Le cercle du karma de Kunzang Choden

Le cercle du karma de Kunzang Choden
( The circle of Karma)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par BMR & MAM, le 2 septembre 2007 (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 780ème position).
Visites : 8 698  (depuis Novembre 2007)

Un récit de voyage initiatique au pays du bouddha

Un roman qui nous vient du bout du monde, du Bouthan, «les confins du Tibet» en VF : Le Cercle du Karma de Kunzang Choden (une femme, comme son nom ne l'indique pas).
Le «pays du dragon» (Druk Yul en VO) est un petit royaume bouddhiste coincé entre l'Himalaya, l'Inde et la Chine, idole des médias occidentaux depuis que son roi a défini un indicateur de développement destiné à remplacer le PNB : le Bonheur National Brut.
Dans ce roman, Kunzang Choden décrit minutieusement, consciencieusement, la trajectoire d'une bouthanaise qui sera amenée à rompre avec ses attaches (village, famille, ...) et à partir sur les routes du Bouthan, du Népal, de l'Inde, ...
À travers son histoire on découvre la vie quotidienne de ces peuples et en filigrane le récit de l'émancipation d'une femme, d'une écriture simple, «nature», peut-être empreinte de zénitude bouddhique ? !
La différence avec ce qui aurait pû être le récit de voyage d'un ethnologue, c'est la tendresse et la bienveillance dont l'auteure entoure ses personnages, tous autant qu'ils sont.

[...] Quand Tsomo parle de sa vie, c'est un peu comme une rivière qui suit son cours. Le débit est lent, la plupart du temps, certains souvenirs donnant lieu à de petites rides semblables aux murmures d'un ruisseau. Puis soudain, c'est comme un torrent qui rugit, l'emporte.

Au-delà de ce voyage initiatique, le thème principal du bouquin est la religion (mais est-ce le bon terme : doit-on plutôt parler de foi, de tradition ?), le bouddhisme, dont le quotidien de ces gens est littéralement nourri.
Face à notre mode de vie occidental où l'on court sans cesse à la poursuite de la maison la plus tendance, la famille la plus chaleureuse, le boulot le plus valorisant, la voiture la plus chic ou même les souvenirs de voyage les plus dépaysants, etc ... ces peuples montrent un détachement inné (et difficilement imaginable) des choses de ce monde.
Là-bas on refile au voisin sa cabane et ses trois casseroles et on part du jour au lendemain sur les routes parce que l'on a entendu dire que tel ou tel lama s'apprêtait à discourir un peu plus loin.
Une foule de pélerins erre ainsi de chorten en stûpa, chacun poursuivant son «chemin personnel».

[...] Tsomo est ses nouveaux compagnons arrivèrent fatigués par un long voyage en bus et en train. Même si venir ici n'avait pas été à proprement parler une décision de sa part, Tsomo était heureuse que les circonstances l'y eussent conduite. Mais elle se demandait pourquoi elle était ainsi poussée d'un site sacré à un autre. Était-ce la réalisation d'une dernière volonté dans une vie antérieure ... ?

Forcément, on y apprend beaucoup de choses sur le bouddhisme, religion aimable et sympathique, mais sans prosélytisme aucun de la part de l'auteure qui prend beaucoup de distance avec tout cela en distillant suffisamment d'ironie (et alors nous que sommes habituellement allergique à toute forme de religiosité, nous n'avons constaté aucune éruption cutanée sur nos mains qui tenaient le livre !).
À plusieurs reprises dans ce bouquin on croise un prêtre ou un lama qui éclate de rire au beau milieu d'une conversation : cela nous a rappelé un article de Courrier International sur le français Matthieu Ricard, ancien biologiste devenu moine tibétain et réputé comme l'homme le plus heureux du monde. Les mesures scientifiques de son activité cérébrale auxquelles il a bien voulu se prêter, montreraient une prédisposition exceptionnelle à la «béatitude».
Pour reboucler sur le bonheur érigé en valeur nationale au Bouthan, on se laisse aller à fantasmer sur une aptitude naturelle et biologique au bonheur de ces peuples d'Asie centrale ...

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Très belle découverte !

