Maître de pierre (Le), tome 2 : La chaise du diable
de Daniel Bardet (Scénario), Stalner (Dessin)

critiqué par Shelton, le 20 août 2007
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Entre diable et humanité...
Nous allons retrouver notre ami Colin Tranchant, tailleur de pierres, non plus en Bourgogne où nous l’avions suivi dans le premier épisode de cette série « Le Maître de pierre », mais beaucoup plus à l’ouest, du côté de Nantes. Nous nous rapprochons, très probablement, de sa région d’origine, mais nous ne savons toujours pas qui est cet homme, certes travailleur de la pierre reconnu – ce qui sera, encore, vérifié dans ce second volume – mais, aussi, aventurier qui tire l’arme très rapidement et pas seulement pour chasser…
Cette fois-ci, il va tenter de retrouver son ami Riquet qui a disparu… Une aventure très classique, probablement trop classique pour certains lecteurs…
Heureusement, cette modeste histoire qui se déroule au XVIIIème siècle va s’élargir et on va découvrir un trafic d’enfants dans la ville de Nantes… Mais, coup de patte du scénariste, tout cela masquera, alors, une organisation encore plus diabolique… Mais n’en disons pas plus…
Cette série n’a pas encore atteint son rendement maximal. Le cadre historico-culturel est bien mis en place, la France de l’époque est crédible, les difficultés de vie du peuple sont bien représentées… Le personnage de Colin Tranchant est encore trop mystérieux et du coup on n’arrive pas à le situer entièrement. Est-il un honnête homme ? Certes, son amitié pour Riquet semble solide puisqu’il est prêt à affronter de nombreux malfrats pour le retrouver et le sauver… Mais, il y a, encore, un petit je ne sais quoi qui empêche d’y croire complètement… Tenez ! C’est un tailleur de pierre mais quand on croit le voir se mettre au travail pour réaliser, enfin, une œuvre de qualité… Il trouve le moyen de s’éclipser… Pourquoi ce tailleur de pierre ne peut-il pas travailler sur les chantiers qui ne manquent pourtant pas ?
Alors, il y a certainement un scénariste qui s’amuse avec le lecteur puisque la dernière phrase de Colin Tranchant de cet album est une invitation à poursuivre la lecture de la série pour comprendre : « Riquet, on me prend pour un autre ! S’il est de ce monde, j’aimerais mettre la main sur lui et sur son secret, s’il existe ! ». Nous voilà rassurés, il y a bien une grosse embrouille, quelque part, mais on espère que Daniel Bardet nous en délivrera les prémices dans le prochain volume pour que nous soyons définitivement conquis par le personnage, le scénario, la série…
Côté narration graphique, Jean-Marc Stalner continue d’apprendre à progresser seul, sans son frère Eric. Je pense qu’il est un peu moins doué, moins facile, plus laborieux que son jumeau, mais on sent que tout est bien là pour le plaisir des yeux du lecteur… Je regrette, néanmoins, que les visages et les scènes d’intérieur soient moins précis et travaillés que les paysages, les monuments, les scènes en ville…
Nous allons, donc, continuer à lire ce travail en espérant que la qualité sera, définitivement et très prochainement, au rendez-vous…