoires comme dans la littérature générale… et comme, pour tous les autres livres, il y en a que l’on aime, d’autres que l’on déteste, enfin, certains qui nous laissent indifférents… C’est mon cas avec cet ouvrage pourtant techniquement bien réalisé, « Petites éclipses ».

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  Petites éclipses [Texte imprimé] Fane & Jim

  de 'Fane, Jim, (Illustrateur)
  Casterman / Écritures (Bruxelles. 2002)
  ISBN : 9782203396302 ; 17,00 € ; 23/05/2007 ; 292 p. ; Roman

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