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 15 septembre 2010

Voici un ouvrage dans lequel je me suis plongée avec délice. Le thème, avant toute chose, me plaisait à l'avance mais quel régal, en parcourant ces pages, de m'enfouir dans cette pensée ouverte, dans ce regard sur soi qu'il convient d'apprivoiser.
Pour avoir suivi un enseignement de Sogyal Rinpoché, j'ai croisé des notions familères, des théories à mettre en pratique.
Au-delà de ces convictions, il y a la destinée si forte de Tomo, son courage, sa pugnacité, ses espoirs et désillusions aussi. Un personnage fort, attachant, qui porte littéralement le récit d'un bout à l'autre, avec beaucoup de naturel et de fluidité.
Si bémol il devait y avoir, ce serait peut-être de ci de là pour quelques descriptions apparentant davantage l'ouvrage au documentaire qu'au récit initiatique mais ceci mis à part, ce fut un véritable moment de sérénité et de joie que de lire ce livre. Merci pour la découverte !

Sur la route de Tsomo

8 étoiles

Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 21 août 2010

Nous suivons Tsomo dès son enfance dans un petit village du Bhoutan. Elle perd sa mère jeune, ce qui lui incombe de la remplacer auprès de sa famille. Afin de célébrer la mémoire de sa mère, Tsomo va se rendre à Trongsa et allumer une lampe à beurre pour le premier anniversaire de la mort de sa mère. Elle quitte son village ce qui lui permettra de rencontrer son mari, elle donnera la vie, là où pour toute personne la vie est belle pour Tsomo c'est le début d'un cauchemar, car son enfant naît mort, son mari lui préfère sa sœur cadette mais Tsomo attribue ses malheurs à son mauvais karma. Elle décide de partir et c'est un long chemin, une longue route à travers le Tibet, l'Inde.
Une histoire émouvante, un aperçu du bouddhisme, de la condition des femmes, on s’attache à Tsomo. Une belle découverte, ce livre était dans ma pile à lire depuis longtemps.

Bhoutan et condition féminine

6 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 juin 2010

Kunzang Choden est bhoutanaise. Du Bhoutan. Ce petit pays aux marches de l’Himalaya, coincé entre Inde, Tibet et Népal, longtemps interdit aux étrangers.
Et Tsomo, aussi, est bhoutanaise, femme, et comme telle dévolue aux tâches domestiques, à l’entretien de la maison. Entre autres, Tsomo, bien que fille d’un « lettré », religieux, se voit refuser par son père l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. C’est son sort de fille. Ceci sera le déclenchement d’une vie bhoutanaise atypique lorsque Tsomo aura connu déconvenues sur déconvenues, et notamment amoureuse – le sort des femmes au Bhoutan étant ce qu’il est …
Partant de là, Kunzang Choden nous raconte le quotidien d’une famille lambda, de la « brousse » bhoutanaise, dans une société pas loin de la féodalité et de ses « bienfaits ». Puis le destin compliqué d’une Tsomo qui se refuse à tant d’iniquités et qui va tout quitter à la mort de sa mère pour tenter de se rapprocher de ce qui lui fût refusé : éducation et spiritualité. Elle va partir dans des conditions misérables, d’abord pour Thimpu, la capitale bhoutanaise, puis pour des villes indiennes aux limites de l’Himalaya qui abritent des communautés népalaises, tibétaines et bouthanaises, et notamment les Lamas, les dignitaires religieux respectés. C’est que nous sommes dans le domaine du Lamaïsme, pas du Boudhisme à proprement parler.
Le sort de Tsomo restera misérable à l’instar des populations indiennes et, disons, tibétaines pour rester global. Misérable matériellement, misérable affectivement puisqu’elle sera la dupe de celui qu’elle croyait son mari. Dans cette population où le principe de réincarnation est la base, il importe de gagner absolument des « bons points » pour améliorer son karma et s’élever dans le cycle infernal des réincarnations successives, et le meilleur moyen d’y parvenir est d’entretenir les meilleurs rapports avec les religieux, de prier voire de devenir religieux soi-même, et ce sera le but ultime de Tsomo, même analphabète, de devenir nonne, crâne rasée et pauvreté absolue, entretenue par les dons et vivant quasiment détachée de tout. La boucle sera bouclée lorsqu’elle reviendra à Timphu, reconnue des siens après toutes ces années d’absence, reconnue justement parce que démunie de tout et surtout d’envies.
Beaucoup de réalité dans ce qui n’est pas une « success-story », plutôt une histoire ordinaire de petit peuple, d’une femme somme toute extraordinaire.
Une belle plongée dans un monde qui nous est largement étranger et souvent incompréhensible, souvent fantasmé aussi. La grandeur des Lamas en prend un sacré coup. La religion y est considérée sous un angle démystifiant, opium du peuple éventé.

« Lham Yeshi ne peut pas aller au chorten sans y chercher son amie. Elle entre dans l’enceinte, s’en va déambuler dans l’espoir de tomber sur elle. L‘endroit l’attire, comme si elle y sentait sa présence. En marchant, elle passe devant la cuisine, près du cornouiller, au nord-ouest du chorten. Là elle s’arrête, regarde les compagnons de prière de son amie qui y sont rassemblés comme à l’accoutumée, assis par terre sur le ciment autour de la cuisine et de son tuyau d’évacuation. Le ciment étant froid, ils sont assis sur des morceaux de carton, plusieurs fois pliés pour le confort de leurs vieux os et de leurs muscles fatigués. Les généreux donateurs qui commanditent les prières nourrissent les pauvres, si bien qu’ils attendent leur nourriture. Et prient en attendant. Il y a l’homme affligé d’un goitre, assis bien droit, l’air résolu, qui chante l’ « Om Ah Hung Benza Guru Padma Siddhi Hung » d’une voix forte. Il s’est autoproclamé chef de chœur. Les veines sur son cou sont gonflées par l’effort. »

Dommage que la narration soit très explicite, dans le déroulé de l’histoire, forcément explicatif. Ce texte en réalité va plus loin. Et puis c’est l’occasion de pénétrer ce Bhoutan, peut-être maintenant accessible ( ?), mais longtemps enfermé.

Un autre monde

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 31 mai 2010

Curieusement, la lecture de ce roman m'a rappelé celle de "Je suis né un jour bleu" ou celle du "Bizarre incident du chien pendant la nuit" (écrits autour de l'autisme): l'impresssion de rencontrer un univers totalement différent, avec une logique, une irrationnalité tellement éloignées de mon monde.
Le périple de Tsomo permet de découvrir une région peu connue, des traditions séculaires,le tout avec beaucoup de tendresse, des personnages attachants, d'autres moins et on est surpris quand on s'aperçoit que Tsomo est une "vieille femme". On n'a pas vu les années passer.
Très agréable à lire, même si les prénoms ne sont pas facilement mémorisables, et pas d'ennui malgré la longueur du récit.

La vie de Tsomo

8 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 25 mai 2010

Difficile au début, puis on s'attache au personnage de Tsomo.
Enfant, adolescente puis femme, Tsomo nous fait découvrir sa vie, son karma...
Ce livre se lit facilement mais il n'aurait pas fallu plus long.

La route tranquille

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 6 avril 2010

Après avoir lu maintes histoires de personnages butinant d’un endroit à l’autre, chassés de leurs foyers pour une raison ou un autre, je dois dire que la formule commence à me lasser. L’attachement avec Tsomo a opéré dès le départ, mais rapidement l’absence de rebondissements et l’enrobage ethnologique m’ont plongé dans l’ennui.

Il y’a quelques années, j’avais vu ‘La coupe’ (Phörpa), un film joyeux avec de jeunes moines Tibétains en exil confrontés à un monde où les traditions se perdent. L’image de la culture du Bhoutan était lumineuse. Dans ce livre, elle est terne.

J’aurais aimé connaître plus sur les coutumes du pays, mais on apprend peu finalement. Dommage.

Belle découverte

8 étoiles

Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 17 mars 2010

Le cercle du karma décrit la vie de Tsomo, fille d'un religieux laïque au Bhoutan. Tsomo attribue ses malheurs à son mauvais karma. Elle se décide à quitter sa famille pour voyager à la recherche d'elle-même et du bouddhisme.

J'ai eu du mal avec les premières pages mais on prend rapidement du plaisir à suivre cette femme dans son enfance et dans son voyage initiatique à travers le Bhoutan, le Népal et l'Inde. Qu'il est dur d'être une femme dans ce pays ! J'ai souvent été révoltée par certaines descriptions. A travers la vie de Tsomo, j'ai découvert un pays que je ne connais pas et surtout une religion, le bouddhisme. J'ai suivi avec plaisir cette grande aventure spirituelle. On a peu d'indication sur l'écoulement de temps alors j'ai été surprise à plusieurs moments des nombreuses d'années écoulées depuis son départ de sa famille.

Ça reste tout de même un beau livre où on découvre un peuple, une culture mais surtout une femme.

Tsomo et son voyage initiatique

8 étoiles

Critique de Olinot (Proche de Paris, Inscrit le 5 janvier 2010, 56 ans) - 21 janvier 2010

Le cercle du karma de Kunzang Choden est un livre qui s’apprécie au fil de la lecture.

En effet, une fois passé le côté Balzac de la description qui peut vous ennuyer les cinquante premières pages, on découvre un univers inconnu, celui du Bouthan.

On retrouve surtout un peu du roman japonais dans la lenteur du temps et dans le rapport aux éléments qui nous entourent, mais surtout on découvre une sagesse qui surprend et une résignation étourdissante.

On suit donc cette femme, Tsomo, de son plus jeune âge à sa fin de vie terrestre, au travers de son ou ses karmas.
En accompagnant ce personnage fort, car ne souhaitant pas subir mais être, qui part à sa recherche, qui fuit un carcan étouffant (un village, une famille, une image de soi), on traverse un pays, on vit la vie d’une expatriée, et on se régale des rencontres bonnes, mauvaises ou spirituelles.

Heureusement, l’auteur nous distille de l’humour pour nous permettre de lire cette suite de malheurs entrecoupée de moments, non pas de bonheur, mais de vie sans problème, hormis celui de la pauvreté qui est sauvagement décrite.

Mais en dehors de Tsomo, c’est toute une culture que nous découvrons et un monde peu ouvert sur les autres, car refermé sur lui-même.

Un très beau récit qui m’a permis de m’évader.

Une bonne introduction du Bouthan

9 étoiles

Critique de Chma (Bruxelles, Inscrite le 5 mars 2001, 53 ans) - 25 mars 2009

Parcours initiatique du personnage principal qui nous permet de découvrir les traditions et coutumes d'un pays peu connu; et bien sûr sur le bouddhisme. De plus, le livre évoquant la vie de l'héroïne - Tsomo - nous montre aussi, un peu à la fin, l'évolution de la société bouthanaise.
Ecrit dans un style clair, le livre se lit facilement. On a envie de savoir si elle va s'en sortir et comment.
Pour ma part, la fin me semble plus rapide dans la succession des événements. Pour ne pas faire un trop gros ouvrage? Mais il n'en fallait pas beaucoup plus de toutes façons.

Voyage aux confins du Tibet

8 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 16 mars 2009

Tsomo, l'héroïne du roman, est Bouthanaise. Elle est obligée de quitter son village et se retrouve livrée à elle-même sur les routes du Tibet. Ses pèlerinages vont l'amener dans les grands lieux sacrés du Bouddhisme en Inde et au Tibet. C'est le dépaysement garanti, et c'est un des intérêts majeur de ce livre. On découvre un mode de vie qui est très différent de chez nous, un peuple attachant qui vit dans la précarité et dans un détachement matériel, avec une solidarité entre membres d'une communauté.

La religion est omniprésente, le livre permet de comprendre le bouddhisme. Tout n'est pas rose non plus, la condition de la femme est très difficile, elle n'a pas droit à l'éducation et elle est dépendante de l'homme. Un aspect qui m'a étonné dans le bouddhisme, c'est une impression de fatalisme: le karma et les vies précédentes permettent de justifier les souffrances. Et Tsomo aura eu son compte de souffrances. C'est ce qui fait qu'on s'attache aux personnages.

Au total, je trouve le livre très réussi malgré quelque défauts, comme un début trop lent. Je regrette aussi, comme Elya, que la nature et les paysages ne soient pas plus souvent et mieux évoqués. Par contre l'auteur excelle à décrire l'ambiance des grandes villes, avec la cohue, les marchés, les communautés qui se forment ou qui se retrouvent en fonction de leur origine. Une mention aussi pour ses descriptions des plats typiques, ces gens qui vivent dans le dénuement parviennent à accommoder des ingrédients de base pour en faire des plats relevés.

Trop tranquille

4 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 8 mars 2009

Plus on enfonce dans l'histoire de Tsomo, plus elle devient cruelle, invraisemblable et rasante. La critique est un peu sévère peut-être, mais j'ai déjà été déçue par le temps que met le roman pour se lancer (le départ de Tsomo de son village natal). Certains éléments présentés dans les premières pages (la passion secrète pour la lecture qu'éprouve Tsomo notamment) sont abandonnés alors qu'ils auraient pu être plus explorés et intéressants.
Le style de l'écrivain (ou de la traductrice) est vraiment trop simple, je n'ai noté aucune jolie phrase ou passage de "vérité".

Contrairement à ce que je pensais après avoir lu uniquement son résumé, ce livre est loin d'une révélation, et Tsomo bien loin d'une Alexandre David Néel ou autre exploratrice et contemplatrice du monde orientale comme je l'aurai espéré.

La région du Bouthan doit être sublime et pourtant ce récit n'est accompagné d'aucune description du paysage, de la nature environnante, si ce n'est celles de quelques villes et temples.

Après toutes ces critiques fort négatives et qui témoignent plus de ma déception et de mon déplaisir, j'ai tout de même apprécié ce roman, cette vie cruelle et finalement sans éclat. Au début j'étais agacée que les titres des chapitres reprennent systématiquement le seul moment de suspens du chapitre, et puis finalement j'ai trouvé que cela collait parfaitement avec le style du roman.

A lire donc pour changer des écrivains vietnamiens ou japonais, mais rien de très captivant pour ma part.

Porte entrouverte sur le Bhoutan

7 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 12 février 2008

Merci Kunzang d'entrouvrir la porte de ce pays si mystérieux et si refermé sur lui-même où la religion, une certaine philosophie et peut-être même un certain obscurantisme conduisent les populations à subir leur karma avec sagesse et résignation. Pour Tsomo le karma n'a pas été ingrat, il lui a tracé un long chemin tant par la distance que par les rencontres qu'elle a faites et les avatars qu'elle a connus. Ces malheurs à répétition retirent un peu de sa crédibilité au récit et le privent de la véritable dimension spirituelle qu'il aurait pu avoir. Il n'est pas toujours nécessaire de charger la barque pour retenir et émouvoir le lecteur qui de ce fait retiendra plus l'exotisme du roman que les messages qu'il distille sur la religion, l'acceptation du sort ou la libération de la femme.

Quel karma

8 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 1 janvier 2008

Fille d’un religieux laïque, Tsomo, restée illettrée (au Bhoutan, le savoir est réservé aux garçons), perd très tôt sa mère, se retrouve mariée, perd son enfant puis finalement son mari qui lui préfère sa sœur cadette. Pour ne plus avoir à supporter la honte qui l’accable, elle part, malade, droit devant elle, sur les routes du Tibet, du Népal et de l’Inde, exerce mille métiers, mille misères dans une recherche désespérée de la voie qui lui conviendrait. Un moine paresseux et paillard lui met le grappin dessus et vit de longues années à ses dépens avant de la quitter pour une autre. Ce dernier abandon décidera de sa vocation de nonne.
Une histoire très émouvante, mais d’une tristesse à pleurer. Que de malheurs s’accumulent sur la tête de la pauvre Tsomo, cette perpétuelle Cosette ! Quel terrible karma doit-elle supporter ! Dans ce témoignage passionnant sur la vie quotidienne des petites gens de ce royaume mal connu et peu avancé, le lecteur découvre des mœurs et des rapports humains qui peuvent lui sembler exotiques ou cruels tout en prenant une magnifique leçon de vie et de courage de la part de cette humble disciple du Bouddha. Malgré un style peu léger, le livre se lit aisément car c’est le récit authentique d’une véritable destinée pleine de rebondissements au détour de tous les chapitres.

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